dimanche 21 juin 2009

L’opposition appelle à sauver l’Accord de sortie de crise

L'opposition mauritanienne a demandé samedi à tous les Mauritaniens de "sauver" l'accord de sortie de crise signé le 4 juin à Nouakchott, en se disant, dans son communiqué, attachée aussi bien aux "clauses écrites" qu'aux "ententes non écrites".

A moins d'un mois de la présidentielle, le blocage porte actuellement sur la place accordée aux militaires qui forment le Haut conseil d'Etat (junte).

L'accord prévoit la formation d'un gouvernement de transition puis la démission du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi renversé en août par les militaires. Mais le président déchu exige, avant de signer sa démission, que la junte formée juste après le putsch soit dissoute.

L'opposition dans son communiqué en appelle "au sens patriotique de chaque Mauritanien soucieux de préserver les intérêts et la stabilité du pays afin qu'il s'emploie, de toute son énergie, à sauver cet accord réalisé par les parties sur la base du principe "ni vainqueur, ni vaincu.".
AFP

vendredi 19 juin 2009

Le général Aziz n'enverra pas de négociateur à Dakar samedi

Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, auteur du dernier coup d'Etat en Mauritanie et candidat à la présidentielle, ne sera pas représenté samedi à Dakar aux nouvelles négociations souhaitées par les médiateurs étrangers, a annoncé vendredi à l'AFP son porte-parole.

"Nous ne voyons pas de raison d'aller à Dakar", a déclaré par téléphone le porte-parole Adema Moussa Ba, actuellement en tournée avec M. Ould Abdel Aziz dans le sud du pays.

"Nous pensons plutôt que nous sommes en phase d'application de l'accord-cadre de Dakar. Cette phase doit se faire à Nouakchott" a-t-il dit.

Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, avait annoncé jeudi à Nouakchott qu'une réunion aurait lieu samedi, à Dakar, entre les représentants des trois grands pôles politiques mauritaniens et le groupe international de contact sur la Mauritanie.

Pour M. Ba, "cette rencontre serait sans objet parce qu'elle n'a aucune chance de voir ses conclusions appliquées" par l'opposition qui s'adonne selon lui "à des blocages délibérés pour tenter d'imposer un nouveau report" de la présidentielle du 18 juillet.

"Il n'aura pas de nouveau report, les élections auront lieu le 18 juillet, nous rejetons a priori toute idée d'un nouveau report" a-t-il averti.

Un accord de sortie de crise avait été âprement négocié à Dakar puis solennellement signé le 4 juin par toutes les parties à Nouakchott, mais il n'a toujours pas été appliqué.

L'accord prévoit la formation d'un gouvernement d'unité nationale et la démission du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, destitué il y a 10 mois par les militaires. Mais le président déchu exige, avant de renoncer volontairement à ses fonctions, que la junte formée juste après le putsch soit dissoute, ce que refuse le camp du général Aziz.

(©AFP / 19 juin 2009 19h49)

lundi 15 juin 2009

Candidatures présidentielles

FNDD: rupture ou manœuvre politique

Article publié le 15/06/2009 Dernière mise à jour le 15/06/2009 à 09:36 TU

Contrairement au souhait de certains leaders politiques dont Mohamed Ould Maouloud de l’UFP (photo), il n’y aura pas de candidat unique du FNDD à la présidentielle de juillet prochain.(Photo : AFP)

Contrairement au souhait de certains leaders politiques dont Mohamed Ould Maouloud de l’UFP (photo), il n’y aura pas de candidat unique du FNDD à la présidentielle de juillet prochain.
(Photo : AFP)

Dans la perspective de la future élection présidentielle du 18 juillet, un nouveau candidat s’est officiellement fait connaître dimanche soir, il s’agit de Jemil Mansour du parti Tawassoul. C'est une rupture au sein du FNDD, (le mouvement qui rassemble les formations opposées au coup d'Etat du mois d'aout dernier), qui prévoyait une candidature unique pour le scrutin présidentiel. Le parti islamiste Tawassoul assure toutefois qu'il reste lié avec avec la coalition.

Le Conseil national du parti Tawassoul en a décidé ainsi : Jemil Mansour, son président, va donc se porter candidat à la présidentielle du 18 juillet. Joint par RFI, ce dernier précise toutefois « qu’il continu de faire parti du FNDD », le Front national de défense de la démocratie, cette coalition de partis politiques opposés au putsch d’août dernier.

Il n’y aura donc pas de candidat unique du FNDD comme le souhaitaient certains leaders politiques à l’image de Mohamed Ould Maouloud de l’UFP. Néanmoins, d’après Boydiel Ould Houmeid du parti Adil « excepté tawasoul, les autres formations devraient soutenir un seul et même candidat ».

Ratisser large

Selon toutes vraisemblances, il devrait s’agir de Messoud Ould Boulkheir, le président de l’Assemblée nationale et leader de l’APP qui s’est distingué tout au long de cette crise politique mauritanienne par la fermeté de ses convictions.

D’après un analyste « il a acquis au cours de cette période une aura que personne ne peut lui contester ». Pourquoi donc diviser le FNDD et présenter finalement deux candidats ?

