vendredi 26 février 2010

L'ex-otage français Pierre Camatte raconte son calvaire "épouvantable"

RÉCIT - L'ex-otage français Pierre Camatte raconte son calvaire

Pierre Camatte et Nicolas Sarkozy, qui a effectué une visite de deux heures à Bamako dans la nuit de mercredi à jeudi pour le rencontrer © AFP PHOTOS.

L'ex-otage français Pierre Camatte, relâché mardi par Aqmi, branche d'Al-Qaeda au Maghreb, est revenu mercredi sur ses trois mois de captivité dans le désert malien. En présence de Nicolas Sarkozy, qui a effectué une visite de deux heures à Bamako dans la nuit de mercredi à jeudi pour le rencontrer, il a décrit ses ravisseurs comme des "fanatiques".

Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) l'a libéré mardi après avoir obtenu de Bamako la remise en liberté de quatre islamistes détenus au Mali. "Ils détiennent une vérité qui est à la vérité suprême. Ils ont le Coran qu'ils lisent tout le temps. (...) Ils disent que les musulmans de France ne sont pas de vrais musulmans, que ce sont eux qui détiennent la vérité et que leur objectif est d'islamiser le monde entier", a déclaré Pierre Camatte, au cours d'une conférence de presse, au palais de la présidence malienne. "Ils recrutent surtout chez les jeunes. Il y a, parmi eux, 70 à 80 % des jeunes, et ça, ça pose problème", a expliqué l'ex-otage, âgé de 61 ans, qui ajoute qu'il avait parfois eu "des échanges en anglais avec certains d'entre eux, parce que rares sont parmi eux ceux qui parlent français".

"Le plus difficile, c'est la solitude"

Évoquant les conditions de sa captivité dans le désert, il a dit : "C'est difficile d'imaginer une prison. On me donne une couverture et c'est ça ma prison.(...) On est isolé, on ne doit pas bouger, il y a la chaleur du Sahara, les conditions d'hygiène épouvantables, une alimentation et une eau absolument dégoûtantes. (...) Le plus difficile, c'est la solitude." Nicolas Sarkozy a alors ajouté : "Des blessures, des coups." L'ex-otage a conclu : "Aujourd'hui, je dois me reconstruire."

Pierre Camatte a été kidnappé le 26 novembre dans un hôtel de Ménaka (nord-est) par des Maliens de la région qui l'auraient ensuite "vendu" à Aqmi, selon des sources maliennes. Depuis, le Français aurait été retenu par le groupe de l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, responsable de l'assassinat, en juin, d'un otage britannique. Par ailleurs, dans le nord du Mali, Aqmi séquestre toujours trois Espagnols et un couple d'Italiens enlevés en Mauritanie.

Les Mauritaniens affluent en masse au salon de l'artisanat marocain à Nouakchott

Mohamed Yahya Ould Abdel Wedoud

[Mohamed Wedoud] L'artisanat marocain s'affiche lors d'un salon à Nouakchott consacré aux arts traditionnels.

Les Mauritaniens semblent apprécier une exposition sur l'artisant marocain actuellement en cours à Nouakchott, et plusieurs visiteurs envisagent même la possibilité de partenariats avec leurs voisins du Nord.

La seconde Exposition annuelle des arts traditionnels du Maghreb a ouvert ses portes le 8 février et se poursuivra jusqu'au 28. Cette exposition présente au public mauritanien une grande diversité d'arts marocains et d'artisanat traditionnel.

"Cette année, nous présentons des travaux sur bois d'arar, fabriqués dans la ville d'Essaouira, ainsi que des poteries qui ont fait la renommée de Safi", a expliqué le directeur du centre culturel marocain Mohamed Al Kadri à Magharebia, le 17 février.

Le centre accueille cette exposition pour tenter de renforcer les liens culturels entre les deux pays et de présenter la finesse des artisans marocains, a-t-il ajouté.

Les visiteurs mauritaniens de cette exposition ont pu admirer l'artisanat marocain et ont qualifié les prix de "raisonnables".

"Je suis très impressionné par la qualité et la perfection des produits traditionnels qui sont présentés", a affirmé Ahmed Ould Moulay, un visiteur, à Magharebia. "Elles reflètent manifestement un génie sans égal qu'il convient de reconnaître… Je ne savais absolument pas que le Maroc voisin possédait une telle richesse d'arts traditionnels."

Fatimetou Ment Radhi, une ménagère âgée d'une quarantaine d'années, était venue à la première exposition l'année dernière et est revenue cette année pour trouver des cadeaux.

"J'adore l'artisanat traditionnel en général, et l'artisanat marocain en particulier", explique-t-elle. "C'est plus qu'un passe-temps pour moi. C'est la raison pour laquelle je suis venue plusieurs fois, avec certaines de mes amies."

Cette exposition s'est également fixé pour objectif de faciliter des opportunités commerciales et des partenariats entre la Mauritanie et le Maroc.

El Haj Ould Taher, venu pour la deuxième fois visiter ce salon, explique envisager d'investir dans le "secteur prometteur" de l'artisanat traditionnel.

"Je crois que l'artisanat traditionnel a une importance sociale, économique et culturelle importante, et qu'il s'agit d'un excellent choix d'investissement", explique-t-il.

