samedi 30 octobre 2010

Le Ministre mauritanien de la Défense en conférence de presse : « Au Mali, nous n’avons bombardé que des terroristes »


En marge du débat national sur le terrorisme et l’extrémisme qui est en cours à Nouakchott, le ministre mauritanien de la Défense, Hamady Ould Hamady a donné une conférence de presse ce mercredi 27 Octobre au Palais des Congrès de Nouakchott. Pour lui, il n’y a que l’armée mauritanienne qui a mené les opérations militaires et il a nié avoir fait des victimes civiles maliennes : c’était des terroristes qu’on a bombardés.
Le Débat national sur le Terrorisme et l’extrémisme auquel prend part la classe politique (majorité et opposition), des universitaires, les media, des leaders d’opinion, des religieux, s’est ouvert le dimanche 24 Octobre, sous la présidence du Président Mohamed Ould Abdel Aziz. Des Maliens, Sénégalais, Nigériens, Marocains et Algériens prennent part à ce débat, mais qui n’en fait pas une rencontre internationale, a tenu à rappeler le ministre de la Défense, Hamady Ould Hamady.« Mais nous savons que ce qui se passe en Mauritanie les concerne, tout comme ce qui se passe chez eux nous concerne. C’est pourquoi nous avons invité des voisins ».
Des conférenciers ou des penseurs de renoms sont arrivés en provenance de divers pays pour plancher avec les Mauritaniens sur cette préoccupation qui n’est pas que mauritanienne, mais qui concerne le vaste espace sahélo saharien.
La Mauritanie, a précisé le ministre de la Défense, a décliné sa stratégie de lutte contre le terrorisme en plusieurs axes : religieuse et doctrinal, académique, médiatique, droit en matière de lutte contre le terrorisme, segment politique et axe sécuritaire. Au cours de ce ‘’débat national’’, chacun de ses axes fait l’objet d’un thème qui est traité par des spécialistes du domaine concerné.
Le ministre mauritanien de la Défense ne pouvait échapper à une question sur le bilan des opérations militaires qui se sont prolongées jusqu’en territoire malien. « Ces opérations ont été menées suivant une stratégie consciente et délibérée. Une stratégie offensive pour empêcher les terroristes d’attaquer notre territoire. C’est ce que nous avons fait en juillet et en Septembre, nous avons anticipé, attaqué et détruit des bases des salafistes que nous avons identifiées. Nous les avons repoussé en dehors de notre territoire ». Le bilan selon le ministre Hamady Ould Hamady est de 8 morts et des blessés légers qui n’ont pas nécessité une évacuation à l’étranger. 
Pourquoi l’armée mauritanienne n’a donc pas réagi aux attaques de garnisons et a décidé maintenant d’entrer en action ? Parlant de l’armée de ces précédents gouvernement, le ministre a souligné que la sécurité c’est la capacité d’une armée à faire face aux menaces. « Une armée délabrée ne peut pas faire face aux menaces. Le défi de la sécurité est l’enjeu majeur de la Mauritanie, parce que sans la sécurité, il n’y a pas de développement. Elle passe avant la démocratie. Nous accordons une priorité absolue au renforcement de notre armée, notre gendarmerie, notre police ». Depuis 2008, on n’a jamais attaqué une garnison militaire, a-t-il indiqué.
Concernant les opérations militaires, le ministre de la défense a soutenu que ses militaires n’ont fait aucun raid avec les Français. « Nous avons bénéficié de l’assistance technique militaire française. C’est l’armée mauritanienne qui a mené un raid sur un camp qu’elle a identifié. Il y avait la préparation d’une attaque contre une garnison mauritanienne ». Nous comptons sur nous-mêmes. Interpellé sur des civils tués au Mali par des militaires mauritaniens lors de ses opérations, le ministre a signifié « ce que nous avons bombardé au Mali, il s’agissait de véhicules terroristes. Je ne sais pas pourquoi des civils maliens se sont trouvés avec des terroristes ». Le ministre a déclaré que de toutes les façons, l’explication a été donnée au Président Amadou Toumani Touré.


B. Daou
Envoyé spécial à Nouakchott

En Mauritanie, le Forum antiterroriste propose une charte contre Aqmi



Carte de la Mauritanie.
Carte de la Mauritanie.
RFI
Le Forum national sur le terrorisme organisé à Nouakchott, qui s’est achevé vendredi 29 octobre, a préconisé une « charte nationale » mauritanienne pour faire face à la menace d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et prôné « le dialogue avec les extrémistes » qui acceptent de se rendre.
Durant cinq jours, leaders religieux, hommes politiques, militaires, journalistes et représentants de la société civile se sont succédé au pupitre. Leur analyse a souvent été la même : la justice sociale, la pauvreté et l’ignorance dans lesquelles vivent beaucoup de jeunes Mauritaniens les rendent sensibles aux discours extrémistes. Les groupes terroristes les recrutent alors sur des prétextes religieux, en réalité contraires aux préceptes de l’islam.
Face à ce constat, les recommandations issues des débats donnent certes des pistes de réflexion mais restent vagues, comme par exemple créer un pacte national entre les partis politiques pour combattre la montée de l’extrémisme ou promouvoir les différents moyens d’éduquer la société sur les dangers du terrorisme.
Ce débat a toutefois été l’occasion de réaffirmer que la Mauritanie veut lutter de manière globale contre le terrorisme. « Nous avons une stratégie militaire offensive basée sur des frappes préventives », a affirmé le ministre de la Défense, Hamadi Ould Hamadi. « Une stratégie qui a permis de repousser les terroristes hors du territoire », estime le colonel Ould El Hadi, chef du bureau des opérations qui affirme qu’il n’existe actuellement aucune cellule terroriste active ou dormante en Mauritanie.
Fermeté d’une part, dialogue de l’autre. Parmi les recommandations, celle d’accorder le pardon à tout égaré qui se livrerait à la police. Cette politique de la main tendue a déjà profité à trente-cinq prisonniers salafistes qui après s’être repentis ont été graciés en septembre par le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz. L’un d’eux, présent à la conclusion des débats, a d’ailleurs estimé que « le dialogue religieux est le moyen le plus sûr pour éradiquer le terrorisme ».
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Le forum consacré au terrorisme préconise le dialogue