Le journal Tahalil hebdo avance une hypothèse estimant que « la candidature unique ne garantit pas que tous les soutiens du FNDD voteront pour la personnalité choisie ». Un point de vue partagé par Boydiel Ould Houmeid visiblement satisfait de la candidature de Jemil Mansour : « Cela va permettre au front de ratisser large », dit-il.  

L'islamiste Ould Mansour candidat à la présidentielle
NOUAKCHOTT, 14 juin 2009 (AFP) 

Le dirigeant de l'unique parti islamiste mauritanien, Mohamed Jemil Ould Mansour, a été investi dimanche candidat à l'élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 18 juillet, a annoncé à l'AFP le porte-parole de cette formation.

"Le conseil national avait deux choix: appuyer une candidature unique du Front anti-putsch (opposé au coup d'Etat d'août) ou opter pour une candidature interne du parti", a expliqué M. Ould Wedia au nom du Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD, ou Tewassoul en arabe).

"La majorité des membres du conseil a pris l'option d'investir son président, tout en conservant une coordination avec les forces du changement", a ajouté le porte-parole.

Il s'agit de la première candidature d'un islamiste à la présidence de la République islamique de Mauritanie depuis la légalisation, en 2007, de l'unique parti se réclamant de la religion.

Le député Jemil Ould Mansour, 45 ans, a essentiellement prôné ces dernières années un islam tolérant, démocratique et rejetant la violence.

Depuis 10 mois, il a beaucoup milité contre la prise du pouvoir par l'armée, aux côtés des autres responsables de la coalition anti-putsch.

Ancien leader de l'Organisation estudiantine islamique (clandestine), il avait été emprisonné plusieurs fois sous le régime de Maaouiya Ould Taya (1984-2005).

Son parti compte cinq députés à l'Assemblée nationale.

En mai 2008, deux de ses membres avaient fait leur entrée au gouvernement, sous le régime du président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, quelques mois avant le putsch. Mais les députés frondeurs de la majorité présidentielle avaient contesté l'ouverture du gouvernement à l'opposition et les deux ministres du RNRD n'avaient pas été reconduits en juillet 2008.

Rappel/Radio Citoyenne : Communiqué de presse ICC du 15 Juin 2008

Voilà déjà un an que la Radio Citoyenne a été fermée. En ce regrettable anniversaire l’ICC rappelle les circonstances de sa fermeture.

Historique de la Radio citoyenne

L’idée d’une Radio citoyenne est née en 2006, dans un contexte de pouvoir d’exception, pour répondre à plusieurs impératifs :

-    L’urgente nécessité de promouvoir la citoyenneté et l'unité nationale face aux particularismes

-    La promotion de la démocratie et de la demande démocratique

-    La promotion de l'éthique, de l'intégrité et la lutte contre la corruption et la gabegie

-    Le besoin d'un instrument qui favorise la participation du plus grand nombre  et qui concourt au contrôle citoyen de l'action publique

 

Elle a été rendue possible par un contexte particulier caractérisé par :

-     Une transition politique avec un régime qui n'est pas candidat à sa propre succession

-    Une forte pression internationale pour des élections transparentes et pour la libéralisation de l’espace audiovisuel

-    Un soutien des principaux partenaires techniques et financiers à travers un Panier d’Appui au Processus Electoral

 

Ce contexte particulier a permis, en Juin 2006, la signature d’une convention de partenariat, pour deux années renouvelables, entre Radio Mauritanie et ICC, ouvrant la voie à cette expérience unique en matière de liberté d’expression sur un média public en Mauritanie.

La Situation actuelle

Le 28 Mai 2008, Radio Mauritanie nous a notifié qu’elle n’était plus en mesure d’offrir des tranches d’antenne à des parties tierces et qu’elle mettait un terme, pour compter du 12 Juin 2008 au contrat conclu en 2006. En application de cette décision, la Radio Citoyenne a cessé d’émettre à cette date. Vendredi 13 Juin, nous avons reçu une nouvelle lettre de Radio Mauritanie nous réaffirmant sa disponibilité pour négocier une nouvelle convention tenant compte des nouvelles contraintes de l’institution. Bien évidemment nous comptons donner suite à cette invitation, même si nous souhaitons, maintenant que le problème est posé, qu’une réflexion plus globale, autour du concept et de sa pérennisation, soit engagée sans tarder avec les autorités publiques.

Bilan de l’expérience

A chaud, et dans l’attente d’un bilan plus détaillé qui reste à dresser, nous retenons de l’expérience quelques idées fortes :

-    L’existence d’une forte demande démocratique  et l'engagement des citoyens pour la refondation de l’Etat de droit ;

-    La capacité de la société civile à jouer un rôle essentiel dans le champ de l’éducation civique citoyenne et du renforcement de la démocratie

-    L’aptitude de l’outil radiophonique dans l’émergence du contrôle citoyen de l’action publique

-    La revendication généralisée d’une lutte plus efficace contre la corruption et de la fin de la culture de l’impunité.

Elle a contribué à la crédibilisation du processus démocratique et mis en évidence deux déficits majeurs qu’il convient de combler au plus tôt :

-     Le déficit de citoyenneté et la rareté des espaces d’intégration

-     L’insuffisance de l’attention portée par les médias publics au rôle qu’ils doivent jouer dans la refondation de l'Etat et la lutte contre la gabegie.