Il a voyagé dans tous les pays du Maghreb pour se renseigner sur les profits que ce secteur permettrait de réaliser, ajoute-t-il.

Il se félicite de ce salon marocain, et explique qu'il lui a donné l'idée d'organiser des expositions similaires d'artisanat traditionnel dans tout le Maghreb.

"C'est une chose à laquelle nous devrons réfléchir cette année", ajoute-t-il.

Salick Ould Heibetna, un artisan traditionnel, explique être venu à ce salon pour y trouver "l'ingénuité" dans l'artisanat marocain.Ce salon a également permis de présenter aux artisans mauritaniens les techniques et les styles utilisés par leurs homologues marocains.

Les objets présentés lors de ce salon lui ont donné "un million d'idées" à tenter dans son propre atelier, ajoute-t-il.

"J'espère que cette exposition ouvrira de nouveaux horizons de coopération", a-t-il déclaré à Magharebia, "notamment dans le domaine de la formation, où nous pourrons bénéficier des connaissances marocaines."

jeudi 25 février 2010

Pierre Camatte, l'ex-otage au Mali : «Je ne pensais pas être une cible»


Pierre Camatte, relâché mardi par un groupe d'Al-Qaïda après quasiment trois mois de captivité dans le désert malien, est arrivé en milieu de matinée en , à bord d'un Falcon blanc de l'armée française, qui s'est posé à 10h35 sur le de l'aéroport militaire de Villacoublay (Yvelines).

Il a été accueilli par sa famille puis s'est brièvement adressé à la presse. «Je n'ai jamais commis d'imprudence, cela fait quinze ans que j'opère dans cette région du Mali», a-t-il dit. «Je ne pensais pas être une cible».

Dans la nuit de mardi à mercredi, à Bamako, au d'une conférence de presse, il a donné des détails sur les conditions de sa détention. Il a décrit ses ravisseurs comme des «fanatiques». «Ils détiennent une vérité qui est à la vérité suprême. Ils ont le Coran qu'ils lisent tout le temps. (...) Ils disent que les musulmans de France ne sont pas de vrais musulmans, que ce sont eux qui détiennent la vérité et que leur objectif est d'islamiser le monde entier. Ce sont des fanatiques», a déclaré Pierre Camatte, au cours d'une conférence de presse au palais de la présidence malienne, deux jours après sa remise en liberté. Le cheveu et la barbe allongés, le visage buriné par le soleil qui faisait ressortir ses yeux bleus, l'homme de 61 ans est apparu en bonne santé, quoique fatigué.

«Ils recrutent surtout chez les jeunes. Il y a parmi eux 70 à 80% des jeunes», a-t-il précisé. Des jeunes à qui Pierre Camatte parlait parfois en anglais, car ils ne parlent pas le français, pourtant langue officielle du pays.

La visite de Nicolas Sarkozy

Pierre Camatte s'exprimait en présence de Nicolas Sarkozy. Après sa visite au Gabon, l'avion présidentiel a mis cap au nord pour cette visite à l'otage libéré, avant de reprendre la direction du Rwanda, où il passera deux heures aujourd'hui. Le chef de l'état était accompagné du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner et du secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet, chargé de ramener Camatte en France.

Evoquant les conditions sa captivité dans le désert, l'humanitaire a eu ces mots : «C'est difficile d'imaginer une prison. On me donne une couverture et c'est ça ma prison». «On est isolé, on ne doit pas bouger, il y a la chaleur du Sahara, les condition d'hygiène épouvantables, une alimentation et une eau absolument dégoûtantes. (...) Le plus difficile, c'est la solitude», a-t-il énuméré. Nicolas Sarkozy a alors ajouté: «Des blessures, des coups»...

Pierre Camatte avait été kidnappé le 26 novembre dans un hôtel de Ménaka (nord-est) par des Maliens de la région qui l'auraient ensuite «vendu» à Aqmi, selon des sources maliennes. Depuis, le Français aurait été retenu par le groupe de l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, responsable de l'assassinat en juin d'un otage britannique. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) l'a libéré mardi, après avoir obtenu de Bamako la remise en liberté de quatre islamistes détenus au Mali, soulevant une crise diplomatique avec l'Algérie et la Mauritanie.

Dans le nord du Mali, Aqmi séquestre par ailleurs toujours trois Espagnols et un couple d'Italiens enlevés en Mauritanie. L'annonce de la libération de quatre islamistes contre Camatte a fâché de l'autre côté de la frontière malienne, et jusqu'à l'Algérie. Mauritanie et Algérie ont rappelé leur ambassadeur en signe de mécontentement.

leparisien.fr

L'ex-otage au Mali raconte sa captivité


Pierre Camatte, relâché mardi par un groupe d'Al-Qaïda après quasiment trois mois de captivité dans le désert malien, a décrit à Bamako ses ravisseurs comme des «fanatiques», persuadés de détenir «la vérité suprême».

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) l'avait libéré mardi, après avoir obtenu de Bamako la remise en liberté de quatre islamistes détenus au Mali, soulevant une diplomatique avec l'Algérie et la Mauritanie.