Les participants au forum national consacré au terrorisme, tenu cette semaine à Nouakchott, ont vivement recommandé la continuité du dialogue avec les "extrémistes salafistes" et la réforme du système éducatif en Mauritanie pour "barrer la route au terrorisme".
Le forum, qui a réuni des oulémas (savants de la foi musulmane), des hommes politiques, des spécialistes de questions liées au terrorisme, a également recommandé une sorte de "pacte" national mauritanien pour contrecarrer toute activité d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Les autres recommandations portent notamment sur la promotion de la justice sociale et la prise en compte des problèmes de la jeunesse, et souligne que l’ignorance et la pauvreté sont "des catalyseurs de l’extrémisme et du fanatisme qui conduisent la jeunesse à adhérer à des mouvements terroristes".
Les participants ont par ailleurs lancé un appel pressant afin que les autorités mauritaniennes procèdent à une réforme du système pour reprendre en compte l’enseignement des vrais préceptes e l’islam, notamment "la tolérance, le pardon et le pacifisme".
Même si les responsables du département de la défense entendent mettre en oeuvre "les moyens dynamiques" pour faire face au terrorisme, il n’en demeure pas, qu’ils n’excluent pas de " combattre les idées des extrémistes par des idées équilibrées et nationalistes", a affirmé devant la presse le responsable de ce ministère. 
Xinhua

Un chef d'Aqmi prédit des "nuits noires" à la France de Sarkozy

Khadim Ould Semane a promis des 'nuits noires' à la France.

Khadim Ould Semane a promis des "nuits noires" à la France.© AFP
Khadim Ould Semane, chef auto-proclamé d'Aqmi en Mauritanie, a menacé la "France de Sarkozy" au beau milieu de son procès.
La scène n’est pas inédite. Le 20 octobre, des menaces ont résonné dans la grande salle de la cour criminelle de Nouakchott. « Des nuits noires attendent la France de Sarkozy », a crié Khadim Ould Semane depuis la cage en bois qui, pour des questions de sécurité, remplace le box des accusés. En mai, les trois auteurs présumés du meurtre, en décembre 2007, de quatre touristes français étaient assis au même endroit. « Entre nous et Sarkozy de France, ce sera le glaive », avait promis l’un d’eux.
Avec dix-huit autres accusés, Khadim Ould Semane, 36 ans, qui se prétend le chef d’Aqmi en Mauritanie, a notamment comparu pour l’attentat contre l’ambassade d’Israël à Nouakchott, en février 2008, ainsi que pour le meurtre d’un policier, en avril de la même année. Il a été condamné à mort. Comme Sidi Ould Sidina et Maarouf Ould Haiba, qui écopent, eux, de leur seconde peine capitale (la première, pour laquelle ils ont fait appel, a été prononcée en mai).
Les accusés n’ont manifesté aucun repentir. Au contraire, Ould Semane a profité de ses apparitions publiques pour appeler à un changement de système politique en Mauritanie – qui, dit-il, est « sous la coupe des Occidentaux » –, et a promis des attentats contre des représentants de l’État. Le 17 octobre, jour de l’ouverture du procès, il a tenté de dérouler une banderole, mais les services de sécurité l’en ont empêché. « Je demande à la cour de prononcer ma mort et de me découper en morceaux, a-t-il clamé avant le verdict. Cela décuplera ma récompense dans l’au-delà. »
Fera-t-il des émules ? « Plus Ould Semane parle, plus il montre ses limites intellectuelles et plus sa condamnation paraît ac ceptable », estime Mohamed Fall Ould Oumère, rédacteur en chef de l’hebdomadaire La Tribune. La peine de mort n’a pas été appliquée depuis 1987.
Marianne Meunier
Jeune Afrique.com

Au Sahel, al-Qaida a déjà gagné

Qu'al-Qaida Maghreb Islamique soit à l'origine de la prise d'otage des cinq Français ou non, le groupe a réussi à faire passer un message très clair: au Sahel, les Français ne sont en sécurité nulle part.

