dimanche 31 janvier 2010

Angoisse et espoir pour l’otage français


Pierre Camatte otage MaliParu dans leJDD

Pierre Camatte (à droite) connaissait bien la région dans laquelle il a été enlevé en novembre dernier. (Maxppp)

La nébuleuse terroriste Al-Qaïda avait donné jusqu’au 30 janvier. Passé cette date, le Français Pierre Camatte, enlevé au Mali le 26 novembre dernier, devait être exécuté. Samedi soir, à 22 heures, l’ultimatum a été officiellement repoussé à une date indéterminée. "Nous faisons tout, nous avons de l’espoir", indiquait un peu plus tôt à l’AFP un négociateur malien sous couvert de l’anonymat. Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui détient en tout six Européens en otages dans la région, avait menacé depuis le 10 janvier d’exécuter Pierre Camatte si quatre de ses combattants détenus au Mali n’étaient pas libérés d’ici à vingt jours.

Le Français Pierre Camatte, 61 ans, connaissait bien la région. Il y venait depuis une quinzaine d’années et semblait vouloir s’y installer définitivement. Président de l’association vosgienne Gérardmer-Tidamene, il apportait depuis toutes ces années des fournitures scolaires, avait construit un puits et soutenu la création d’une cantine et d’un dispensaire. Son dernier projet était de développer l’étude d’une plante qui pourrait soigner le paludisme. Il a été enlevé en pleine nuit, dans sa chambre d’hôtel, à Menaka, dans la région de Gao, à 1500 km de la capitale, Bamako.

Une zone infestée de criminels

Ce rapt a été suivi des enlèvements en Mauritanie voisine par les membres d’AQMI de trois humanitaires espagnols le 29 novembre, et de deux Italiens, dont une femme originaire du Burkina Faso, le 18 décembre. A l’inverse des trois Espagnols enlevés, il n’y aurait eu aucune preuve de vie du Français, selon un membre de l’association Gérardmer-Tidamene. Le président Amadou Toumani l’a martelé en prononçant ses voeux il y a quelques jours, "la politique de sécurité dans la zone saharo-sahélienne sera renforcée". Difficile à envisager, dans la mesure où cette zone sahélienne, aux confins du Mali, de la Mauritanie, de l’Algérie et du Niger, est depuis toujours infestée par les criminels en tout genre.

Cette région à hauts risques pour les Occidentaux sert aussi, depuis quelques années, de terre de repli aux sympathisants de la branche d’Al-Qaïda au Maghreb. C’est depuis cette région que les terroristes planifient les kidnappings d’Occidentaux, tandis que les criminels organisent le trafic de drogue, à destination en priorité du Soudan, de l’Egypte et de la Mauritanie. Le tout sous l’oeil impuissant des dirigeants des pays concernés. D’autant que les membres d’Al- Qaïda ont également réussi à infiltrer les zones tribales inaccessibles, et n’ont pas hésité à passer des alliances circonstancielles avec certains chefs de tribu, compliquant encore davantage la tâche des autorités locales.

Karen Lajon - Le Journal du Dimanche

Explosion dans un entrepôt de gaz

Au moins cinq personnes ont été tuées, deux portées disparues et trois blessées dimanche à Nouakchott à la suite d'une violente explosion dans un entrepôt de gaz industriel à Nouakchott (Mauritanie). L'explosion a eu lieu à la mi-journée dans le quartier de Ksar, détruisant en grande partie l'entrepôt. La piste de l'accident est privilégié.Le bilan pourrait s'alourdir dans la journée, des témoins parlant de "personnes bloquées sur les lieux". Au moins deux corps ont été retirés du cratère provoquée par l'explosion.

Otage français au Mali: l'ultimatum d'Al-Qaïda a été repoussé

Photo non datée de l'otage Pierre Camatte (d) au Mali, en compagnie d'un homme non identifié

Serge DANIEL (AFP)

BAMAKO — La branche maghrébine d'Al-Qaïda, qui menace d'exécuter un otage français enlevé fin novembre au Mali, a repoussé à une date indéterminée son ultimatum, qui expirait dans la nuit de samedi à dimanche, a indiqué samedi soir à l'AFP un négociateur malien.