«Ils détiennent une vérité qui est à la vérité suprême. Ils ont le Coran qu'ils lisent tout le temps. (...) Ils disent que les musulmans de ne sont pas de vrais musulmans, que ce sont eux qui détiennent la vérité et que leur objectif est d'islamiser le monde entier. Ce sont des fanatiques», a déclaré Pierre Camatte, au d'une conférence de presse au palais de la présidence malienne, deux jours après sa remise en liberté. Le cheveu et la barbe allongés, le visage buriné par le soleil qui faisait ressortir ses yeux bleus, l'homme de 61 ans est apparu en bonne santé, quoique fatigué.

«Ils recrutent surtout chez les jeunes. Il y a parmi eux 70 à 80% des jeunes», a-t-il précisé. Des jeunes à qui Pierre Camatte parlait parfois en anglais, car ils ne parlent pas le français, pourtant langue officielle du pays.

La visite de Nicolas Sarkozy

Pierre Camatte s'exprimait devant la presse, en présence de Nicolas Sarkozy. Après sa visite au Gabon, l'avion présidentiel a mis cap au nord pour cette visite à l'otage libéré, avant de reprendre la direction du Rwanda, où il passera deux heures aujourd'hui. Le chef de l'état était accompagné du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner et du secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet, chargé de ramener Camatte en France.

Evoquant les conditions sa captivité dans le désert, l'humanitaire a eu ces mots : «C'est difficile d'imaginer une prison. On me donne une couverture et c'est ça ma prison». «On est isolé, on ne doit pas bouger, il y a la chaleur du Sahara, les condition d'hygiène épouvantables, une alimentation et une eau absolument dégoûtantes. (...) Le plus difficile, c'est la solitude», a-t-il énuméré. Nicolas Sarkozy a alors ajouté: «Des blessures, des coups»...

Pierre Camatte avait été kidnappé le 26 novembre dans un hôtel de Ménaka (nord-est) par des Maliens de la région qui l'auraient ensuite «vendu» à Aqmi, selon des sources maliennes. Depuis, le Français aurait été retenu par le groupe de l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, responsable de l'assassinat en juin d'un otage britannique.

Dans le nord du Mali, Aqmi séquestre par ailleurs toujours trois Espagnols et un couple d'Italiens enlevés en Mauritanie. L'annonce de la libération de quatre islamistes contre Camatte a fâché de l'autre côté de la frontière malienne, et jusqu'à l'Algérie. Mauritanie et Algérie ont rappelé leur ambassadeur en signe de mécontentement.

leParisien.fr

Des syndicats mauritaniens accusent les media publics de partialité

APA – Nouakchott Sept centrales syndicales qui avaient lancé un préavis de grève pour le 15 mars prochain en Mauritanie ont accusé les media publics de partialité dans le traitement de la question du décret controversé sur les indemnités de transport.

« La TVM (Télévision publique) et Radio Mauritanie, chacune indépendamment de l’autre, ont diffusé, pendant deux nuits successives, des émissions de talk show consacrées au fameux décret relatif aux indemnités », ont noté les sept centrales dans un communiqué.

Elles ont précisé que « les organisations syndicales opposées à l’application de ce décret et qui ont, à cet effet, déposé un préavis de grève, n’étaient pas délibérément conviées » à cette émission, « en violation flagrante de toutes les valeurs démocratiques ».

Le décret contesté accorde à « l’écrasante majorité des fonctionnaires et agents de l’Etat une indemnité de transport de 3000 à 5000 ouguiyas (6000 à 10000 F CFA).

Les syndicats ont exprimé leur « désapprobation et leur ferme condamnation de l’attitude des media publics qui consistait à donner l’occasion aux représentants de l’administration de tromper l’opinion publique en l’absence des représentants des travailleurs ».

Selon eux, le décret en question « n’est ni juste, ni équitable, car il accorde à moins de 20% des fonctionnaires des montants supérieurs à 19.000 ouguiyas (38.000 F CFA), alors que plus de 80% bénéficient des montants qui ne dépassent guère 4000 ouguiyas (8.000 F CFA).

mercredi 24 février 2010

Sarkozy rencontre l'ex-otage français ce soir au Mali

Le a annoncé mercredi au Gabon qu'il se rendrait en soirée à Bamako pour rencontrer l'ex-otage français Pierre Camatte, relâché mardi au Mali par un groupe d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et remercier le président malien.

«Ce soir, avec , avec Alain Joyandet, nous allons nous rendre à Bamako (...) pour remercier le président (malien) Amadou (bien Amadou) Toumani Touré, pour rencontrer Pierre Camatte», a déclaré le chef de l'Etat français, lors d'une allocution devant la communauté française de Libreville.

«Celui-ci rentrera immédiatement en France avec Alain Joyandet, tandis qu'avec Bernard Kouchner nous nous envolerons pour le Rwanda où demain matin nous sommes attendus par le président (rwandais Paul) Kagame», a-t-il ajouté. «Nous ne laisserons tomber aucun de nos compatriotes pris par des terroristes. Nous ne laisserons tomber aucun Français, quelles que soient par ailleurs les erreurs qu'ils aient pu faire, qui se trouve dans l'épreuve. Les Français sont ramenés à la maison (...) c'est un engagement constant», a insisté le chef de l'Etat français.