Cinq Français enlevés le 16 septembre au Niger (ainsi qu’un Malgache et un Togolais). A Arlit, le sanctuaire d’Areva dans le Nord du Niger. La ville créée par les Français pour procéder à l’extraction d’uranium de la région; 30 % de l’uranium des centrales françaises provient du Niger. Quel plus beau symbole de la présence française dans le Niger est-il possible de frapper ?
Si al-Qaida Maghreb Islamique (AQMI) est à l’origine de cette prise d’otages –selon des sources sécuritaires nigériennes, les otages auraient déjà été conduits par leurs ravisseurs dans le nord du Mali, tout comme l’avait été Michel Germaneau, exécuté par al-Qaida en juillet– il aura réussi une «magnifique opération». Montrant ainsi l’incapacité des Occidentaux à protéger leurs ressortissants, partout dans le Sahel, même dans les bases qui semblent les plus inexpugnables.
Que des hommes armés puissent pénétrer dans cette petite ville sans provoquer de réactions des 350 soldats nigériens qui la protègent suscite l’étonnement. D’autant que les Français devaient être sur leur garde. Un otage français, Michel Germaneau, capturé dans la même région, a été assassiné en juillet. La France et la Mauritanie avaient tenté une opération militaire sanglante pour le libérer. Depuis lors Aqmi et la France affirment être en guerre.
Un message très clair
Mais quoi qu’il en soit, Aqmi a déjà réussi à faire passer un message très clair: au Sahel, les Français ne sont en sécurité nulle part. D’ailleurs avant même cette nouvelle prise d’otages, les Occidentaux sortaient de moins en moins des capitales des Etats sahéliens, notamment au Niger. Un Canadien avait été récemment enlevé et livré à Aqmi à quelques kilomètres à peine de Niamey.
Au lendemain de cette nouvelle prise d’otages Areva a commencé à rapatrier en France ses personnels expatriés. Au fond, le système de recrutement d’Aqmi est particulièrement souple et efficace: n’importe qui peut travailler pour eux sans être forcément militant d’al-Qaida. Il suffit d’aimer l’argent facile et d’avoir une conscience morale à géométrie variable. Tout le monde peut prendre en otage un «toubab» (un blanc) de préférence français et le revendre à al-Qaida.
Cette politique de recrutement a réussi à créer un climat de suspicion et de paranoïa grandissant. Qui dit que telle personne qui prétend être votre amie ne va pas vous vendre pour s’acheter un 4x4 flambant neuf afin de promener sa femme sur les bords du fleuve Niger?
Le sort tragique des Britanniques et des Français
Le sujet de la trahison fait d’autant moins rire que l’issue des prises d’otages peut se révéler tragique, notamment pour les Britanniques ou les Français. Tout dépend du climat diplomatique du moment, mais comme les autorités anglaises n’ont pas la réputation de négocier, les émirs peuvent assassiner leurs compatriotes. Avec la France le contentieux d’Aqmi est très grand. La plupart des «émirs» d’Aqmi sont des islamistes algériens qui ont une sympathie très modérée pour la «patrie des lumières».
Tout dépend aussi de la personnalité du commanditaire. L’un des chefs d’Aqmi, Abdelhamid Abou Zeid, a fait exécuter un otage britannique et le français Germeneau. Moins sanguinaire, un autre de ses chefs, Mokthar Belmokhtar, aime les trafics très lucratifs, notamment celui de cigarettes, au point d’avoir été surnommé «Mister Marlboro».
Un otage espagnol ou italien peut se voir réserver un meilleur sort. Afin d’obtenir la libération des cinq Catalans capturés en Mauritanie en novembre 2009, Madrid aurait déboursé la somme de 7 millions d’euros, selon le quotidien El Mundo. L’enlèvement des Espagnols avait provoqué la stupéfaction des Mauritaniens. Il s’était produit en plein jour sur l’axe Nouakchott-Nouhadibou, la grande route qui traverse l’Ouest mauritanien. D’un côté, l’océan atlantique, de l’autre le désert. Des check points de militaires à tout bout de champ. Comment Aqmi a-t-il procédé ? Mystère. Mais avec du cash, on peut réaliser des miracles dans la région.
Tous sur le qui-vive
Quoi qu’il en soit depuis cette prise d’otages, les Occidentaux savent qu’il n’y a plus de lieux sûrs en Mauritanie, malgré la sympathie affichée par la majorité de la population. Aqmi –avec des moyens limités, estimés à quelques centaines d’hommes– a réussi à réduire considérablement l’influence occidentale dans tous les pays de la région.
Même les Américains sont sur leurs gardes. Il y a quelques années, les «peace corps» (coopérants) américains étaient omniprésents. Il était presque impossible de rentrer dans un cyber café d’une ville malienne sans tomber sur l’un d’eux. Aujourd’hui, même au Burkina Faso, les jeunes américains sont sur le qui-vive. Tout comme les coopérants français.
Autre conséquence des coups d’éclats d’al-Qaïda, le tourisme est moribond dans tout le Sahel. Les devises des touristes constituaient une ressource essentielle pour ces régions parmi les plus déshéritées d’Afrique. Le tourisme permettait également des contacts réguliers entre Occidentaux et  populations locales. Comme il ne s’agissait pas d’un tourisme de masse, les relations étaient la plupart du temps chaleureuses.
Aqmi et touaregs
Aqmi a aussi réussi la prouesse de nouer des alliances avec les populations locales, notamment les touaregs. Au Niger, les touaregs entretiennent fréquemment des relations délétères avec le pouvoir central. Ils considèrent aussi que le «boom de l’uranium» ne leur a guère profité, alors même que les mines exploitées se trouvent sur les terres qu’ils fréquentent.
Avec Aqmi certains d’entre eux peuvent se livrer à des activités très lucratives,  trafics en tout genre dans la bande sahélienne. Trafic de drogue –la cocaïne venue d’Amérique latine transite de plus en plus souvent par cette zone–, contrebande de cigarettes, passage de candidats à l’immigration clandestine. Afin de consolider ces alliances, leurs dirigeants ont parfois épousé des femmes touaregs.
Aqmi est d’autant plus à l’aise pour développer ses «business» que les pays de la région entretiennent des relations conflictuelles. Des différends frontaliers ont laissé des traces et la coopération entre les armées et les services de renseignement laisse à désirer. Autre succès, avoir réussi à s’attirer des sympathies au-delà des «cercles islamistes», même parmi des populations favorisées.
«Al-Qaïda a raison d’enlever des Occidentaux, même des humanitaires. Après tout, les Américains tuent des Musulmans en Irak et en Afghanistan. Il s’agit juste de représailles. C’est une guerre entre l’Occident et le monde musulman» m’a expliqué un homme d’affaires mauritanien qui vit une partie de l’année en Europe. Son opinion est loin d’être isolée.
A Nouakchott, la psychose se répand. «C’est dangereux d’aller à l’hôtel, là-bas les Occidentaux sont repérés. Quand un Européen circule en ville, il doit se cacher pour ne pas attirer l’attention» ont affirmé des habitants de Nouakchott, qui m’ont récemment hébergé chez eux. Un climat guère propice au dialogue entre les cultures.
Même au Sénégal, un sentiment diffus d’inquiétude se répand. Européens et Américains prennent des précautions de plus en plus grandes pour protéger leurs ambassades et centres culturels. Après avoir tué quatre Français dans le sud de la Mauritanie en décembre 2007, des militants d’Aqmi s’étaient réfugiés dans un quartier populaire de Dakar où ils disposaient d’une base arrière. Avant de se réfugier en Guinée Bissau. Encore plus au sud.
Dans le Sahel, la «poignée d’hommes» d’Aqmi a réussi un pari qui aurait semblé insensé, il y a quelques années. Dans cette région où l’on dit que «les Français se sentent chez eux», ils doivent désormais changer d’état d’esprit. Se préparer à partir.
Ou apprendre à vivre avec la peur.
Pierre Malet | Slate.fr

