jeudi 30 septembre 2010

Les pays du Sahel intensifient la lutte contre Aqmi

Des militaires nigériens patrouillent près d'Arlit, en septembre 2010.
Des militaires nigériens patrouillent près d'Arlit, en septembre 2010. Crédits photo : ISSOUF SANOGO/AFP

Les chefs des services de renseignement d'Algérie, de Mauritanie, du Niger et du Mali se sont réunis mercredi à Alger. 

Envoyé spécial à Bamako
La coopération entre les pays du Sahel aux prises avec al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) semble s'accélérer. Mercredi, une réunion des chefs des services de renseignement d'Algérie, de Mauritanie, du Niger et du Mali s'est tenue à Alger. Elle devait conduire à la mise en place d'un centre censé centraliser les informations sur la nébuleuse islamiste. Ce sommet inédit, qui intervient trois jours après une autre réunion régionale, celle des chefs d'état-major à Tamanrasset, devrait permettre de compléter le dispositif régional de lutte contre le terrorisme.
«Il semble qu'il y ait une certaine prise de conscience des dangers que fait courir Aqmi au Sahel», se réjouit un Occidental à Bamako.
Pourtant, les militaires et diplomates occidentaux restent prudents. Souvent annoncée, la coopération régionale est toujours vacillante. Le quartier général de Tamanrasset regroupant les quatre armées, officiellement opérationnel depuis avril, est dans les faits loin de l'être. «Nous sommes tous d'accord pour lutter contre le terrorisme, mais nous devons nous entendre au millimètre près sur le comment», a reconnu l'un des respon sables militaires. L'entente pourrait être complexe. Les quatre pays n'ont pas une approche commune du danger. «En fait, le Mali, la Mauritanie ou le Niger manquent de moyens. La clef du problème est entre les mains d'Alger, qui semble moins pressé d'agir», tranche un diplomate africain.

Chasse gardée algérienne 


L'Algérie, puissance régionale, est la seule à disposer des forces militaires, du matériel et de l'expérience pour engager une offensive contre les groupes terroristes. L'armée dispose en outre de puissants relais dans tout le nord du Sahel. «Les Algériens n'ont pas attendu les enlèvements pour agir sur leur flanc sud», rappelle Kader Abderrahim, de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Ils ont servi d'intermédiaires au Mali lors du règlement du conflit touareg en 2006 et ont gardé des contacts avec ces groupes qui évoluent sur les mêmes terrains qu'Aqmi. Paris, qui entretient des relations tendues avec Alger, ne manque d'ailleurs jamais de souligner l'importance qu'il accorde à ce pays.
Malgré tout, l'Algérie tarde à jouer ce rôle prépondérant. La presse algérienne, comme les journaux maliens, est très critique à l'égard des pressions des pays occidentaux, accusés de ne voir que leurs intérêts.
Le versement de rançons pour la libération d'otages, qui renforce les terroristes, est un autre point d'achoppement, tout comme le déploiement de troupes françaises au Niger. «Alger ne veut pas voir de forces armées sur son territoire. Il y a un problème de souveraineté exacerbé qui fait qu'à un moment ça bloque», analyse Jean-François Daguzan, de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Mais la susceptibilité à l'égard de l'Europe n'est pas le seul frein. La mise en place d'une cellule de renseignements basée à Alger, se heurtera d'entrée à la volonté de certains d'élargir le cercle à d'autres pays : Maroc, Tchad et Libye. Or l'Algérie, en froid avec le Maroc, se refuse à l'intrusion de Muammar Kadhafi dans ce dossier.
 Tanguy Berthemet
Le Figaro.fr

Terrorisme : l'Algérie, le Niger, la Mauritanie et le Mali créent un centre de renseignement commun

Les chefs du renseignement d'Algérie, du Niger, de Mauritanie et du Mali ont créé un centre du renseignement pour contrer le terrorisme dans le Sahel lors de leur réunion à Alger, rapporte jeudi le quotidien algérien Al-Watan, citant une source proche du dossier. Les autorités algériennes ont gardé un mutisme total sur cette réunion qui n'a été l'objet d'aucune déclaration officielle ni d'aucun communiqué.