La Mauritanie et l'Algérie ont rappelé chacun leur ambassadeur

La libération de l'otage français survient sur fond de crise diplomatique entre le Mali et deux pays voisins. L'Algérie et la Mauritanie ont en effet décidé de rappeler «pour consultation», chacun, leur ambassadeur à Bamako pour protester contre la remise en liberté de présumés terroristes algériens et mauritanien. Al-Qaïda au Maghreb islamique, qui retient par ailleurs toujours cinq autres otages européens, avait menacé de tuer Pierre Camatte si elle n'obtenait pas la liberté de ces quatre islamistes (deux Algériens, un Burkinabè, un Mauritanien).

Leparisien.fr

L'otage français kidnappé au Mali libéré en échange de quatres islamistes

Pierre Camatte, l'otage français détenu depuis près de trois mois par la branche maghrébine d'Al-Qaida (AQMI), a été libéré, mardi 23 février, en début de soirée, par ses ravisseurs, près de la ville de Kidal, dans le nord du Mali. "Il se porte bien", a assuré l'un des responsables maliens chargés de négocier sa libération. M. Camatte est "en route vers Bamako, (la capitale) d'où il regagnera la France", a précisé un communiqué publié à Paris par le ministère des affaires étrangères.

Le Français, âgé de 61 ans, avait été kidnappé en pleine nuit, le 26 novembre, dans un hôtel du nord-est du Mali, par des Touaregs qui l'auraient ensuite "vendu" à des islamistes membres de l'AQMI, le même groupe qui, quelques jours auparavant, avaient enlevé trois Espagnols, travaillant pour une ONG, en Mauritanie, et toujours détenus.

Jugement expéditif

En échange de la vie sauve pour leur otage français, l'AQMI exigeait la libération de quatre islamistes incarcérés depuis plusieurs mois à Kati, non loin de Bamako, pour "détention illicite d'armes".

Parmi eux figuraient un Mauritanien et deux Algériens, Mohamed Ben Ali et Tayeb Nail, accusés par Alger d'avoir participé à des attentats sanglants dans leur pays (dont un avait visé le Palais du gouvernement en 2008). Un mandat d'extradition les concernant avait été présenté par Alger en septembre 2009 et renouvelé il y a quelques semaines.

Or, lundi, le Mali a rendu leur liberté aux quatre islamistes au terme d'un jugement expéditif. Pour l'Algérie et la Mauritanie, il ne fait guère de doute que la justice malienne a agi sous pression. La libération "sous le prétexte fallacieux qu'ils ont été jugés et qu'ils ont purgé leurs peine (au titre de la détention provisoire)viole les résolutions (...) contraignantes du Conseil de sécurité des Nations unies et les engagements bilatéraux, régionaux et internationaux de lutte contre le terrorisme", fait valoir un communiqué du ministère des affaires étrangères algérien, publié mardi.

Et d'ajouter : "La libération de terroristes recherchés par des pays voisins (...) sert objectivement les intérêts du groupe terroriste." Mardi, l'Algérie a décidé de rappeler son ambassadeur à Bamako "pour consultation". Quelques heures auparavant, la Mauritanie avait fait de même avec son représentant au Mali.

En réalité, en évoquant le "prétexte fallacieux" qui a conduit à libérer les islamistes, Alger fait référence aux pressions exercées depuis des semaines par la France sur le Mali où le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, a effectué deux visites éclair, dont l'une avec le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant.

Ces allers-retours ont porté leurs fruits et conduit les Maliens à revenir sur leur intransigeance initiale, et à accepter de libérer les islamistes quitte à s'attirer les foudres d'Alger, leur puissant voisin. "Nous étions confrontés à un problème : comment tout faire pour sauver la vie du Français", a fait valoir un conseiller du président du Mali, Amadou Toumani Touré. Pour tenter d'apaiser par avance l'Algérie, avec qui la France entretient des relations difficiles, M. Guéant avait fait le déplacement à Alger au cours du week-end.

Jean-Pierre Tuquoi

Or noir : la grande illusion

Jeune Afrique | Samir Gharbi
Une barge flottante de stockage et de déchargement de pétrole brut à Nouakchott, fév.2006Une barge flottante de stockage et de déchargement de pétrole brut à Nouakchott, fév.2006© AFP

Cinq ans après l’euphorie née de la découverte de plusieurs gisements, la « nouvelle ère pétrolière » est loin d’avoir tenu ses promesses. Retour sur un rêve – pour le moment – déçu.

« Le pétrole a eu un impact très faible sur l’économie. Il n’a pas changé grand-chose à la vie des gens. Aujourd’hui, les revenus de l’or noir représentent moins de 5 % du budget de l’État. » Tel est le bilan dressé par le ministre mauritanien des Finances, Ousmane Kane, des cinq premières années de l’ère pétrolière en Mauritanie . Il est déçu, mais n’accuse personne : « En 2005, les compagnies étaient de bonne foi. Ce sont des problèmes techniques qui sont à l’origine de la chute de la production. » Celle-ci est en effet passée de 65 000 barils par jour (b/j) en février 2006, lors de l’inauguration du gisement de Chinguetti (à 80 km au large de Nouakchott), à 10 000 b/j en septembre 2007, au moment de la passation entre l’opérateur australien Woodside et la compagnie malaisienne Petronas. Cette dernière ayant beaucoup investi dans l’amélioration des techniques d’extraction, la production est remontée à 17 000 b/j à la fin de 2008. Comment en est-on arrivé là ? Et quelles sont les perspectives ?