jeudi 28 octobre 2010

Nouakchott/Aqmi: "stratégie offensive"


La Mauritanie a opté pour "une stratégie offensive" en renforçant son armée contre al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), qui a mené plusieurs actions sur son territoire ces derniers mois, a déclaré à la presse mercredi le ministre mauritanien de la Défense.

"Nous avons délibérément opté pour une stratégie offensive et dynamique afin d'empêcher la formation de bases opérationnelles dirigées contre notre pays" par les éléments d'Aqmi basés dans le Nord du Mali, a indiqué Hamadi Ould Hamadi, en marge d'un forum sur le terrorisme à Nouakchott.
La Mauritanie a mené en juillet et septembre des opérations militaires contre Aqmi au Mali après "des renseignements reçus qui nous ont permis d'anticiper des actions offensives contre des unités qui se préparaient à attaquer la base de Bassiknou (sud-est de la Mauritanie)", a-t-il indiqué.
Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz avait remercié dimanche, à l'ouverture du forum sur le terrorisme organisé à Nouakchott, le président malien Amadou Roumani Touré pour sa "coopération" lors de ces attaques contre Aqmi.
Le ministre a indiqué que l'armée mauritanienne a décidé de prendre en charge la sécurisation de tout le territoire national dont "une grande partie, du sud-est au nord, n'a jamais connu de présence effective de nos forces depuis 34 ans".
"Nous avons pour cela accordé la priorité à nos forces armées et de sécurité, décidé d'améliorer leurs équipements et leur force de frappe car cet enjeu majeur s'impose avant la démocratie et le développement qui ne peuvent être envisagés sans la sécurité", a poursuivi M. Ould Hamadi.
Il a fait remarquer que son pays est "prêt à recevoir l'aide des amis et frères" et a démenti toute présence militaire française en Mauritanie en dehors du "cadre légal de l'assistance technique comme il en existe pour la santé et l'enseignement notamment". "Il n'y a pas de base française en Mauritanie, il n'y en aura pas, ni pour la France, ni pour d'autres pays", a-t-il insisté.
AFP

La sécurité est le premier défi à relever pour la Mauritanie



La sécurité est le premier défi à relever pour la Mauritanie, a indiqué Hammady Ould Hammady, ministre mauritanien de la Défense.
"Nous avons le devoir d’assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens, ainsi que celle des étrangers séjournant sur notre territoire", a indiqué Hammady, qui s’adressait à la presse mercredi en marge d’un débat national consacrée à la menace terroriste en Mauritanie et dans la région du Sahel.
Cette sécurité, a-t-il rappelé, devra permettre de rassurer les investisseurs étrangers en créant le climat de confiance nécessaire pour les attirer.
Par rapport aux attaques de l’armée mauritaniennes contre les colonnes d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQM) en territoire malien, le ministre a expliqué que cette tragédie a pour objectif "de déporter le danger hors de nos frontières".
"Nous avons jugé que la défense statique n’est pas la meilleure pour faire face aux agressions terroristes et qu’il convient de mettre en avant la défense dynamique pour opérer des frappes contre les terroristes dans leurs bases de regroupement", a-t-il ajouté.
"Il n’y a pas de base militaires ou de troupes étrangère, notamment française sur notre territoire et nous n’avons aucune intention d’en permettre la présence. Nous comptons sur nos propres troupes pour assurer la défense de notre territoire", a souligné M. hammady.
"Toutefois, a-t-il ajouté, nous bénéficions de soutien et d’assistance technique de pays amis, mais cela ne veut pas dire qu’ il y a des troupes étrangères sur notre territoire.
En général, a conclu le ministre, la Mauritanie adopte une stratégie qui consiste à combattre les idées par les idées en prônant des idées équilibrées face aux extrémismes idéologiques.
Les travaux du débat national consacré au terrorisme et aux extrémismes, ouvert le 24 octobre, se poursuivent à Nouakchott avec la participation de penseurs, d’hommes politiques et de spécialistes des questions liées au terrorisme.
Selon le département de la défense, ce débat devra contribuer à jeter les bases d’une stratégie nationale concertée à adopter contre la menace de terrorismes et des extrémismes de tous genres. 
Xinhua