 

L'avenir de la Radio Citoyenne

ICC va poursuivre la négociation, avec Radio Mauritanie, pour amplifier et renforcer la Radio Citoyenne, dans le cadre d’une nouvelle convention de partenariat élargie. Cette négociation « technique » doit être conduite en parallèle avec une réflexion plus large, à mener avec les pouvoirs publics, sur la volonté politique de faire de cette expérience pilote un levier national de renforcement de la démocratie.

En particulier, la nouvelle loi sur la libéralisation de l’audiovisuel doit être l’occasion d’instituer les mécanismes (institutionnels, matériels, techniques et financiers.) permettant de diffuser plus largement à travers les médias publics et associatifs des programmes d’éducation civique produits par des OSC et réellement ouverts aux citoyens sur toute l’étendue du territoire.

D’ores et déjà ICC est candidate pour une licence de radiodiffusion couvrant  tout le pays.

Dans ce cadre, nous invitons les organisations de la société civiles intéressées par la communication dans les domaines d e la citoyenneté à participer avec nous à la mise en place d’une nouvelle Radio Citoyenne.

Remerciements

 

La crise ouverte par la décision de mettre fin à la diffusion des programmes de Radio Citoyenne a été l’occasion pour nous de mesurer l’attachement et la fidélité de nos nombreux auditeurs que nous remercions pour leur soutien spontané.

De même nous tenons à remercier les nombreuses personnalités de tous bords, la presse locale et internationale et les OSC pour leurs témoignages de sympathie et de solidarité et les assurons de notre volonté de poursuivre avec leur soutien indispensable, nos activités dans ce vaste chantier.

Nous tenons également à remercier les partenaires techniques et financiers sans l’appui desquels cette expérience n’aurait pas eu autant d’impact.

dimanche 14 juin 2009

انواكشوط في 14 يونيو 2009


يؤسس الاتفاق الذي توصل إليه الفرقاء السياسيون في دكار  للحظة يتمنى كل
الموريتانيين أن تشكل فعلا منطلق مصالحة وتوافق يخرج البلاد من محنة
تجاذب وصراع  مرير امتدت عشرة شهور كاملة.
إن مبادرة المواطنة من اجل التغيير إذ تهنئ الأطراف الثلاثة  الموقعة على
هذا الاتفاق الهام توجه الشكر المستحق للمجموعة الدولية على رعايتها
الموفقة لهذا المسار التفاوضي الناجح، الذي  تأمل أن يشكل خارطة طريق
فعلية لتنظيم انتخابات رئاسية شفافة ونزيهة، مما يقتضي توفر حسن النية
لدى الفرقاء والتزامهم ببنود التوافق، فضلا عن استمرار دعم  المجموعة
الدولية وإشرافها.
وفي هذا السياق تنبه المبادرة إلى جملة الإشكالات والعوائق التفصيلية
الكثيرة التي تعترض لا محالة  التطبيق الجاد الملموس للاتفاق، مما يتطلب
وضع آلية تشاور وتنسيق فعالة للتغلب على شتى العقبات بروح وطنية مسؤولة
وصادقة تضع مستقبل موريتانيا  فوق كل اعتبار.
إن مبادرة المواطنة إذ تجدد تثمينها لعقد المصالحة الوطنية، تذكر برؤيتها
الثابتة للإصلاح الديمقراطي في موريتانيا الذي يشكل محور نشاطها منذ
تأسيسها عام 2006.
وقد عبرت  مؤخرا عن هذه الرؤية في وثيقة مرجعية تطرح مقترحات جوهرية
لإعادة بناء نظامنا السياسي الذي لا يزال يعاني من اختلالات دستورية
وقانونية خطيرة نعتقد أنها مصدر الأزمات الحادة التي شهدتها البلاد منذ
استقلالها.

من هذا المنظور تطالب المبادرة المرشحين المتقدمين للاستحقاقات الرئاسية
المنظورة  والفاعلين السياسيين عموما بالعمل على رفع التحديات العصية
التي يواجهها المشهد الوطني حاليا، وفي مقدمتها تحديات ثلاثة هي:
أولا/ ضمان شفافية ونزاهة الانتخابات بتفعيل الآليات التنظيمية
والقانونية التي وضعت لهذا الغرض من خلال حياد كامل للإدارة العمومية
وأداء اللجنة المستقلة للانتخابات لدورها الرقابي,بما يضمن قبول
المتسابقين لنتائج الاقتراع .فالتجربة المحلية والخارجية  تثبت أن سوء
تنظيم الانتخابات لا يقود إلا  إلى الاحتقان السياسي و الصراعات الأهلية
الحادة.
ثانيا / التشبث بقيم المواطنة التي هي قاعدة  الوحدة الوطنية وأساس
الرباط الجماعي المشترك الذي يعلو على كل الصراعات الطائفية الحزبية
والسياسية الضيقة.فالاصطفاف السياسي يجب أن يكون على أساس البرامج
والمشاريع المجتمعية لا الولاءات القبلية والعرقية والجهوية التي تهدد
وحدة الجسم الوطني .
ثالثا / السعي لتحضير مرحلة ما بعد الانتخابات الرئاسية واستباق تحدياتها
ومصاعبها ,بالحفاظ على روح التوافق والتنسيق والتسيير المشترك والشفاف
للشأن العام، والعمل معا  على إصلاح جذري لنظامنا السياسي من خلال مراجعة
شاملة للدستور والقوانين المكملة له توطيدا للحريات العامة ونهج المشاركة
الشعبية الحقيقية ومحاربة الفساد بشتى أشكاله.