Vastes bassins sédimentaires

La Mauritanie intéresse les compagnies pétrolières américaines et européennes (Amoco, Mobil, Texaco, Esso, Shell, notamment) depuis son indépendance, en 1960. Le pays possède en effet de vastes bassins sédimentaires, qui se trouvent dans le prolongement des nappes géologiques de l’Algérie (le bassin du Taoudenni sur 500 000 km2) et qui s’étendent jusqu’à la mer (bassin côtier et offshore sur 184 000 km2). Plus de la moitié de la superficie de la Mauritanie est donc « potentiellement » riche en hydrocarbures. Plusieurs forages avaient été effectués, mais le seul qui ait donné des indices de gaz naturel se trouvait dans le désert, à Abolag. Inexploitable. C’était en 1974, à une époque où les compagnies préféraient le pétrole facile du Moyen-Orient ou du golfe de Guinée. Une époque aussi où les Mauritaniens ne pensaient qu’à leurs ressources traditionnelles : commerce de denrées alimentaires (thé, sucre, riz), pêche (artisanale et industrielle) et minerai de fer.

Vingt ans plus tard, le pétrole revient sur le devant de la scène… par un heureux hasard. En 1994, le géologue australien Max de Vietri débarque dans le désert de l’Akjoujt à la recherche d’une mine d’or. Il dévie de sa mission initiale lorsqu’il découvre des archives intéressantes sur l’or noir. Il flaire le jackpot, crée une petite compagnie, Elixir, et entraîne avec lui d’autres sociétés australiennes, Woodside et Hardman. Le gouvernement de Maaouiya Ould Taya laisse faire. Après tout, cela ne lui coûtera rien. Les opérateurs promettent d’investir 500 millions de dollars dans l’exploration du bassin offshore. L’aventure commence avec un forage à quitte ou double (wildcat ) à Chinguetti : le pétrole jaillit le 13 mai 2001 à l’aube. Le gouvernement donne des consignes fermes de black-out total. Inutile d’alerter le peuple, on ne sait jamais comment il va réagir… Après d’autres forages d’appréciation, on évalue le pétrole « récupérable » de Chinguetti entre 135 et 150 millions de barils. Dans la même zone maritime (très profonde), on continue de creuser. Le pétrole jaillit encore à quatre reprises. On découvre ainsi les champs de Banda (2002), Tiof (2003), Pélican (2003) et Tevet (2004). Les opérateurs, dont les actions grimpent en Bourse, annoncent que les réserves potentielles globales varient entre 1 milliard et 2 milliards de barils (pétrole et gaz naturel). Banco ! La Mauritanie va devenir un (grand) producteur de pétrole : 75 000 b/j pour Chinguetti dès 2005 et 200 000 b/j pour les cinq gisements en 2010. Comme le Tchad, qui inaugurait en 2003 son oléoduc, la Mauritanie se met à rêver.

Face aux découvertes successives, le gouvernement finit par annoncer, en 2004, l’octroi d’une concession de production d’une durée de vingt-cinq ans au consortium dirigé par Woodside. Et avant même le remplissage du premier tanker, Ould Taya décide par décret, le 17 janvier 2005, de multiplier par cinq le salaire minimum (de 4 300 à 21 000 ouguiyas, soit de 16 à 79 dollars). Les compagnies de renom frappent à la porte : Total et Gaz de France, Repsol, British Gas, Shell, CNPCIM… Elles rejoignent les « petites sœurs » déjà présentes : Dana, Energem, Wintershall, Tullow Oil, Roc Oil ainsi que Baraka et Brimax (les joint-venture formés alors par Max de Vietri). Les deux bassins sédimentaires sont découpés en parcelles pour satisfaire toutes les demandes de permis.

Recrutement bâclé

Mais les premières complications apparaissent sur Chinguetti : le gisement est très difficile d’accès (2 600 m de profondeur). Il faut donc apporter un grand soin au creusement des puits de production et au réglage du débit. Si ces opérations sont mal faites, le gisement se referme sur lui-même et ne donnera que 10 % ou 20 % de son potentiel. Woodside reporte la mise en production de trois mois, à février 2006. Mais l’opérateur se heurte à la demande pressante du gouvernement d’aller plus vite. Après le putsch manqué de juin 2003 et la fin du procès de ses auteurs (février 2005), Ould Taya voulait disposer d’un maximum d’argent frais pour financer son programme électoral, qui battait de l’aile (son mandat arrivait à échéance en 2009). « L’opérateur Woodside fut contraint d’accélérer le développement de Chinguetti. Le recrutement des employés fut hâtif et bâclé. La pression exercée sur les équipes techniques causa un stress considérable », explique aujourd’hui Max de Vietri, qui a cédé ses parts et quitté le pays pour s’installer à Perth, en Australie, où il prépare une thèse de doctorat dont le thème est « pétrole et environnement sociopolitique ». Ces erreurs techniques ne sont donc pas seulement du fait de Woodside, qui fut accusé de tous les maux après le renversement d’Ould Taya (3 août 2005) et qui a dû revendre sa concession à Petronas (septembre 2007) pour 418 millions de dollars en mettant à jour, à l’amiable, ses comptes avec la Mauritanie (100 millions de dollars).