Selon Al-Watan, le centre sera constitué d'une coalition d'officiers de haut rang des quatre pays qui assumeront la défense du territoire."Les pays de la sous-région sont capables de relever le défi, il n'y a aucun doute sur la question", indique la source. Les officiers échangeront toutes informations "sur les activités des groupes terroristes dans la région, leur implantation, leurs mouvements et surtout l'identité de chacun de leurs membres", explique-t-elle. La direction du centre sera tournante, comme l'est le Conseil d'état-major militaire régional qui s'était réuni dimanche à Tamanrasset, dans le Sud algérien, ajoute le journal. L'Algérie avait, à cette occasion, passé la présidence du Conseil au Mali. Ce centre du renseignement sera "la colonne vertébrale" de la stratégie du Conseil pour neutraliser le terrorisme dans la région, précise le journal.

LeMonde.fr avec AFP

"Nous avons été enlevés la nuit dans notre logement par un groupe d'Al-Qaida"

Image extraite de la vidéo diffusée par Al-Jazira.
D.R.
Image extraite de la vidéo diffusée par Al-Jazira.
Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) a mis en ligne jeudi 30 septembre une photographie des sept otages enlevés au Niger, dont cinq Français, accompagnée d'un enregistrement audio. Il s'agit de la première image et du premier enregistrement des otages depuis leur rapt, il y a deux semaines, un "signe encourageant" pour Paris.

L'enregistrement était diffusé sur un site islamiste, accompagné d'une photographie montrant les sept otages, dont un Togolais et un Malgache, enlevés au Niger. Il sont assis à même le sable sur un terrain désertique, et des hommes en armes, pour la plupart le visage couvert, se tiennent debout derrière eux. La chaîne Al-Jazira du Qatar a également diffusé cette image fixe, sur laquelle les ravisseurs pointent leurs armes vers le dos des otages, sans diffuser le contenu de l'enregistrement. Le document, mis en ligne par le site islamiste Shamikh1.net, porte la mention en français
"Photos et enregistrement audio pour les otages français au Niger". Il a été produit par Al-Andalus media, bras médiatique d'AQMI.Interrogé en français par un homme qui lui demandait de dire par qui il avait été enlevé,l'otage Daniel Larribe, qui se présente comme ingénieur déclare : "Nous avons été enlevés la nuit dans notre logement (...) par un groupe d'Al-Qaida au Maghreb islamique et nous sommes détenus à l'heure actuelle par AQMI."Les quatre autres français retenus ont également décliné leur identité et dit chacun à son tour avoir été "enlevé et détenu par AQMI", selon l'enregistrement audio d'une durée de 4 minutes et 5 secondes.
A Paris, au ministère des affaires étrangères,"cette photographie a été authentifiée. Même si nous ne savons pas à quelle date elle a été réalisée, elle constitue un signe encourageant dans la mesure où elle montre tous les otages en vie", a affirmé dans un communiqué le porte-parole du ministère, Bernard Valero."Les services de l'Etat restent pleinement mobilisés et mettent tout en œuvre afin d'obtenir leur libération. Nous sommes en liaison constante avec leurs familles", a-t-il ajouté.
Image extraite de la vidéo diffusée par Al-Jazira.
LePost.fr
Image extraite de la vidéo diffusée par Al-Jazira.
DERNIÈRES NOUVELLES RASSURANTES
Une source malienne, généralement impliquée dans les négociations en vue de la libération des otages, a assuré au cours du week-end que les otages étaient toujours en vie et étaient "détenus entre les déserts malien et algérien", dans la zone de Timétrine. Le gouvernement français a déclaré attendre les revendications des islamistes avant de "discuter", mais a fait savoir qu'il avait"toutes les raisons de penser que les otages [étaient] en vie".

"J'ai bien entendu espoir, mais c'est forcément quelque chose de complexe, difficile, incertain avec en face un groupe de quatre cent cinquante à cinq cents hommes – puisque c'est à peu près cela le nombre de combattants d'Al-Qaida sur ces zones immenses –, un groupe qui fait la guerre à la totalité de l'Occident", a fait savoir le ministre de la défense, Hervé Morin. L'Elysée a ajouté que les services français étaient "prêts à discuter avec les ravisseurs".

La diffusion de cette vidéo intervient alors que les autorités d'Algérie, du Niger, de Mauritanie et du Mali ont créé, jeudi, un centre du renseignement pour contrer le terrorisme dans le Sahel, selon des informations du quotidien algérien El-Watan.

mercredi 29 septembre 2010

Insécurité au Sahel: les services de renseignement de la région réunis à Alger

Un vigile surveille le site d'Areva à Arlit le 26 septembre 2010.