انواكشوط في 14 يونيو 2009

samedi 13 juin 2009

Déclaration à propos de l'Accord cadre de Dakar

Intervenu après dix longs mois de crise, de tourmentes et d’affrontements douloureux, l’accord auquel sont parvenus à Dakar les partenaires politiques dans notre pays constitue un élément annonciateur d’un temps nouveau que les mauritaniens souhaitent vivement être celui de l’entente et de la réconciliation. 

 

 Consciente de ce fait, l’Initiative citoyenne pour le Changement (ICC), tout en félicitant  les trois parties signataires de cet accord salutaire, rend un hommage bien mérité à la communauté internationale qui a su encadrer jusqu’à son dénouement heureux  le  tortueux et délicat  processus de négociations.

 

L’Initiative Citoyenne pour le Changement nourrit l’espoir de voir cet accord érigé en feuille de route débouchant sur des élections présidentielles transparentes et honnêtes, ce qui implique nécessairement la bonne volonté, le respect rigoureux des clauses de l’accord par les différents partenaires politiques, et requiert un arbitrage et un suivi régulier de la part de la communauté internationale.  C’est précisément de cette perspective que l’Initiative se fait un devoir d’attirer l’attention de toutes les parties sur le fait que des problèmes complexes et des obstacles inédits ne manqueront pas de surgir en grand nombre sur la voie de l’application concrète et responsable de l’accord trouvé à Dakar. Pour prévenir ces difficultés et aplanir ces obstacles, il est indispensable de mettre en œuvre des mécanismes adéquats de concertation et de coordination, et de faire constamment preuve d’esprit patriotique, de loyauté et de sincérité en plaçant à chaque moment le sort et le devenir du pays au dessus de toute autre considération.

 

En se félicitant de l’avènement de ce contrat de réconciliation nationale, l’Initiative Citoyenne pour le Changement rappelle que son engagement pour  la réforme démocratique  en Mauritanie est resté constant et qu’il a toujours constitué le seul axe de son action, depuis sa fondation en 2006. Maintes fois exprimée et réitérée à de nombreuses occasions, la vision qui sou tend cet engagement a fait, récemment encore, l’objet d’un document de référence contenant des propositions essentielles pour une refondation de notre système politique marqué par des déséquilibres institutionnels et juridiques graves et porteurs de risques réels. Une telle reforme est d’autant plus nécessaire que ces déséquilibres institutionnels nous semblent être la source des crises périodiques qui secouent le pays depuis son accession à l’indépendance. Aussi, l’Initiative Citoyenne pour le Changement interpelle-t-elle tous les candidats aux prochaines échéances présidentielles et l’ensemble des acteurs politiques nationaux et les exhorte à œuvrer pour être en mesure à affronter les défis persistants qui planent sur la scène nationale. Ils doivent en particulier s’atteler à relever impérativement trois défis   prioritaires :

 

1- Garantir la transparence et la crédibilité du scrutin par la mise en œuvre des instruments juridiques et réglementaires prévus à cet effet, notamment à travers la neutralité rigoureuse de l’administration publique et l’accomplissement par la commission électorale nationale indépendante (CENI) de son rôle de contrôle dans toute sa plénitude, car ainsi seulement sera garantie la validité du scrutin et du même coup son corollaire, la reconnaissance par les concurrents des résultats sortis des urnes. Les nombreuses expériences locales et extérieures sont à ce sujet édifiantes et prouvent amplement que les scrutins mal organisés mènent droit aux dérapages politiques et à toutes sortes de conflits civils aigus.

 

2- S’en tenir fermement aux principes et valeurs de citoyenneté constituant le socle de l’unité nationale et le fondement du pacte social, qui est seul à même de transcender les particularismes sectaires, les dérives communautaires et les filiations partisanes étroites. Il est vital pour le pays que la pluralité politique s’opère non pas sur la base de clivages à caractère tribal, ethnique ou régional funestes à la cohésion de la Nation, mais sur une saine floraison de programmes politiques et de projets de société.

 

3- Préparer d’ores et déjà de façon efficace et constructive la période post électorale et se prémunir contre les difficultés qu’elle engendrera en cultivant et en consolidant l’esprit de consensus et de gestion transparente concertée de la chose publique. La nécessaire réforme de notre système politique à travers une révision globale de la Constitution et de ses lois annexes devra, elle aussi, s’inscrire dans la même logique et se donner pour objectif la consolidation des libertés publiques, l’instauration d’un véritable contrôle citoyen et la systématisation de la lutte contre toutes les formes de gabegie.

 

 

Nouakchott le 14 juin 2009

INITIATIVE CITOYENNE POUR LE CHANGEMENT

jeudi 11 juin 2009

L’opposition refuse de reconduire le Premier ministre actuel

Nouakchott - L’opposition mauritanienne a refusé hier une proposition des partis favorables au putsch du 6 août sur une reconduction à son poste de l’actuel Premier ministre dans le cadre des accords de sortie de crise, a affirmé à l’AFP un porte-parole de l’opposition.