L’espoir demeure

Avec la consolidation de Mohamed Ould Abdelaziz à la tête de l’État et l’arrivée d’une nouvelle classe d’explorateurs (malaisiens, chinois, français, britanniques), la Mauritanie se prend de nouveau à rêver d’un eldorado pétrolier en mer comme dans le désert. Les forages d’appréciation des gisements connus semblent très prometteurs. Total termine son forage exploratoire dans le Taoudenni. Selon le FMI, la production annuelle pourrait quadrupler, passant de 5 millions de barils en 2010 à 20 millions en 2015. Les autorités ont nettoyé la carte des permis en éliminant les compagnies « dormantes » et en réduisant la taille des blocs. Elles sont en train de mettre la dernière main au nouveau code pétrolier, qui devrait être promulgué d’ici à la fin de l’année. Il instituera la pratique des « bonus » de signature dans les contrats d’exploration, de production et d’extension (ce qui pourrait rapporter à l’État plusieurs millions de dollars par contrat) et un meilleur suivi du cahier des charges. Les octrois de permis seront soumis à des procédures transparentes.

Fini les dessous-de-table et le gré à gré. Fini la gourmandise. En 2005, on avait oublié le dicton mauritanien selon lequel « ce qui représente le plus grand danger pour les lèvres, ce sont les dents ». Les autorités ont retenu la leçon et font désormais preuve de patience. « Nous savons que le pétrole existe. Avoir de l’argent tout de suite, ce n’est pas le problème. Le problème, c’est de bien le gérer. Pour cela, le pays est en train de se mettre en ordre de marche. Il s’organise afin d’utiliser à bon escient les ressources futures », conclut Ousmane Kane.

mardi 23 février 2010

"Harragas" : clandestins en partance

Une scène du film franco-algérien de Merzak Allouache, "Harragas".
JOUR2FÊTE
Une scène du film franco-algérien de Merzak Allouache, "Harragas".

Merzak Allouache, réalisateur de Chouchou, se tourne vers les "brûleurs", ces hommes et ces femmes venus des quatre coins de l'Afrique pour traverser la Méditerranée.

En exergue de son film, il explique son titre. "Harragas, ce mot, originaire de l'arabe algérienharraga, veut dire "brûler". Partir, cela s'appelle brûler, brûler ses papiers, brûler les frontières, brûler sa vie s'il le faut mais partir. Avant de partir les clandestins brûlent leurs papiers d'identité pour que les garde-côtes ne puissent pas savoir qui ils sont ni d'où ils viennent. Ils prennent la mer depuis l'Afrique du Nord, la Mauritanie, le Sénégal sur des pateras(embarcations de fortune) pour rejoindre les côtes andalouses, Gibraltar, la Sicile, les Canaries, les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, l'île de Lampedusa ou encore Malte".

En faisant de ces "brûleurs" les héros d'une fiction, en les filmant à partir de la côte algérienne, Merzak Allouache propose une alternative bienvenue à la représentation de ces hommes et de ces femmes dans les médias occidentaux (photographiés à leur arrivée en Europe alors qu'ils sont dépouillés de tout, hagards après un voyage d'une dureté inimaginable, et rapidement parqués comme des délinquants dans des centres de rétention).

Ici, les personnages sont introduits alors qu'ils ont encore un pied dans une vraie vie, une vie insatisfaisante, et à laquelle ils s'apprêtent à tourner le dos, mais une vie néanmoins, avec famille, maison, amis, activité professionnelle.

Malheureusement, le film se contente de poser des personnages-types pour dresser la liste la plus exhaustive possible des sacrifices que requiert un tel voyage, des obstacles quasi-insurmontables qui se dressent sur la route des candidats au départ. On a le sentiment d'avoir affaire à un dossier de société dont la fin suggère, qui plus est, que le jeu n'en vaut pas la chandelle.


Film franco-algérien de Merzak Allouache avec Nabil Asli, Lamia Boussekine, Seddik Benyagoub. (1 h 35.)

Isabelle Regnier

Libération de l'otage français espérée sur fond de crise diplomatique

Alain Joyandet, secrétaire d'Etat, chargé de la Coopération et de la Francophonie, s'exprime, le 19 février 2009 à Censeau

BAMAKO — La branche maghrébine d'Al-Qaïda pourrait libérer prochainement le Français qu'elle retient en otage dans le nord du Mali, après avoir obtenu de Bamako la sortie de prison d'islamistes, mais ce geste malien suscite une crise diplomatique avec l'Algérie et la Mauritanie.

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui retient au total six Européens dans le désert malien, avait menacé de tuer le Français Pierre Camatte avant le 20 février si elle n'obtenait pas la remise en liberté de ces combattants.

Dimanche soir, les quatre islamistes - deux Algériens, un Burkinabè et un Mauritanien - ont été libérés puis acheminés vers le nord du Mali. Des tractations devaient ensuite reprendre entre des responsables d'Aqmi et des négociateurs maliens, en vue d'aboutir à la libération du Français, selon une source malienne proche du dossier.