ALGER — Les patrons du renseignement d'Algérie, Mauritanie, Niger et Mali étaient réunis mercredi à Alger dans la plus grande discrétion pour élaborer un centre commun de renseignement afin de lutter contre l'augmentation des actes terroristes dans la région du Sahara-Sahel.
"L'ambiance est bonne, nous allons terminer cette importante réunion aujourd'hui (...) Il est nécessaire de coordonner nos actions", déclarait dans la matinée par téléphone à l'AFP un membre d'une délégation participant à la rencontre, interrogé par téléphone depuis Bamako.
La réunion sécuritaire a lieu trois jours après celle des chefs militaires des quatre pays à Tamanrasset (sud de l'Algérie) en conseil de comité d'état-major opérationnel conjoint et une dizaine de jours après un nouveau rapt d'étrangers: l'enlèvement au Niger de cinq Français, un Malgache et un Togolais, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Selon la même source, "il est évident" que compte tenu de l'immensité du Sahel, d'autres pays comme le Tchad, la Libye et le Maroc "doivent intégrer le +club+. Nous allons faire la proposition".
Mais "l'Algérie a fortement insisté sur la fait que les problèmes de la zone doivent concerner essentiellement les pays de la zone", a affirmé cette source, en soulignant que "tout le monde n'est pas d'accord".
Une source sécuritaire mauritanienne, interrogée à Nouakchott, ne semblait pas avoir tranché: "avec plus de participants ou non, ce qui nous importe, c'est bien un travail efficace et homogène, suivant une stratégie qui ménagerait toutes les susceptibilités".
Deux membres d'un tel "club" élargi entretiennent actuellement des relations très difficiles, Alger et Rabat, notamment à cause du problème du Sahara occidental, rappellent les observateurs.
En revanche, a indiqué le participant à la réunion, il y a accord "sur l'essentiel" et pour "que le centre conjoint de renseignement soit basé à Alger".
De cette initiative à Alger, Nouakchott attend une accélération de l'action conjointe des quatre pays sur le terrain, soulignant qu'elle avait mené, seule, une offensive militaire dans le nord du Mali pour y combattre des unités d'Aqmi du 17 au 19 septembre.
Des soldats nigériens sur la route d'Arlit, le 26 septembre 2010

Les renseignements mauritaniens, qui "ont une longue expérience et disposent d'une très grande documentation sur Aqmi", pourraient apporter une contribution appréciable à l'action de lutte envisagée "s'il se dégage de cette rencontre une volonté réelle de jouer franc jeu et d'accélérer la lutte" contre le terrorisme à cette réunion, a commenté la source mauritanienne.
Le quotidien algérien Liberté ajoutait mercredi un problème aux efforts du Niger, Mali, Algérie et Mauritanie pour pour unir efficacement leurs efforts: l'influence "des pays occidentaux soucieux uniquement de leurs propres intérêts". En plus, le journal reproche à l'Occident de ne pas partager avec la sous-région ses renseignements obtenus par des moyens technologiques sophistiqués, telles les photos satellitaires.
A cela s'ajoute également la position de la France au Sahel, où son armée mène une large opération de recherche de ses otages tout en se disant prête à négocier.
Paris avait été dans le collimateur d'Alger lors de la libération en février de l'otage Pierre Camatte, détenu durant trois mois. Sa libération avait suivi celle, exigée par Al-Qaïda, de quatre islamistes - deux Algériens, un Burkinabé et un Mauritanien - arrêtés en avril 2009 dans le nord du Mali où ils étaient détenus.
Les sept otages, qui seraient détenus dans le désert aux confins de l'Algérie et du Mali, sont "en vie", a indiqué mardi une source malienne impliquée dans les négociations.