"Le camp du général (Mohamed Ould Abdel Aziz, ex-chef de la junte) a proposé de reconduire Moulaye Ould Mohamed Laghdaf au poste de Premier ministre dans le gouvernement de transition", a déclaré Ahmed Ould Wedia, responsable de la communication du Front national pour la défense de la démocratie (Fndd) "Mais l’opposition a refusé cette proposition", a-t-il ajouté. "Nous ne l’avons pas refusé pour sa propre personne et ses propres qualités intrinsèques, mais plutôt pour ce qu’il symbolise en tant que Premier ministre de la junte qui continue d’incarner le putsch", a expliqué M. Ould Wedia. Ce nouveau blocage risque de retarder encore davantage l’annonce de l’équipe gouvernementale devant conduire le processus électoral jusqu’à l’élection présidentielle du 18 juillet conformément à l’accord de sortie de crise signé le 4 juin à Nouakchott, sous les auspices de la communauté internationale. Selon les dispositions du texte, le Premier ministre doit être désigné par les partis pro-putsch après avoir obtenu l’assentiment de l’opposition.

Le gouvernement doit être désigné par décret du président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, destitué par le putsch du 6 août, lequel doit ensuite prononcer sa démission volontaire ouvrant la voie à une nouvelle élection présidentielle.

AFP

mercredi 10 juin 2009

Communiqué de la 192ème Reunion du Conseil de la Paix et de Sécurité, le 10 juin 2009

Le Conseil


1. Prend note de la communication de la Commission sur les récents développements de la situation en République islamique de Mauritanie, consécutifs aux négociations tenues àDakar, au Sénégal, du 27 mai au 2 juin 2009, entre les grands pôles politiques mauritaniens ; 

2. Se félicite de la conclusion de l’Accord cadre entre les trois grands pôles politiques mauritaniens paraphé à Dakar, le 2 juin 2009, et signé à Nouakchott, le 4 juin 2009, et note avec satisfaction que cet Accord s’inscrit dans le cadre des éléments de sortie de crise consensuelle articulés dans les communiqués pertinents du Conseil, y compris le communiquéPSC/PR/COMM.(CLXXXVI) adopté lors de sa 186ème réunion tenue le 6 mai 2009, et soutenus par le Groupe de contact international sur la Mauritanie ; 

3. Félicite les parties mauritaniennes au processus de sortie de crise pour la volonté politique et le courage dont elles ont fait preuve, qui a permis la conclusion de cet Accord. Le Conseil exprime sa profonde gratitude au Président Abdoulaye Wade et au Gouvernement du Sénégal, pour leur contribution significative au déroulement et au succès des négociations de Dakar.
Le Conseil exprime également sa haute appréciation au Président de l’Union africaine, le Frère Muammar Kaddafi, pour ses efforts propres et son soutien au processus de négociation et de sortie de crise. Le Conseil exprime aussi sa gratitude à la communauté internationale, regroupée au sein du Groupe international de contact sur la Mauritanie, pour sa contribution active à la médiation et pour son soutien à la mise en œuvre de l’Accord-cadre; 

4. Exhorte les parties mauritaniennes à se conformer à la lettre et à l’esprit de l’Accord-cadre et à mettre en oeuvre de bonne foi les engagements pris, qu’ils se rapportent à la transition consensuelle, au processus électoral, y compris l’élection présidentielle, dont le premier tour doit avoir lieu le 18 juillet 2009, aux mesures d’apaisement et de confiance, ainsi qu’à la poursuite du dialogue national inclusif ; 

5. Demande au Président de la Commission de prendre toutes les dispositions requises pour accompagner la mise en œuvre de l’Accord, y compris le suivi du respect scrupuleux des engagements pris par les parties mauritaniennes, la mobilisation de l’appui financier et technique nécessaires au bon déroulement du processus électoral et la coordination du dispositif d’assistance et d’observation électorale, ainsi que le déploiement d’un nombre suffisant d’observateurs, pour s’assurer de la tenue de l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, en conformité avec la législation et la règlementation mauritaniennes, ainsi qu’avec les normes internationalement établies en la matière, et l’appui à la poursuite du dialogue national inclusif afin de renforcer la réconciliation nationale, la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance ; 

6. Exhorte la communauté internationale, représentée par le Groupe de contact international sur la Mauritanie, à apporter toute l’assistance nécessaire en vue de la mise en œuvre effective de l’Accord cadre et à jouer pleinement, sous l’égide de l’UA, le rôle attendu d’elle dans le succès de la sortie de crise consensuelle en Mauritanie

7. Demande au Président de la Commission de tenir le Conseil régulièrement informé du processus de mise en œuvre de l’Accord-cadre ; 

8. Décide de rester saisi de la question.

mardi 9 juin 2009

Ould Daddah officiellement candidat à la présidence

NOUAKCHOTT (AFP) — Le dirigeant du plus grand parti d'opposition en Mauritanie, Ahmed Ould Daddah, 66 ans, a été officiellement investi lundi soir par son parti comme candidat à l'élection présidentielle du 18 juillet.

"Le congrès extraordinaire du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) décide de déclarer le président Ahmed Ould Daddah candidat du parti à la présidentielle" a lancé un porte-parole de cette formation, sous les applaudissements nourris des militants.

"Le congrès a chargé le président de mener des négociations avec les forces du changement pour prendre les décisions les plus appropriées afin de gagner le pari de cette consultation" a-t-il ajouté.