"L'ultimatum a été repoussé par Al-Qaïda. J'ai donné l'information au gouvernement malien, qui a communiqué avec la France" a précisé cette source s'exprimant sous couvert de l'anonymat et qui est au coeur des tractations.

"Il n'y a pas de date précise donnée (pour la prolongation de l'ultimatum) mais il faut qu'on fasse vite pour trouver une solution", a ajouté ce responsable.

"Les gens (d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, Aqmi) demandent en tout cas la libération très rapide de leurs quatre prisonniers qui sont au Mali. Ils ne demandent rien d'autre", a ajouté la même source.

Il s'agit du premier otage français détenu par Aqmi. Selon une source proche du dossier, "ces derniers jours, Paris a dépêché à Bamako plusieurs émissaires, dont des proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy (le président français) pour obtenir la libération de l'otage français".

La branche d'Al-Qaïda au Maghreb, qui détient en tout six Européens en otage, avait menacé le 10 janvier d'exécuter le Français Pierre Camatte, si quatre de ses combattants (deux Mauritaniens, un Algérien et un Burkinabè) détenus au Mali n'étaient pas libérés d'ici le 30 janvier.

Une source proche des intermédiaires négociant la libération du Français avait également évoqué une "rançon".

Mais le négociateur malien a démenti samedi la demande d'une rançon: "les gens qui avaient parlé de rançon sont des escrocs qui se disaient intermédiaires, mais qui voulaient seulement empocher de l'argent".

Un peu plus tôt samedi, le négociateur malien avait affirmé qu'il "avait de l'espoir" que la vie de l'otage français soit épargnée.

Mais ces menaces sont prises d'autant plus au sérieux que, début juin 2009, Aqmi avait annoncé avoir tué, pour la première fois, un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer qu'elle détenait depuis janvier, Londres ayant refusé de céder au chantage des combattants islamistes.

Ces derniers avaient d'abord donné aux autorités britanniques un ultimatum de 20 jours pour libérer l'islamiste radical Abou Qatada emprisonné en Grande-Bretagne. Ce délai avait été prolongé de 15 jours puis l'otage avait été exécuté.

Pierre Camatte, a été kidnappé par des inconnus en pleine nuit le 26 novembre dans un hôtel de Ménaka, dans le nord-est désertique du Mali, près du Niger.

Agé de 61 ans, M. Camatte préside une Association entre la ville de Gérardmer (Vosges, est de la France où il est domicilié) et Tidarmene, localité du nord du Mali.

Il partageait son temps entre la France et le Mali, où il s'occupait notamment de la culture d?une plante thérapeutique contre le paludisme.

La branche maghrébine d'Al-Qaïda a, plusieurs fois, pris pour cible la France et des ressortissants français ces dernières années dans la zone sahélienne.

Fin décembre 2007, quatre touristes français avaient été assassinés dans le sud de la Mauritanie. Et début août 2009, un jeune kamikaze mauritanien s'est fait exploser près de l'ambassade de France à Nouakchott. Deux gendarmes français ont été blessés.

Le rapt de Pierre Camatte a été suivi d'enlèvements en Mauritanie par des membres d'Aqmi de trois humanitaires espagnols, le 29 novembre, et de deux Italiens le 18 décembre, dont une femme originaire du Burkina Faso.

Parallèlement, en Mauritanie voisine, l'enquête semble avancer concernant les trois otages espagnols, avec l'arrestation de quatre membres présumés d'Aqmi ces derniers jours.

Mauritanie/otages espagnols: arrestation de quatre suspects en une semaine

Quatre hommes soupçonnés d'avoir participé à l'enlèvement par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) de trois volontaires humanitaires espagnols le 29 novembre en Mauritanie ont été arrêtés dans ce pays en une semaine, a-t-on appris samedi de source sécuritaire mauritanienne.

La dernière arrestation, vendredi, concerne Bou Ould Eweimar, 41 ans, un gardien de pylônes d'un opérateur de téléphonie mobile de Mauritanie sur la route entre Nouakchott et Nouadhibou (nord), selon cette source. C'est sur cet axe très fréquenté que les trois Espagnols ont été kidnappés.