La Mauritanie lutte contre l'extrémisme par l'éducation


Autrefois accusées de répandre l'Islam radical, les écoles religieuses de Mauritanie favorisent aujourd'hui des idées modérées et, avec l'aide du gouvernement, cherchent les moyens de lutter contre l'extrémisme dans le pays.
Mohamed Yahya Ould Abdel Wedoud | Magharebia | Nouakchott
[Mohamed Wedoud] "L'école religieuse est un symbole de modération qui résulte des enseignements tolérants de l'Islam", a déclaré Mohamed Abdrrahman Ould Veten, du ministère de l'Education islamique.
Les Mahdharas, les écoles religieuses, représentent un symbole de tolérance et de modération en Mauritanie. Ces dernières années, elles ont connu une vague d'extrémisme religieux importé depuis l'étranger. Mais aujourd'hui, ces écoles affichent leur vrai visage en luttant contre le fanatisme.
"En Mauritanie, l'école religieuse s'est trouvée confrontée à certains courants extrémistes venus essentiellement de l'étranger", a déclaré un principal de Toujounine, Sheikh Mohamed Lemine Ould Mann. Son école religieuse Adhwaa al-Bayan intègre un certain nombre d'élèves étrangers.
"Jusqu'à une date récente, l'école religieuse suivait les autorités religieuses dans leurs fatwas privées et publiques", a-t-il poursuivi. "Mais certains des courants islamiques extrémistes extérieurs ont récemment fait leur apparition, ce qui nécessite de restructurer l'enseignement religieux de manière à remporter la bataille qui se déroule actuellement entre la modération et l'extrémisme dans le monde musulman dans son ensemble. Je crois par conséquent que l'Etat doit apporter plus de soutien à ces écoles religieuses, pour leur permettre de lutter contre les idées déviantes et les courants étroits qui sont fondés sur certaines idéologies politiques."
Les Mahdharas présentent des particularités qui les différencient des institutions d'enseignement publiques et privées en Mauritanie.
"L'école religieuse en Mauritanie est un sorte de hiatus. D'un côté, elle est publique parce qu'ouverte à tous, quelles que soient les origines sociales ou cognitives ; et de l'autre, elle est privée parce que dirigée par tel ou tel sheikh qui choisit les programmes indépendamment de l'autorité de l'Etat", a expliqué Mohamed Ould Taleb, étudiant en sciences de la charia.
Selon le ministère des Affaires islamiques et de l'Enseignement religieux, il existe 6 700 mahdharas en Mauritanie. L'Etat leur apporte des subventions annuelles de 100 millions d'ouguiyas (252 000 euros), et fournit la nourriture et les matériels.
"L'Etat coopère toujours avec ces écoles religieuses pour éclairer l'opinion publique sur les questions urgentes, comme la diffusion d'une idéologie modérée et l'interdiction de certaines pratiques néfastes, comme les mutilations génitales sur les femmes", a expliqué Ould Taleb.
L'enseignant Ahmed Salem Ould Khatry a souligné que la Mauritanie est maintenant "fortement dépendante des écoles religieuses, des imams et des étudiants pour diffuser les valeurs de tolérance, d'acceptation de l'autre et d'interdiction de l'assassinat d'autres âmes, qu'elles soient musulmanes ou non musulmanes".
Selon Mohamed Abderrahman Ould Veten, directeur des écoles religieuses au ministère de l'Education islamique, ces écoles donnent à leurs élèves la liberté totale de ce qu'ils souhaitent apprendre et représentent un coût financier peu élevé."Ces écoles religieuses en Mauritanie n'ont jamais connu la culture de l'extrémisme", a conclu Ould Khatry. "Les sheikhs de ces écoles ont toujours eu de bonnes relations avec tous les régimes qui ont dirigé ce pays durant les cinquante dernières années."
"L'école religieuse est un symbole de modération religieuse qui résulte des enseignements tolérants de l'Islam", a déclaré Ould Veten. "Par conséquent, elle reste une lumière en Mauritanie, très éloignée de l'idéologie de l'extrémisme."
"Les extrémistes sont des gens qui n'ont pas su aborder les questions religieuses", a ajouté Ould Veten. "Quiconque a étudié dans une école religieuse ne peut, en aucune manière, embrasser l'idéologie de l'extrémisme."

