lundi 15 juin 2009

Candidatures présidentielles

FNDD: rupture ou manœuvre politique

Article publié le 15/06/2009 Dernière mise à jour le 15/06/2009 à 09:36 TU

Contrairement au souhait de certains leaders politiques dont Mohamed Ould Maouloud de l’UFP (photo), il n’y aura pas de candidat unique du FNDD à la présidentielle de juillet prochain.(Photo : AFP)

Contrairement au souhait de certains leaders politiques dont Mohamed Ould Maouloud de l’UFP (photo), il n’y aura pas de candidat unique du FNDD à la présidentielle de juillet prochain.
(Photo : AFP)

Dans la perspective de la future élection présidentielle du 18 juillet, un nouveau candidat s’est officiellement fait connaître dimanche soir, il s’agit de Jemil Mansour du parti Tawassoul. C'est une rupture au sein du FNDD, (le mouvement qui rassemble les formations opposées au coup d'Etat du mois d'aout dernier), qui prévoyait une candidature unique pour le scrutin présidentiel. Le parti islamiste Tawassoul assure toutefois qu'il reste lié avec avec la coalition.

Le Conseil national du parti Tawassoul en a décidé ainsi : Jemil Mansour, son président, va donc se porter candidat à la présidentielle du 18 juillet. Joint par RFI, ce dernier précise toutefois « qu’il continu de faire parti du FNDD », le Front national de défense de la démocratie, cette coalition de partis politiques opposés au putsch d’août dernier.

Il n’y aura donc pas de candidat unique du FNDD comme le souhaitaient certains leaders politiques à l’image de Mohamed Ould Maouloud de l’UFP. Néanmoins, d’après Boydiel Ould Houmeid du parti Adil « excepté tawasoul, les autres formations devraient soutenir un seul et même candidat ».

Ratisser large

Selon toutes vraisemblances, il devrait s’agir de Messoud Ould Boulkheir, le président de l’Assemblée nationale et leader de l’APP qui s’est distingué tout au long de cette crise politique mauritanienne par la fermeté de ses convictions.

D’après un analyste « il a acquis au cours de cette période une aura que personne ne peut lui contester ». Pourquoi donc diviser le FNDD et présenter finalement deux candidats ?

Le journal Tahalil hebdo avance une hypothèse estimant que « la candidature unique ne garantit pas que tous les soutiens du FNDD voteront pour la personnalité choisie ». Un point de vue partagé par Boydiel Ould Houmeid visiblement satisfait de la candidature de Jemil Mansour : « Cela va permettre au front de ratisser large », dit-il.  

L'islamiste Ould Mansour candidat à la présidentielle
NOUAKCHOTT, 14 juin 2009 (AFP) 

Le dirigeant de l'unique parti islamiste mauritanien, Mohamed Jemil Ould Mansour, a été investi dimanche candidat à l'élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 18 juillet, a annoncé à l'AFP le porte-parole de cette formation.

"Le conseil national avait deux choix: appuyer une candidature unique du Front anti-putsch (opposé au coup d'Etat d'août) ou opter pour une candidature interne du parti", a expliqué M. Ould Wedia au nom du Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD, ou Tewassoul en arabe).

"La majorité des membres du conseil a pris l'option d'investir son président, tout en conservant une coordination avec les forces du changement", a ajouté le porte-parole.

Il s'agit de la première candidature d'un islamiste à la présidence de la République islamique de Mauritanie depuis la légalisation, en 2007, de l'unique parti se réclamant de la religion.

Le député Jemil Ould Mansour, 45 ans, a essentiellement prôné ces dernières années un islam tolérant, démocratique et rejetant la violence.

Depuis 10 mois, il a beaucoup milité contre la prise du pouvoir par l'armée, aux côtés des autres responsables de la coalition anti-putsch.

Ancien leader de l'Organisation estudiantine islamique (clandestine), il avait été emprisonné plusieurs fois sous le régime de Maaouiya Ould Taya (1984-2005).

Son parti compte cinq députés à l'Assemblée nationale.

En mai 2008, deux de ses membres avaient fait leur entrée au gouvernement, sous le régime du président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, quelques mois avant le putsch. Mais les députés frondeurs de la majorité présidentielle avaient contesté l'ouverture du gouvernement à l'opposition et les deux ministres du RNRD n'avaient pas été reconduits en juillet 2008.