M. Ould Daddah avait été, par deux fois, candidat malheureux à la présidentielle face à Maaouiya Ould Taya (1984-2005), en 1992 et 2003. Au second tour de la présidentielle de 2007, il avait obtenu 47,15% des voix derrière Sidi Ould Cheikh Abdallahi, élu avec 52,85% des suffrages.

Il avait ensuite été nommé "chef de l'opposition démocratique".

M. Ould Daddah est présenté comme l'un des favoris de la présidentielle, face à deux anciens chefs de la junte: le général Mohamed Ould Abdel Aziz (à la tête du pays d'août à avril dernier) et le colonel Ely Ould Mohamed Vall (2005-2007).

Après le coup d'Etat militaire du 6 août 2008, il a d'abord soutenu les putschistes dirigés par le général Aziz. Puis il a attaqué l'"ambition folle" du chef de la junte et appelé à la "résistance démocratique" face aux militaires.

Son parti (17 députés sur 95, 5 sénateurs sur 56) ayant récemment connu de nombreuses défections, M. Ould Daddah a demandé à "tous ceux qui ont quitté le RFD pour une raison ou une autre de le regagner dans la dignité et le grand respect".

Les acteurs de la crise politique étaient toujours en consultations mardi, en vue de la formation du gouvernement de transition prévu par l'accord signé la semaine dernière, a indiqué à l'AFP une source diplomatique.

Le président déchu, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, doit signer dans les jours qui viennent le décret de formation de ce gouvernement d'unité nationale.

dimanche 7 juin 2009

Le président veut que la junte soit dissoute avant sa démission

NOUAKCHOTT (AFP) — Le président mauritanien renversé il y a dix mois, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, "souhaite" que la junte au pouvoir depuis le putsch soit dissoute avant qu'il ne démissionne volontairement, a déclaré dimanche son porte-parole à l'AFP.

La démission volontaire du président, élu en mars 2007 et destitué le 6 août 2008 par des militaires, est prévue par l'accord de sortie de crise solennellement signé vendredi à Nouakchott.

Le président du Sénat doit assurer l'intérim, avant une élection présidentielle le 18 juillet.

"Le président ne pose aucun préalable à la formation du gouvernement d'union nationale qui dirigera la transition, mais il souhaite quand-même voir intervenir la dissolution du Haut Conseil d'Etat (HCE, junte) avant sa démission volontaire" a ajouté Ahmed Ould Samba.

M. Ould Cheikh Abdallahi a reçu durant le week-end, à son domicile de Lemden (250 km à l'est de Nouakchott), des membres du groupe de contact international sur la Mauritanie qui lui "ont officiellement remis une copie de l'accord de sortie de crise et ont discuté avec lui de ses modalités d'application".

Les tractations pour la formation du gouvernement de transition se poursuivaient dimanche à Nouachott.

Les portefeuilles ministériels doivent être répartis de façon paritaire entre les partisans du général putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz et l'opposition au coup d'Etat.

Selon une source diplomatique mauritanienne, il était normalement prévu que le président déchu signe lundi le décret de formation du nouveau gouvernement.

M. Ould Cheikh Abdallahi "voudrait que le rôle attendu de lui en tant que président de la République se fasse dans les conditions normales, c'est-à-dire au palais présidentiel" a précisé son porte-parole.

samedi 6 juin 2009

En Mauritanie, deux militaires, proches parents, s'affrontent pour la présidence

LE MONDE | 06.06.09

Nouakchott Envoyé spécial

près le faux départ d'une élection que tout indiquait réglée d'avance au profit d'un candidat putschiste, la course à la présidence a commencé vendredi 5 juin par un coup de théâtre.

La veille, la communauté internationale était parvenue après d'âpres négociations à convaincre le pouvoir et l'opposition (celle-ci, réunie au sein du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), prévoyait de boycotter le scrutin prévu trente-six heures plus tard), de reporter le vote au 18 juillet afin que tout le monde y participe. Vendredi, nouvelle surprise de taille, par une déclaration à la télévision, un acteur de poids sortait à son tour de sa retraite.

La situation est claire. L'affrontement de deux cousins germains va dominer cette présidentielle au détriment d'autres compétiteurs, dont l'opposant historique Ahmed Ould Daddah. L'un est le général Mohammed Ould Abdelaziz, 52 ans. Il fait figure de favori. Il est l'homme fort du pays, auteur du dernier coup d'Etat en date, le 6 août 2008, dans ce petit pays de 3 millions d'habitants qui ne connut pratiquement que cette pratique en matière d'alternance de pouvoir.

Son adversaire est un autre militaire, son aîné de six ans, le colonel Ely Ould Mohammed Vall, fort de ses réseaux tissés par vingt années passées à la tête de la Sûreté nationale.

Les deux cousins issus du même ensemble tribal des Ouled Bou Sba ont été mêlés, pour les empêcher ou les faire aboutir, à la plupart des coups de force de ces vingt dernières années. Plus récemment, ils ont à leur crédit d'avoir opportunément sorti de leur chapeau Sidi OuldCheikh Abdallahi, en 2007, le premier président démocratiquement élu de Mauritanie sous les applaudissements de la communauté internationale. Puis, la présidence controversée de "Sidi" a séparé la route des deux hommes. Le 6 août 2008, "Aziz" déposait le président.