mercredi 27 octobre 2010

La presse appelée à plus de responsabilité face au terrorisme


Le ministre mauritanien de la Communication a appelé la presse à "faire preuve de plus de responsabilité" dans le traitement de l'information sur le terrorisme, en marge d'un forum organisé à Nouakchott.
"Il ne s'agit pas pour nous de réprimer la presse, sa liberté étant sacrée, mais nous voulons qu'elle fasse preuve de plus de responsabilité dans le traitement de l'information qui concerne les actes terroristes", a déclaré le ministre, Hamdi Ould Mahjoub, mardi à l'AFP.
"Il faut notamment éviter de faire l'apologie du terrorisme qui sème partout la mort et la terreur, a-t-il ajouté.
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avait fustigé dimanche à l'ouverture de ce forum sur le terrorisme le comportement de "certains medias" locaux qui "ont donné écho à la propagande des ennemis, nous accusant de mener une guerre par procuration et parlant de défaite cuisante pour nos forces armées lors des derniers engagements".
Des participants au forum ont appelé au "civisme" et au "patriotisme des journalistes", invitant parfois le gouvernement à mettre en branle "l'arsenal juridique répressif" contre les "auteurs de l'apologie du terrorisme".
D'autres intervenants ont eux appelé le gouvernement à "ouvrir les sources de l'information pour contrecarrer la propagande et les rumeurs de l'ennemi" qui, selon eux, "profite du vide créé par l'absence de l'information officielle".
AFP

mardi 26 octobre 2010

La Mauritanie élabore un plan antiterroriste



Les terroristes sont "des voleurs déguisés sous la couverture de la religion", selon l'intellectuel islamique Cheikh Abdellahi Ould Baya.
Mohamed Yahya Ould Abdel Wedoud | Magharebia | Nouakchott 
[Mohamed Wedoud] S'adressant à une convention sur l'extrémisme à Nouakchott, le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a déclaré qu'il était déterminé à lutter contre le terrorisme.
Un séminaire de cinq jours consacré au terrorisme, destiné à élaborer une stratégie nationale complète pour lutter contre la menace de la violence a débuté dans la capitale mauritanienne dimanche 24 octobre.
Le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz s'est adressé aux participants en examinant le problème du terrorisme qui menace la société. Etaient présents des participants de tous les horizons politiques, notamment des intellectuels religieux, des responsables politiques, des acteurs de la société civile, des leaders d'opinion, des salafistes repentis et des citoyens ordinaires.
Cheikh Abdellahi Ould Baya, vice-président de l'Union des intellectuels musulmans, a ouvert les débats en s'en prenant aux terroristes dans la région. Il les a décrits comme "des voleurs qui se déguisent sous le couvert de la religion". Il a également dit que les personnes impliquées dans des actes de terrorisme "n'avaient pas emprunté les voies du Paradis".
Il a dans le même temps appelé les autorités mauritaniennes à ouvrir la porte pour permettre aux groupes terroristes de se repentir.
"Si vous souhaitez revenir, nous vous accueillerons", a ajouté Ould Baya. "La Mauritanie est un pays musulman qui n'empêche personne de prêcher pour Dieu. L'Islam s'est répandu sur la base du prêche, mais vous avez défiguré l'image de cette religion."
Le Président Ould Abdel Aziz a prononcé un long discours, dans lequel il a expliqué que la Mauritanie avançait dans sa guerre contre le terrorisme sans revenir en arrière. Il a ajouté que la Mauritanie était, jusqu'à une date récente, un pays stable et sûr, où les visiteurs et les citoyens pouvaient vivre sans la menace de la violence.
"Pendant cinq ans, ces soi-disants Musulmans ont mené une série d'attaques barbares contre notre pays, qui ont conduit à la mort d'un grand nombre de nos nobles compatriotes, qu'ils soient responsables, soldats, civils non armés et personnes innocentes issues de pays amis", a ajouté le Président.
Ould Abdel Aziz a souligné la stratégie visant à porter la confrontation avec al-Qaida au-delà des frontières mauritaniennes, déclarant : "Nous avons récemment porté le combat dans les repaires de ces agresseurs au-delà de nos frontières, pour les empêcher de mener leurs opérations destructrices dans nos régions habitées." Il a ensuite remercié le gouvernement et le peuple maliens pour "les réponses qu'ils ont apportées".
Il a par ailleurs critiqué ceux qu'il qualifie d'ennemis, qui "ont propagé des rumeurs malicieuses selon lesquelles l'armée avait subi une défaite cuisante lors de la récente opération lancée dans le nord du Mali, et que le gouvernement mauritanien menait une guerre de proximité".
"Mais cela ne nous rend que plus déterminés à défendre l'intégrité de notre sol, le bien-être de nos citoyens et de nos invités des pays amis et fraternels", a-t-il ajouté.
Pour sa part, le ministre mauritanien des Affaires religieuses Ahmed Ould Neini a déclaré que "cette rencontre vise à mettre en place une approche intellectuelle complète pour tenter de créer une vision du futur prometteuse et claire au travers de laquelle les caractéristiques d'une stratégie nationale efficace de lutte contre le terrorisme, l'exagération, l'extrémisme et le crime organisé pourront être définies".
La deuxième journée a été consacrée au volet scientifique et intellectuel, qui a été enrichi par des universitaires, des chercheurs et des professeurs d'université, et la troisième journée aux aspects liés aux médias et à la culture, et à la manière dont les journalistes traitent le phénomène du terrorisme."Ce séminaire est organisé au moment le plus opportun, et ses préparatifs ont été faits au niveau requis", a déclaré Fatimetou mint Dahn, un participant, à Magharebia. "Je crois personnellement que le problème du terrorisme doit être réglé par le dialogue plutôt que par les seules méthodes sécuritaires. J'apprécie donc ce séminaire, qui apportera sans aucun doute de nombreuses choses à notre peuple, notamment à nos jeunes."
Ce séminaire a vu la participation de plusieurs dizaines de salafistes repentis, qui ont bénéficié d'une grâce présidentielle lors du dernier Ramadan, après qu'ils eurent déclaré qu'ils renonçaient à leur idéologie djihadiste.
"Merci à Dieu de m'avoir inspiré la bonne conduite", a déclaré l'un d'entre eux, qui a souhaité conserver l'anonymat. "J'ai personnellement bénéficié du dialogue que le gouvernement a organisé avec nous, les salafistes djihadistes qui étions en prison en début d'année. Je suis très favorable à ce séminaire, et je lui souhaite plein succès."