Une option militaire des plus risquée

Ould Abdel Aziz, le chef de la junte en Mauritanie.
     Mohamed Ould Abdel Aziz, le chef de la junte en Mauritanie.
La meilleure défense, c’est l’attaque”, dit-on au football. Le président de la Mauritanie, Ould Abdel Aziz, a-t-il fait sienne cette célèbre maxime, chère à certains entraîneurs pour qui le tout défensif ne peut garantir la victoire et, pis, laisse l’avantage à l’adversaire ? En s’attaquant aux combattants d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) dans leur fief, le président a voulu faire d’une pierre plusieurs coups. Il a cherché à montrer à ces “fous d’Allah” que la Mauritanie ne se laissera plus faire, qu’elle va anticiper leurs attaques, qu’elle a les moyens de les poursuivre là où ils se trouvent et que, désormais, la guerre est ou verte. Avec tous les risques que cela com porte pour le pays, placé sous les feux de la rampe et sur la liste noire des zones où il ne fait pas bon s’aventurer. Mauvais zrig [mélange de lait de chamelle, d’eau et de sucre que l’on boit dans le désert] pour le tourisme, et surtout pour l’investissement ! Mais notre président n’est pas du genre à s’embarrasser de ce genre de détails. Rien ne le fera renoncer à sa mission d’exterminer ceux qui osent attaquer notre pays, tuer nos soldats et se faire exploser devant nos casernes. Ce que le Mali ou le Niger ont peur de faire ou ce que l’Algérie a été incapable de contrôler, nos forces armées et de sécurité l’ont fait ou tentent de le faire… 

C’est dans ce contexte qu’est intervenue la dernière attaque, qualifiée de préventive comme la précédente, d’une unité de l’armée mauritanienne contre une “katiba” d’Al-Qaida [un camp de combattants], non loin de la ville malienne de Tombouctou. Cela s’est passé le vendredi 17 septembre, en fin d’après-midi. Les combats, d’une rare violence, auraient duré toute la nuit et la matinée du lendemain. Bilan officiel : 12 tués dans les rangs d’AQMI et 6 côté mauritanien. Un bilan qui serait beaucoup plus lourd, selon une source sécuritaire algérienne qui, dès la matinée du samedi, évoquait au moins 15 morts parmi nos soldats. Mais d’où les Algériens tiennent-ils cette information ? D’Al-Qaida elle-même, que beaucoup affirment être largement infiltrée par la sécurité militaire algérienne ? Dans quel intérêt les Algériens gonflent-ils nos pertes ? Pourquoi ne nous prêtent-ils jamais main forte, alors que l’ennemi est déclaré “commun”, préférant cloîtrer leurs troupes à l’intérieur de frontières qui ne devraient pas les protéger des foudroyantes attaques terroristes, si l’on en croit les théoriciens de la guerre éclair ? 

Donner des coups, c’est s’exposer à en recevoir. Dès lors, la stratégie mauritanienne de mouvement hors des limites du territoire national apparaît bien aventureuse et d’une témérité de mauvais aloi. Ne devrions-nous pas plutôt multiplier nos efforts pour assurer des contres décisifs, sitôt que l’ennemi franchit nos frontières et, donc, une meilleure surveillance de notre espace ? Sentant le pays plus que jamais dans l’œil du cyclone, l’opinion est divisée. Le sentiment d’insécurité gagne du terrain. Combiné aux incertitudes économiques quotidiennes, il entretient de dangereuses fissures dans la confiance envers le pouvoir en place et, surtout, dans notre hypothétique unité nationale.

Ahmed Ould Cheikh | Le Calame

mardi 28 septembre 2010

Le groupe pétrolier Total passe aux "tests" de production

Le groupe pétrolier français Total, qui avait débuté en 2009 un forage de prospection dans le bassin de Taoudenni (nord-est de la Mauritanie), va entamer une phase de "tests" des hydrocarbures découverts, a annoncé mardi à Nouakchott un de ses représentants.
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Réunion mercredi à Alger des chefs des services de renseignement du Sahel


Des soldats nigériens patrouillent à Ingall, dans le nord du pays, le 25 septembre 2010

BAMAKO — Les chefs des services de renseignement d'Algérie, Mauritanie, Niger et Mali, doivent se réunir mercredi à Alger pour mettre en place un centre commun de renseignement en matière de lutte contre le terrorisme, a-t-on appris de source diplomatique à Bamako.
"Les responsables des services de renseignement du Mali, du Niger, de Mauritanie et d'Algérie se rencontrent mercredi a Alger pour mettre en place un centre conjoint de renseignement, pour lutter efficacement contre le terrorisme dans le Sahel", a déclaré cette source à l'AFP.
"Mais pour être efficace, la coalition anti Al-Qaïda doit s'ouvrir à des pays comme le Tchad, la Libye et le Maroc qui a une expertise en matière de lutte contre l'islamisme", a ajouté cette source.
Aucune confirmation officielle de cette rencontre n'a pu être obtenue à Alger.
Elle va se tenir trois jours après une réunion dimanche des chefs d'état-major de ces quatre pays à Tamanrasset (sud de l'Algérie) au cours de laquelle ils ont fait part de leur volonté commune de renforcer la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
"A cette rencontre, il y a eu des divergences et des points d'accord. Nous sommes tous d'accord qu il faut lutter contre le terrorisme. Maintenant nous devons nous entendre au millimètre près sur le comment", a expliqué à l'AFP un des responsables des pays ayant participé à la rencontre.
Aqmi a revendiqué l'enlèvement à la mi-septembre de sept otages (cinq Français, un Togolais et un Malgache) dans le nord du Niger, transférés depuis dans le nord-est du Mali, près de la frontière algérienne.