Ely Vall n'avait guère pleuré le limogeage du président Abdallahi, accusé d'avoir dilapidé en quelques mois un immense mouvement d'espoir. Mais le colonel n'avait pas apprécié le coup de force, lui qui s'était forgé l'image du père d'une transition démocratique réussie peu fréquente en Afrique.

Depuis, Ely Vall cultivait le mystère qui sied à un professionnel des services secrets. Il se tenait à l'écart des médias, mais recevait des personnages influents. Sur la terrasse de la dernière de ses luxueuses villas, dans l'îlot Sé, de Nouakchott, la capitale, distant d'un jet de pierre de la présidence, ce membre de la Fondation Chirac distillait ses analyses aux diplomates étrangers.

"Pour l'élection, les deux candidats chasseront en partie sur les mêmes terres", reconnaît-on dans l'entourage du général Aziz. L'un et l'autre chercheront à se prévaloir du soutien de l'armée, un acteur incontournable dans la quête du pouvoir. Et aussi celui des cheikhs et hommes d'affaires, indispensables financiers et apporteurs de voix.

"Ely Vall n'a jamais fait de politique", rétorque Mohammed Ali Sherif, le chef de la majorité parlementaire du général Aziz. Ce sera un vrai concurrent, explique-t-il, "s'il se bat comme nous contre les maux qui ont entaché les pouvoirs précédents". Référence ironique voilée aux interrogations qui courent les rues de Nouakchott, la capitale, sur l'origine de l'immense fortune attribuée à Ely Vall.

Le candidat Aziz a, lui, axé sa campagne sur la lutte contre "la gabegie". Il compte aussi s'appuyer sur le bilan du "mouvement de rectification" qu'il a initié depuis sa prise de pouvoir. Au milieu de Hay Saken, un immense bidonville où s'entassent près de 30 000 personnes, Sidi Ben Kattra, qui broie son dos à de menus travaux payés moins de 3 euros la journée, loue ainsi celui qui s'est autoproclamé le "président des pauvres""Grâce à "Aziz", des routes ont été construites, les prix alimentaires ont baissé. Que Dieu lui permette d'être élu pour continuer son oeuvre", expliquait ce Négro mauritanien au seuil de sa baraque de tôles et de toiles plantée au milieu de dunes.

Christophe Châtelot

vendredi 5 juin 2009

A peine l’accord cadre de Dakar signé les nouvelles candidatures présidentielles s’annoncent

Mauritanie: le colonel Ould Vall candidat à la présidentielle

NOUAKCHOTT, Mauritanie (AFP) — Le colonel Ely Ould Mohamed Vall, ancien président de transition en Mauritanie (2005-2007), est candidat à l'élection présidentielle du 18 juillet, a affirmé vendredi l'un de ses proches.

"Il est candidat à la présidentielle. Il prépare ses bureaux et son siège de campagne qui doivent s'ouvrir ce (vendredi) soir", a annoncé un membre de son entourage familial, requérant l'anonymat et assurant que le colonel "passait ses nuits en contact avec des personnalités politiques devant superviser sa campagne".

Jeudi soir, au cours de la cérémonie de signature d'un accord de sortie de crise en Mauritanie, un communiqué signé Ely Ould Mohamed Vall avait été distribué aux journalistes, maintenant une certaine ambiguïté sur cette candidature.

"Je ne ménagerai aucun effort en vue de renforcer la démocratie véritable dans notre pays en mettant ma modeste expérience au service du peuple mauritanien dans cette phase décisive de son évolution politique" annonçait-il.

Le militaire de carrière s'était réjoui dans ce texte qu'un accord ait été signé par les grandes formations politiques pour la formation d'un gouvernement d'unité nationale et l'organisation d'un scrutin présidentiel.

La classe politique "a su, de façon civilisée, prendre ses responsabilités en sauvant ainsi le pays des graves dangers qui le menaçaient", a-t-il estimé, assurant qu'elle avait fait "prévaloir la voie de la sagesse et le sens de l'intérêt suprême de la Nation".

L'été dernier, après le coup d'Etat mené par son ancien compagnon d'armes et cousin, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, il s'était démarqué des putschistes en disant: "si la junte persiste, elle enfoncera le pays dans un tunnel bouché".

Désormais connu pour donner des conférences sur les processus de transition démocratiques à l'étranger, le colonel Vall fut le chef de la Sûreté nationale (police) du pays pendant 20 ans sous le régime de Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya (1984-2005), avant de concourir à son renversement en 2005 avec le général Ould Abdel Aziz qui dirigeait la garde présidentielle.

En se présentant dans six semaines, il se posera en rival du général Aziz qui s'est récemment dépouillé de l'habit militaire pour prendre la tête d'un parti, l'Union pour la République (UPR), majoritaire au Parlement.

jeudi 4 juin 2009

Mauritanie: libération du Premier ministre déchu, détenu depuis 6 mois

NOUAKCHOTT - Le Premier ministre mauritanien renversé par le putsch du 6 août et emprisonné depuis six mois, Yahya Ould Ahmed Waghf, a été remis en liberté jeudi après-midi, comme l'avait exigé l'opposition dans le cadre des négociations d'un accord de sortie de crise, a constaté l'AFP.

Destitué par les militaires putschistes, il est sorti vers 16H00 (locales et GMT) de la plus grande prison de Nouakchott, Dar Naïm, à la périphérie nord de la capitale, en même temps que trois co-détenus.