lundi 25 octobre 2010

Ouverture en Mauritanie du Forum national sur le terrorisme



Président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Watt Abdel Jelil / AFP
La Mauritanie a inauguré, dimanche 24 octobre 2010, son Forum national sur le terrorisme. Et dans son discours inaugural, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a exprimé sa détermination dans la lutte contre al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Il a aussi remercié son homologue malien Amadou Toumani Touré pour son aide. Le forum sur le terrorisme, va durer cinq jours et réunit des personnalités religieuses, des partis politiques, des membres de la société civile et du monde de la culture. Plusieurs partis de la Coalition de l'opposition démocratique (COD) ont décidé de le boycotter, mais son chef, Ahmed Ould Daddah, était présent à l'ouverture du forum aux côtés d'autres opposants.
En juillet et septembre 2010, l’armée mauritanienne a mené des raids au nord du Mali contre des bases d’al-Qaïda au Maghreb islamique. Des opérations préventives vouées à protéger le pays contre une nouvelle attaque sur son sol d’après le président Abdel Aziz qui a énuméré dans son discours la liste des 11 actes terroristes commis en Mauritanie depuis 2005.
« Mais la confrontation armée ne peut être l’unique réponse au terrorisme » a estimé le président. Selon lui, le phénomène doit faire l’objet d’une stratégie de lutte globale. Attaquer le mal à la source, c’est donc l’ambition de ces débats qui doit permettre d’identifier les causes de développement de l’extrémisme et de faire de la prévention auprès de la population. « J’exhorte tous nos citoyens à considérer cette situation dangereuse, a déclaré le président Abdel Aziz, et à savoir qu’ils sont visés dans leur croyance islamique tolérante, leur sécurité, leur vie et celle des générations à venir ».
Un appel qui s’adresse principalement à la jeunesse, première cible des recruteurs d’Aqmi. « Nous constatons, explique le ministre de la Communication Hamdi Ould Mahjoub, qu’une partie de notre jeunesse est victime de cette propagande et qu’elle est embarquée par des gens qui ne sont pas Mauritaniens et qui l’utilisent pour mener des actions en Mauritanie parfois comme kamikazes. Et nous estimons que nous devons faire un grand travail pédagogique. C’est pour cela que les débats vont avoir un côté religieux, un côté économique, un côté social parce que nous devons savoir quelles sont les raisons qui peuvent amener des jeunes Mauritaniens à se laisser embarquer dans ce genre de chose ».
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Le Premier ministre fait une déclaration de son patrimoine



Le Premier ministre mauritanien Moulaye Ould Mohamed Laghdaf a fait dimanche la déclaration de son patrimoine devant la Commission de la transparence financière dans la vie publique, a appris Xinhua de sources officielles.
Toutefois, aucune indication n’a été donnée sur la valeur des biens du Premier ministre, deuxième haut responsable mauritanien à faire sa déclaration de patrimoines après le président Mohmed Ould Abdel Aziz.
Le 7 octobre, le président Aziz avait fait la déclaration de ses biens.
Ces déclarations consituent des premières en Mauritanie.
La Commission de la transparence financière a été crée en 2010 pour veiller à tous les aspects de gouvernance, dont la déclaration de biens de personnes nommées dans de hautes fonctions, notamment le président de la république et les ministres, ainsi que d’autres hauts responsables, tenus de faire la déclaration de leurs biens avant leur prise de fonction, conformément aux disposition de la Constitution mauritanienne. 
Xinhua

dimanche 24 octobre 2010

Lutte contre Aqmi: la Mauritanie dit sa détermination, remercie le Mali


Mohamed Ould Abdel Aziz lors d'une conférence de presse, le 19 juillet 2009 à Nouakchott

NOUAKCHOTT — Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a exprimé sa détermination dans la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et remercié son homologue malien Amadou Toumani Touré pour son aide, en ouvrant dimanche à Nouakchott un forum national sur le terrorisme.
"Nous avons récemment porté le champ des combats au niveau des repaires des assaillants terroristes (dans le nord du Mali) pour les empêcher de mener leurs agressions criminelles dans les zones habitées et permettre à nos populations de poursuivre leur oeuvre de developpement", a-t-il dit.
"Pour cela, nous avons reçu la cooperation du Mali, permettez-moi en conséquence d'exprimer au président Toumani Touré et au peuple malien frère nos sincères remerciements" a-t-il ajouté, affirmant toute sa détermination à "assurer la securité et la paix pour le pays, quel qu'en soit le prix".
La Mauritanie a mené en juillet et septembre des opérations militaires contre des bases d'Aqmi en territoire malien.
Le président Abdel Aziz a regretté que certains "activistes politiques" parmi ses opposants - qu'il n'a pas nommés - aient décidé de "donner crédit aux thèses des terroristes, croyant que cela pouvait contribuer à leur accession au pouvoir".
Il a également fustigé le comportement de "certains medias" locaux qui "ont donné écho à la propagande des ennemis, nous accusant de mener une guerre par procuration et parlant de défaite cuisante pour nos forces armées lors des derniers engagements".
"Toutes ces fausses rumeurs, toute cette propagande mensongère, ne feront que renforcer notre détermination à défendre notre pays et préserver son indépendance et sa souveraineté", a-t-il affirmé.
Il a énuméré toutes les opérations des groupes islamistes armés ayant visé son pays depuis 2005 pour justifier une lutte qu'il "est plus que jamais décidé à poursuivre contre les bandes de criminels".
Le forum sur le terrorisme, qui dure cinq jours, réunit des personnalités religieuses, des partis politiques, des membres de la société civile et du monde de la culture.
Plusieurs partis de la coalition de l'opposition démocratique (COD) ont décidé de le boycotter, mais son chef, Ahmed Ould Daddah, était présent à l'ouverture du forum aux côtés d'autres opposants.