lundi 27 septembre 2010

Un émissaire malien affirme avoir vu les otages enlevés au Niger

La France pense que les otages enlevés par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) sont retenus prisonniers dans le désert aux confins de l'Algérie et du Mali, dans une zone communément appelée le Timétrine.
AFP/ISSOUF SANOGO
La France pense que les otages enlevés par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) sont retenus prisonniers dans le désert aux confins de l'Algérie et du Mali, dans une zone communément appelée le Timétrine.
C'est la nouvelle que les familles et les autorités attendaient. Une source malienne, généralement impliquée dans les négociations en vue de la libération des otages a affirmé, dimanche à l'AFP à Bamako, avoir vu les Français enlevés au Niger par Al-Qaida au Maghreb islamique et qu'ils étaient tous en vie. Aucun détail n'a été donné sur cette rencontre avec les otages et leurs ravisseurs. "Il faut un maximum de discrétion. C'est pour rassurer les familles que nous donnons l'information, mais ne nous demandez pas plus", a ajouté la même source.

"NOUS SOMMES PRÊTS À DISCUTER"
La France attend toujours les exigences d'AQMI, a déclaré lundi, sur Canal +, Hervé Morin"Nous attendons les revendications d'Al-Qaida (...) pour discuter", a dit le ministre de la défense. "J'ai bien entendu espoir, mais c'est forcément quelque chose de complexe, difficile, incertain avec en face un groupe de quatre cent cinquante à cinq cents hommes – puisque c'est à peu près cela le nombre de combattants d'Al-Qaida sur ces zones immenses –, un groupe qui fait la guerre à la totalité de l'Occident", a-t-il ajouté.
Dimanche, la présidence française a fait savoir qu'elle avait "toutes les raisons de penser que les otages [étaient] en vie. Les pourparlers ne sont pas engagés, mais nous sommes ouverts à toute conversation. Nous sommes prêts à discuter avec les ravisseurs", a-t-on ajouté de même source.
Dans la nuit du 15 au 16 septembre, cinq Français, un Togolais et un Malgache, pour la plupart collaborateurs des sociétés françaises Areva et Satom (groupe Vinci), avaient été enlevés à leur domicile à Arlit, dans le nord du Niger. La France pense que les victimes sont retenues prisonnières dans le désert aux confins de l'Algérie et du Mali, dans une zone appelée le Timétrine. Les monts Timétrine sont une région de collines désertiques situées dans le nord-est du Mali, à une centaine de kilomètres de la frontière algérienne.
Cette annonce intervient après la rencontre des chefs d'état-major de quatre pays du Sahel dimanche dans le Sud algérien pour relancer la lutte régionale contre le terrorisme et le crime organisé. "Nous allons mener des opérations militaires communes sur le terrain," a déclaré un officier malien contacté de Bamako au téléphone. "Nous avons choisi des endroits où nos troupes vont se réunir pour combattre le terrorisme. Les choses vont bouger, je crois", a ajouté la même source.



Un ancien responsable mauritanien des droits de l'Homme écroué

Nouakchott (PANA via Mauritanie-web ) - Un ancien commissaire aux Droits de l'Homme, à l'Action humanitaire, chargé des relations avec la Société civile de Mauritanie, Mohamed Lemine Ould Dadde, a été placé en détention provisoire lundi dans une prison de Nouakchott, a appris la PANA de source judiciaire.

Il était en garde à vue depuis le 19 septembre dernier pour les besoins d'une enquête préliminaire conduite par la Police spécialisée dans la répression des délits et crimes à caractère économique.

M. Dadde est accusé de "détournement et dilapidation de deniers publics" portant sur près de 271 millions d'ouguiyas, soit environ un million de dollars américains.

Pendant sa période de garde à vue, il avait observé une grève de la faim pour protester contre l'impossibilité de recevoir les visites de sa famille et de son avocat.

