jeudi 12 novembre 2009

Le régime vise le retour d'un "pouvoir dictatorial", selon l'opposition

NOUAKCHOTT — L'opposition mauritanienne a accusé jeudi le le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz de mener le pays vers un "pouvoir dictatorial" et "l'hégémonie du parti unique", en affirmant que sa défaite aux dernières sénatoriales résultait de pressions et menaces.

Le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD, coalition formée après le putsch de 2008) et le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) ont publié un communiqué dans lequel ils condamnent "énergiquement les agissements du régime qui (...) vise, à long terme, le retour au pouvoir dictatorial et à l'hégémonie du parti unique".

Les deux forces "rendent le pouvoir entièrement responsable des trahisons intervenues dans les rangs de leurs militants" qui ont subi, selon elles, "toutes sortes de pressions, de tentations matérielles et de menaces" pour voter, dimanche, en faveur des candidats du parti au pouvoir.

L'Union pour la République (UPR, au pouvoir) avait obtenu une large victoire aux élections pour le renouvellement du tiers du Sénat. Mais avant ce scrutin, la plupart des sénateurs soutenaient déjà le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, meneur du coup d'Etat militaire d'août 2008, élu à la présidence de la République en juillet 2009.

L'opposition, battue partout, a notamment perdu dimanche Boutilimitt (centre ouest), fief du président du RFD Ahmed Ould Daddah.

Durant la campagne électorale, l'opposition avait déjà dénoncé les "fortes pressions" exercées selon elle par le pouvoir sur les conseillers municipaux (qui choisissent le sénateur de leur circonscription).

Le dirigeant du FNDD, le président de l'Assemblée nationale Messaoud Ould Boulkheir, avait cependant présenté, lundi, l'élection présidentielle de juillet comme "un acquis qu'il faut préserver et développer, par l'ouverture et le dialogue". M. Ould Boulkheir avait néanmoins déclaré, devant les députés, qu'il continuerait à s'opposer à la majorité au pouvoir "avec fermeté et objectivité".