A Paris, c'est donc de nouveau l'optimisme qui prévaut quant au sort de Pierre Camatte, 61 ans, kidnappé en pleine nuit le 26 novembre 2009 dans un hôtel de Ménaka (nord-est) par des Maliens de la région qui l'auraient ensuite "vendu" à Aqmi.

Depuis, le Français serait retenu par le groupe de l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, responsable de l'assassinat en juin 2009 d'un touriste britannique, l'otage Edwin Dyer, selon des sources maliennes proches du dossier

Le secrétaire d'Etat français à la Coopération, Alain Joyandet, interrogé mardi au sujet de la libération des quatre islamistes, a répondu à la chaîne de télévision LCI: "C'est un premier signe après les demandes que la France a faites, j'espère que tout cela est une question d'heures et de jours".

Mais, dans les pays voisins, l'attitude du Mali a été critiquée comme une faiblesse inacceptable face au terrorisme.

Comme la Mauritanie l'avait fait lundi, l'Algérie a rappelé son ambassadeur en poste à Bamako, en signe de protestation.

Le ministère algérien des Affaires étrangères a "condamné avec force" la "décision du gouvernement malien de procéder à la libération de quatre terroristes qu'il détenait, sous le prétexte fallacieux qu'ils ont été jugés et ont purgé leur peine".

Plusieurs sources gouvernementales maliennes avaient d'abord fait savoir qu'il n'était "pas question" de libérer ces quatre hommes. Mais, la semaine dernière, la justice malienne les avait finalement condamnés pour "détention illégale d'armes de guerre", à des peines équivalentes à celles qu'ils avaient déjà purgées et ils avaient été déclarés "juridiquement libres".

La décision de Bamako de libérer "des terroristes recherchés par des pays voisins est un développement dangereux pour la sécurité et la stabilité dans la région sahélo-saharienne et sert, objectivement, les intérêts du groupe terroriste s'activant dans la région sous la bannière d'Al-Qaïda", a déclaré le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères.

En Mauritanie, le porte-parole du parti au pouvoir (Union pour la République, UPR), Saleh Ould Dehmache, a jugé que la décision malienne n'avait "pas été bien calculée", car "elle encourage et rétribue les forfaits de ces groupes hors-la-loi qui menacent la paix dans toute la région".

La Mauritanie a subi ces trois dernières années une série d'attaques meurtrières revendiquées par Aqmi. Et cinq des six otages européens détenus dans le désert malien ont été capturés sur le territoire mauritanien: trois Espagnols le 29 novembre puis un couple d'Italiens le 17 décembre.

"L'ennemi commun qui est le terrorisme frappe dans nos deux pays et je pense qu'un maximum de coordination et de concertation devait prévaloir avant toute décision de ce genre", a jugé M. Ould Dehmache.

La Mauritanie vit une situation de ''crise interne'', selon Ould Daddah

Le président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) et chef de file institutionnel de l'opposition, Ahmed Ould Daddah, a déploré "la crise multiforme" au plan interne et "l'isolement diplomatique" de la Mauritanie sur le plan sous-régional, au cours d'une conférence de presse, mardi à Nouakchott.

Le leader de l'opposition mauritanienne, plusieurs fois candidat malheureux à l'élection présidentielle, a parlé d'une crise "aigüe" à plusieurs dimensions: "politique, économique, sécuritaire et sociale avec une amplification de la misère".

A cette situation, "vient également se greffer une absence totale de dialogue entre un pouvoir, accusé de violer les libertés collectives et individuelles par la détention arbitraire de journalistes ou leur condamnation à verser des montants astronomiques à des hommes d'affaires pour diffamation et une opposition totalement ignorée", a relevé Ould Daddah.

Abordant la crise diplomatique entre Nouakchott et Bamako, après le rappel de l'ambassadeur de Mauritanie, le président du RFD a prôné la modération, estimant que: "la Mauritanie est liée à ses voisins: Sénégal, Mali, Algérie, Maroc par plusieurs facteurs dont le sang, l'histoire, la géographie, la culture et une communauté de destin".

Nouakchott reproche à Bamako, rappelle-t-on, la libération d'un islamiste mauritanien dont les autorités mauritaniennes réclamaient l'extradition depuis quelques semaines.

Ce présumé terroriste mauritanien avait été libéré dimanche dernier par les autorités maliennes en même que trois autres (2 Algériens et un Burkinabé) membres de l'AQMI, en échange de la libération d'un Français détenu par cette organisation terroriste.

PANA

Al Qaeda obtient la libération de quatre islamistes


Un nomade Touareg, près d'une mosquée du 13e siècle à Tombouctou, au Mali.

REUTERS/Luc Gnago

Un nomade Touareg, près d'une mosquée du 13e siècle à Tombouctou, au Mali.

Al Qaeda a obtenu lundi la libération de quatre islamistes détenus dans les prisons maliennes. C'était la condition pour que soit libéré Pierre Camatte, otage français détenu depuis fin novembre par l'organisation.

Le Mali a répondu lundi à la demande d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), en libérant quatre islamistes soupçonnés d'attentats.

La vie de l'otage français, Pierre Camatte, kidnappé fin novembre, était à ce prix. La branche maghrébine d'Al Qaeda avait en effet menacé de le tuer, si ses demandes n'étaient pas satisfaites avant le 20 février.