Aziz nuance sa guerre contre Aqmi


Mohamed Ould Abdelaziz doit ménager la France, l'Algérie et Aqmi.Mohamed Ould Abdelaziz doit ménager la France, l'Algérie et Aqmi.© AMI
Pour éviter de se retrouver dans le viseur des djihadistes, mais aussi pour apaiser l’Algérie, le président présente ses opérations militaires au Mali comme de simples ripostes sécuritaires.
Pour Mohamed Ould Abdelaziz, il y a deux guerres. L’une entre Al-Qaïda et l’Occident, l’autre entre la Mauritanie et des bandes  de délinquants. Trop coûteuse et risquée, la première n’est pas l’affaire du président « Aziz ». Légitime, à portée de Nouakchott, la seconde est la sienne.
Depuis que son armée a bénéficié d’un soutien militaire français pour attaquer un camp d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), au Mali, le 22 juillet dernier, le chef de l’État mauritanien assène ce message prudent et calibré. « Notre pays n’est pas en guerre ouverte avec Al-Qaïda, ni avec personne d’autre. Il s’agit plutôt d’une guerre contre des bandes criminelles armées se livrant au trafic de drogue et à des activités subversives », a-t-il expliqué sur la chaîne qatarie Al-Jazira, le 9 octobre. Le 5 août, à Nouakchott, il profitait déjà d’une émission télévisée pour préciser, face à des citoyens lambda : « Nous ne faisons pas la guerre à Al-Qaïda, il s’agit d’un terrorisme local. »
« Raids aventureux »
Lesdits adversaires semblent en tout cas coriaces. Lors de la dernière opération mauritanienne au Mali, près de Tombouctou, le 17 septembre, l’armée a enregistré des blessés et des pertes – 8 morts selon le bilan officiel, davantage selon des sources maliennes et burkinabè – et pilonné quelques cibles dans le désert, tuant deux civils. Cette intervention a valu à la Mauritanie un communiqué d’Aqmi accusant son armée d’être « à la solde des mécréants et des croisés qui tuent des innocents en Irak et en Afghanistan » et à Aziz d’être un « agent de la France ».
C’est précisément pour éviter cet amalgame lourd de conséquences que l’ex-général s’échine à vider son combat de toute idéologie et à le présenter comme une simple riposte sécuritaire. Au lieu d’annoncer un engagement militaire contre les terroristes, il cherche à circonscrire son action, expliquant que ses seuls ennemis sont les petites mains d’Aqmi qui, avant d’être des djihadistes, sont des trafiquants en tout genre cherchant à déstabiliser le pays pour faire prospérer leur business. Mais la partie est serrée. Dans la logique d’Aqmi, la République islamique de Mauritanie a trahi. En agissant avec le soutien militaire de la France, elle entre dans le camp occidental et renie l’islam.
C’est aussi pour répondre à une partie de l’opposition qu’Aziz précise le sens de sa guerre. « Ces raids en territoire malien sont aventureux, dit Mohamed Ould Maouloud, à la tête de l’Union des forces de progrès et qui occupe actuellement la présidence (tournante) de la Coordination de l’opposition démocratique. Nous allons nous attirer l’hostilité de la nébuleuse et nous n’y sommes pas préparés. » La sécurité nationale, un thème brûlant à Nouakchott, est sous la responsabilité directe du chef de l’État. Qu’elle soit menacée, et la légitimité de celui-ci s’en trouve fortement affaiblie.
Aziz veut aussi apaiser le voisin algérien, qui voit d’un mauvais œil son engagement. Estimant être le mieux placé pour lutter contre le terrorisme dans la région, Alger reproche à Nouakchott son alliance militaire avec la France. Surtout qu’elle s’est nouée quelques mois après la création, en avril dernier, d’un comité d’état-major opérationnel conjoint(avec le Niger et le Mali) basé à Tamanrasset, dans le Sud algérien.
Pourquoi Aziz prend-il autant de risques ? « La Mauritanie a été attaquée et elle réagit, l’explication suffit », tranche un diplomate occidental. Depuis bientôt deux ans, Aziz est aussi le meilleur allié de la France dans la région. Voyant en lui un rempart contre le terrorisme, Paris l’a rapidement soutenu après son coup d’État, en août 2008. « La France est notre mentor », ironise un ancien haut fonctionnaire. Depuis la fin de septembre, le « mentor » a mis entre parenthèses l’option militaire, cherchant cette fois à dialoguer avec les ravisseurs de ses ressortissants enlevés au Niger le 16 septembre. De la même manière, Aziz met une sourdine à sa guerre et opte pour une autre arme : la parole. Du 24 au 28 octobre, il organise un débat national à Nouakchott. Son thème : le terrorisme. 
Marianne Meunier