Une foule nombreuse les attendait à l'extérieur de la prison, a constaté un journaliste de l'AFP.

La communauté internationale avait appelé mardi à la libération rapide des personnalités écrouées en Mauritanie après le putsch.

Ces remises en liberté étaient attendues avant la signature solennelle, jeudi à Nouakchott, de l'accord de sortie de crise paraphé deux jours plus tôt, à Dakar, par les différentes parties mauritaniennes.

M. Ould Ahmed Waghf avait été écroué le 20 novembre avec quatre autres prévenus "accusés d'avoir manigancé la faillite" d'Air Mauritanie, compagnie qu'il avait dirigée entre 2004 et 2006.

"Deux hommes d'affaires ont payé solidairement jeudi le reliquat de la caution de 400 millions d'ouguiyas (1,2 million d'euros) qui était demandée par la justice pour la libération des quatre hommes", a déclaré Me Brahim Ould Ebedty, avocat de l'ex-Premier ministre et de ses codétenus

Une caution de 100 millions d'ouguiyas par personne avait d'abord été exigée par le parquet pour leur remise en liberté provisoire. Les quatre hommes avaient refusé de payer cette caution "excessive".

Puis la Cour suprême mauritanienne avait décidé d'abaisser cette caution à 10 millions d'ouguiyas (31.200 euros) par personne pour trois d'entre eux et 1 million (3.120 euros) pour le quatrième détenu.

Mais cette décision de la Cour suprême avait été "ignorée par le parquet qui a continué à exiger le paiement intégral du montant initial", a fait valoir Me Brahim Ould Ebedty.

Le défenseur s'est insurgé contre cette procédure, la qualifiant de "corruption", et d'"acte contraire aux lois qui fondent la République".

(©AFP / 04 juin 2009 18h48)

mercredi 3 juin 2009

Satisfaction après le report de la présidentielle mauritanienne

NOUAKCHOTT - Des instances internationales et des hommes politiques mauritaniens ont salué mercredi la décision de la junte de reporter l'élection présidentielle du 6 juin au 18 juillet et de mettre en place une administration provisoire pour sortir de l'impasse politique.

La formation d'un gouvernement de transition et une plus large participation au scrutin reporté sont considérés comme de premiers pas vers une sortie de l'isolement dans lequel se trouve la Mauritanie depuis le renversement, en août dernier, du premier chef d'Etat librement élu par le général Mohamed Ould Abdel Aziz.

Les partis d'opposition mauritaniens avaient rejeté la date du 6 juin parce qu'elle avait été imposée sans consultation par la junte. Des diplomates et des observateurs estimaient qu'un scrutin boycotté par l'opposition ne représenterait pas un retour à l'ordre constitutionnel réclamé par la communauté internationale.

Dans le cadre d'un accord conclu à Dakar, un gouvernement de transition dont les 26 postes seront répartis à parts égales entre des personnalités désignées par la junte et des hommes politiques d'opposition sera formé.

"C'est une sortie honorable de la crise qui met en place un cadre politique", a relevé un diplomate occidental.

Dans le cadre de l'accord conclu mardi soir dans la capitale sénégalaise, l'Union africaine, l'Onu, l'Union européenne et d'autres instances internationales se sont déclarées prêtes à apporter leur aide pour le scrutin du 18 juillet qui sera suivi, si nécessaire, d'un second tour le 1er août.

"ÉLECTION OUVERTE"

"Le délai est très court et il faut espérer que les dirigeants continueront de faire preuve de leur intention de respecter le calendrier", a remarqué le diplomate occidental.

La communauté internationale a critiqué le putsch d'Abdel Aziz. L'UA a imposé des sanctions en février et l'UE a annoncé en avril qu'elle ne pouvait coopérer avec un gouvernement militaire et qu'elle suspendrait son aide pendant deux ans.

En parvenant à un accord sous l'égide du président sénégalais Abdoulaye Wade, les dirigeants politiques mauritaniens ont manifesté leur intention d'assurer le retour rapide à l'ordre constitutionnel, s'est réjouie dans un communiqué la France, ancienne puissance coloniale.

Bien qu'ils ne l'aient pas encore confirmé, il semble que les partis d'opposition soient désormais prêts à participer au scrutin reprogrammé.

"Le parti se réunira avant de prendre une décision", a répondu Ahmed Ould Daddah, président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) à des journalistes qui lui demandaient si son parti désignerait un candidat.

Le Front national pour la Défense de la Démocratie, une coalition opposée à la junte représentée aux discussions de Dakar par Mohamed Ould Maouloud, a laissé entendre qu'elle était prête à participer à l'élection.

"Présenter un candidat du FNDD n'est pas notre priorité essentielle, mais en même temps, c'est un souhait personnel qu'il y ait un candidat", a-t-il dit.

Les observateurs s'attendaient à ce qu'en cas de scrutin le 6 juin, Abdel Aziz remporte la victoire en l'absence d'opposition sérieuse, mais ses partisans espèrent que sa décision de reporter l'élection jouera en sa faveur.

"L'élection est ouverte et cela ne nous fait pas peur", a déclaré Mohamed Ali Cherif, membre du parlement et partisan d'Abdel Aziz. "Aziz a montré sa capacité d'ouverture et d'écoute, ce qui est tout à son avantage".