Le tourisme au Sahel est au point mort


Un camp accueillant des touristes au Sahel, côté algérien. © MAX PPP
Le dernier voyagiste qui affrétait encore des avions vers le Niger a décidé d’arrêter mercredi.
Le sud de l’Algérie, le Niger, la Mauritanie et une partie du Mali : au total, le voyagiste Point Afrique a annoncé mercredi avoir renoncé à six des sept destinations proposées jusqu’alors dans la région du Sahel. Une décision prise après l’annonce de l’enlèvement de cinq Français au Niger.
"Il y a encore quelques semaines, on disait que le tourisme amenait la paix et de l'activité. Aujourd'hui on ne veut pas être un fournisseur d'otages", s’est expliqué Maurice Freund, le président de Point Afrique, lui-même de retour du Niger. "Si Areva n'arrive pas à protéger ses employés, comment on pourrait ?", a-t-il ajouté.

"Là c'est trop grave"

Point Afrique était déjà le seul "affréteur" d'avions à proposer encore des voyages vers les pays du Sahel, prisés des randonneurs mais aussi des membres d’ONG pour leurs tarifs compétitifs. "Là c'est trop grave", s’est justifié Maurice Freund.
De son côté, Air France a annoncé mercredi avoir renforcé la sécurité de ses personnels navigants et au sol dans cinq pays du Sahel et d'Afrique de l'Ouest : le Niger, la Mauritanie, le Mali, le Tchad et le Nigeria, où trois autres Français ont été enlevés mercredi.

L'alerte des autorités françaises

Le ministère des Affaires étrangères a émis au cours des derniers joursune nouvelle alerte concernant spécifiquement le Niger. "Les autorités françaises rappellent qu’elles déconseillent formellement tout déplacement dans les zones signalées en rouge. Elles demandent instamment aux Français qui se trouveraient en ce moment dans ces zones de prendre contact avec l’Ambassade afin de les quitter au plus vite", peut-on lire dans ce message.
Sur les forums du site Routard.com, l’inquiétude commence aussi à monter autour des voyages dans cette région sensible. A propos du Mali, où Al-Qaïda au Maghreb islamique est très implanté, jaja302 prévient "Je suis très pessimiste pour ce qui se trame pour un certain temps dans ce si beau pays !". "Le Sahara permet aux bandits de pouvoir se déplacer et de se cacher comme bon leur semble", confirme tata travel.

Le FMI annonce une reprise de l'économie en 2010


Les indicateurs économiques permettent de constater une reprise de l'économie en Mauritanie durant le premier semestre de 2010 et une forte croissance de l'ordre de 5,5%, a annoncé dimanche le chef d'une mission du FMI qui vient de séjourner à Nouakchott.
"Tous les indicateurs économiques que nous avons passés en revue montrent une reprise de l'économie, avec une croissance du produit intérieur brut hors pétrole de 5,5% en 2010", a affirmé M. Boileau Loko, chef de la division Moyen Orient et Asie centrale au FMI au cours d'une conférence de presse.
Selon lui, cette croissance est "tirée par l'agriculture, les industries extractives (fer, cuivre, or) et le secteur du bâtiment et des travaux publics".
Le FMI et la Mauritanie se sont accordés sur des objectifs à atteindre en 2011, à savoir le maintien de la croissance à 5,5%, ramener l'inflation à 5% (contre 7,6% en 2010) et accroître les réserves de changes à 2,7 mois d'importation (contre 2,1 mois actuellement).
 
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Une nouvelle impulsion dans la lutte sous-régionale contre le terrorisme