"Les quatre combattants d'Al-Qaïda ont été libérés dans la nuit de dimanche à lundi, après avoir purgé leur peine" de neuf mois de prison, a affirmé une source sécuritaire malienne.

Les quatre hommes libérés - deux Algériens, un Mauritanien et un Burkinabé - avaient été arrêtés en avril 2009 dans le nord du Mali. La semaine dernière, ils avaient été condamnés pour "détention illégale d'armes de guerre" à des peines déjà purgées, et ils se trouvaient "juridiquement libres". Un arrangement qui a permis au Mali d'avoir rempli sa part dans la lutte contre le terrorisme.

Aqmi et ses otages européens

Le processus de libération de l'otage français devrait maintenant pouvoir commencer. Outre le Pierre Camatte, Aqmi retient actuellement cinq Européens dans la zone désertique du nord du Mali: trois Espagnols capturés le 29 novembre en Mauritanie et un couple d'Italiens kidnappés le 17 décembre, également en Mauritanie.

Dimanche, le président malien Amadou Toumani Touré avait déclaré à Bamako avoir "de l'espoir pour (la libération) de tous les otages" européens. Par ailleurs, un homme présenté comme le "principal auteur" de l'enlèvement des trois Espagnols a été arrêté lundi par la police mauritanienne.

lexpress.fr

lundi 22 février 2010

La Mauritanie rappelle son ambassadeur à Bamako (offici

La Mauritanie a annoncé lundi qu'elle rappelait son ambassadeur à Bamako, en "dénonçant" la remise en liberté au Mali de quatre islamistes (algériens, burkinabè et mauritanien) dont la libération était exigée par la branche maghrébine d'Al-Qaïda.

"La Mauritanie, tout en exprimant sa dénonciation et son rejet de cette mesure, a décidé de rappeler son ambassadeur à Bamako pour consultation", a annoncé le ministère mauritanien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Quatre islamistes détenus au Mali et dont la libération était exigée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) pour relâcher un otage français, ont été "libérés dans la nuit de dimanche à lundi", avait indiqué lundi matin à l'AFP une source sécuritaire malienne.

Le ministère mauritanien qualifie de "surprenante" la décision malienne de "remettre à une partie terroriste un Mauritanien réclamé par la justice mauritanienne".

"Cette mesure non cordiale prise par les autorités maliennes porte atteinte aux relations séculaires existant entre les deux pays", ajoute-t-il.

"Elle est de surcroît en contradiction flagrante avec les accords en matière de coopération judiciaire et de coordination sécuritaire", signés par Nouakchott et Bamako, estime le ministère dans un communiqué en langue arabe.

5.000 employés du secteur public privés de salaire

NOUAKCHOTT - Au moins 5.000 anciens employés de l'Etat mauritanien, agents contractuels et intermittents, ont été privés de salaires par décision du ministère de l'Emploi, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.

Cette décision, qui est basée sur les résultats d'un recensement mené récemment par le ministère de l'Emploi, a suscité un tollé général chez l'ensemble des agents concernés, dont certains hauts responsables dans l'administration publique.

Un recensement physique des agents de la fonction publique, organisé en janvier dernier par l'administration mauritanienne a révélé l'existence de plus de 4.000 emplois fictifs dans différents secteurs.

La suspension des salaires décidée par le gouvernement s' inscrit dans le cadre de sa politique de bonne gouvernance et d' assainissement du secteur de l'emploi.

Xinhua

L'extension du port de Nouakchott

Reportage Afrique

Laura Martel | RFI

Les travaux d’extension du port de Nouakchott qui visent à augmenter sa capacité d’accueil vont débuter dans une dizaine de jours. Or, selon une étude d’impact environnemental commandée par la Banque mondiale, ces travaux accentueront l’érosion côtière, augmentant par conséquent le risque d’inondation de certains quartiers de la capitale mauritanienne. Pour les autorités, il s’agit donc de parvenir à concilier le nécessaire développement du port et l’indispensable préservation du littoral. Un défi de taille, d’autant que les opinions des experts divergent.

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Les quatre islamistes réclamés par al-Qaïda ont été libérés

Les quatre islamistes, arrêtés et détenus au Mali depuis avril 2009, ont été relâchés dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 février, selon notre correspondant à Bamako Serge Daniel. Al-Qaïda demandait leur libération contre celle de l’otage français Pierre Camatte, séquestré dans le nord du Mali depuis la fin novembre.

La branche maghrébine d'al-Qaïda avait menacé de tuer le Français, si ses demandes n'étaient pas satisfaites avant le 20 février. Les quatre hommes libérés - deux Algériens, un Mauritanien et un Burkinabé - avaient été arrêtés en avril 2009 dans le nord du Mali puis placés en détention préventive.


Selon une source proche du dossier, Pierre Camatte se porte bien, quarante-huit heures après la fin de l’ultimatum. Ses ravisseurs n’ont donc pas mis leurs menaces à exécution.

Les choses pourraient même aller vite et déboucher sur une issue heureuse. « J’ai de l’espoir », a même déclaré devant un groupe de journalistes le chef de l’Etat malien Amadou Toumani Touré.

La semaine dernière, ils avaient finalement été condamnés pour « détention illégale d'armes de guerre » à des peines déjà purgées, et ils se trouvaient « juridiquement libres ».