C’est du moins l’objectif de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger, dont les responsables militaires étaient réunis ce dimanche à Tamanrasset. « Comment passer à l’action au Sahel », expose Liberté en Algérie. « Après la mise en place d’une coordination des services de renseignement, voici venu le moment d’installer un poste de commandement opérationnel commun des opérations conjointes. Ce commandement aura pour objectif de traquer les éléments d’Al-Qaïda, éparpillés dans le désert » relève le journal.
« L’enlèvement au nord du Niger, mi-septembre, des sept employés d’Areva et leur transfert au nord du Mali ont ravivé l’inquiétude des Etats, constate El Watannotamment l’Algérie qui a convoqué cette réunion d’urgence à Tamanrasset. L’intervention de la France et de la Mauritanie en territoire malien (en juillet dernier) a été sévèrement critiquée, remarque le journal, et a suscité les grincements de dents des uns et des autres, mais aussi l’inquiétude de voir la région basculer vers l’Afghanisation. A l’ordre du jour, donc, relève El Watan, l’examen de la situation et les mesures à prendre pour 'faire en sorte' que chacun des pays 'assume' ses responsabilités en menant la lutte contre le terrorisme sur son propre territoire et en privilégiant la coopération régionale. » Et le quotidien algérien de s’interroger : « peut-on croire que les lourdes divergences qui ont miné ce comité vont enfin se dissiper pour laisser place à une lutte régionale coordonnée contre les phalanges d’Al-Qaïda et leurs alliés les barons de la drogue colombienne ? L’avenir nous le dira…»
L’engrenage militaire
« Depuis longtemps, on attend des responsables de la région, une harmonisation des actions. Cette autre rencontre sera-t-elle la bonne ? Le miracle aura-t-il vraiment lieu ?» Des interrogations formulées cette fois par Le Pays  au Burkina. Le Pays qui constate que « face à AQMI, les pays de la région semblent avoir compris qu’ils sont condamnés à unir leurs forces. Un plan a donc été mis au point, qui permettra de lutter avec efficacité contre le crime organisé et le terrorisme dans le Sahel. Dans ses grandes lignes, précise le quotidien burkinabé, il est prévu de baser dans le Sud algérien un poste de commandement opérationnel composé des troupes de plusieurs pays de la sous-région. L’Algérie est le premier pays à prendre les rênes de la force commune. Sur le terrain, Il y aura des équipes techniques d’appui, positionnées à des endroits précis dans tout le Sahel avec pour objectifs, entre autres, de traquer les éléments d’Al-Qaïda. »
Commentaire du Pays : « c’est donc l’engrenage dans la région. D’une part, les pays directement concernés mobilisent leurs troupes. De l’autre, Paris, excédé par les dernières audaces d’AQMI au Niger, fait débarquer des soldats dans le Sahel comme pour préparer une guerre d’endurance et de grande envergure. Il lui faut laver l’affront d’Al-Qaïda. »
L’enjeu du nucléaire
Et cette présence militaire française renforcée au Sahel inquiète certains journaux, à l’instar de l’hebdomadaire nigérien La Roue de l’Histoire, pour qui « Al–Qaïda apparaît ici comme un prétexte vertueux et le Plan Sahel décrété par le Président français Nicolas Sarkozy dans les pays comme le Niger, le Mali, la Mauritanie préfigure clairement une implantation militaire française dans le Sahel à l’image de l’Africom pour les américains. » 
Pour 
La Roue de l’Histoire, l’élément déterminant dans cette affaire est « l’enjeu stratégique autour du nucléaire ». Et « pour Areva, explique-t-il, l’essentiel était d’obtenir une présence militaire française dans la région. (…) Au fur et à mesure que le personnel civil d’Areva est évacué en France, des éléments de l’armée française vont progressivement investir le Nord nigérien. En fait, conclut l’hebdomadaire nigérien, si la France a toujours cherché une présence militaire dans la région Sahélo-saharienne, elle ne pouvait rêver meilleure occasion. »
Le terreau du terrorisme
Enfin, on revient au quotidien Le Pays, pour qui l’intervention militaire, qu’elle soit française ou interrégionale, ne règlera pas tout… « L’action militaire ne peut pas résoudre à elle seule l’ensemble des problèmes qui se posent dans cette région immense et diversement peuplée,affirme le quotidien burkinabé. Et si les Etats subsahariens ont toujours éprouvé du mal à y exercer leur autorité, relève Le Pays, c’est que les communautés qui vivent dans cette partie du continent, ont toujours su tisser, au fil du temps, des réseaux d’influence et des liens de complicité indispensables à leur survie. La probable connexion entre les islamistes et certains éléments des communautés vivant sur le vaste territoire sahélo-saharien, incite à plus de concertation et de conjugaison des efforts, affirme le quotidien burkinabé. (…) Dans un tel contexte, estime-t-il, AQMI saura toujours compter sur la complicité d’individus ou de groupuscules ayant en partage avec lui le rejet de toute influence ou tutelle étrangère, qu’elles proviennent de la puissance publique locale ou pas. Et cela, remarque Le Pays, tant que dureront la pauvreté, l’exclusion sociale et la mauvaise répartition des 'fruits de la croissance', conséquence de politiques de développement inégalitaires. »
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