Il est notamment soupçonné d'avoir "fourni la logistique aux preneurs d'otages", a souligné cette source sans autre précision. Il pourrait s'agir de la fourniture de carburant, selon les observateurs.

Il a été arrêté par la gendarmerie à 125 km au sud du grand port de Nouadhibou et transporté vers la capitale où il est interrogé. Les otages ont été enlevés près du lieu où travaillait le gardien.

Selon cette même source sécuritaire, "trois autres personnes ont été arrêtées en début de semaine par les services de sécurité", notamment à Bir Mogrein, une localité situé à l'extrême nord du pays, près du Sahara occidental (Maroc)

Si le suspect arrêté vendredi est Mauritanien, les trois autres "seraient étrangers", a précisé cette source. Ils sont toujours interrogés à Nouakchott.

L'audition des trois suspects a permis l'interpellation, vendredi, du quatrième homme, selon cette source sécuritaire.

Le 21 janvier, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, avait indiqué que les trois Espagnols, détenus dans le nord désertique du Mali, allaient "bien".

"Selon les dernières informations reçues, ils vont bien", avait déclaré le ministre à une télévision, tout en insistant une fois de plus sur la "discrétion maximale" requise autour des tractations pour leur libération.

Le quotidien El Mundo a de son côté affirmé que le gouvernement espagnol avait pu voir une vidéo prouvant qu'ils étaient en vie.

La branche maghrébine d'Al-Qaïda détient également un couple d'Italiens, enlevé en Mauritanie, et un ressortissant français kidnappé au Mali.

vendredi 29 janvier 2010

Les Socialistes diagnostique le processus démocratique en Afrique

Le parti socialiste en collaboration avec l’UFP de Mauritanie a organisé hier un colloque. Son thème est : « Processus démocratiques en Afrique : état des lieux, enjeux et perspectives ». La cérémonie d’ouverture a réuni beaucoup de participants venus d’autres pays africains. Au cours de la cérémonie d’ouverture, le Secrétaire général du parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng, a expliqué le choix du thème par la brûlante actualité, en Afrique plus généralement et dans notre sous-région ouest africaine de façon plus aiguë ». C’est pourquoi, l’un des objectifs du colloque est d’identifier les plus importantes sources de ces remises en cause d’un processus qui, un temps donné, avait fait espérer voir l’Afrique tourner le dos à ces « maladies infantiles » des indépendances et s’engager dans la voie d’un processus continu de progrès.


Les Socialistes diagnostique le processus démocratique en Afrique
Dans son discours d’ouverture, le Secrétaire général du parti socialiste qui a dit toute sa joie de réunir des partis africains à Dakar et de confirmer la longue tradition panafricaniste du Parti socialiste du Sénégal, de Léopold Sédar Senghor à nos jours, estime que le thème suscite en « nous un immense intérêt ». Car le socialisme, selon Jaurès : « c’est la démocratie jusqu’au bout ». Et c’est parce que nous croyons que le socialisme et la démocratie constituent les deux faces d’une même pièce que « nous devons », à la lumière des mutations de notre époque, accorder plus de réflexion à la construction démocratique.

C’est la raison pour laquelle, le parti socialiste du Sénégal s’honore d’accueillir à Dakar une aussi « auguste assemblée » de dirigeants de partis politiques, dont certains ont eu à exercer ou exercent encore, parmi les plus hautes charges de l’Etat dans leurs pays respectifs, celles de Président d’Assemblée nationale et de Premier ministre entre autres.
Le choix de ce thème n’est pas fortuit. Il est lié au contexte actuel de la situation politique. « Si nous avons choisi ce sujet de réflexion, c’est parce qu’il est d’une brûlante actualité, en Afrique plus généralement et dans notre sous-région ouest africaine de façon plus aiguë » a estimé Ousmane Tanor Dieng.

En effet, le socialiste constate que les processus démocratiques connaissent certes des succès, mais aussi et surtout des remises en cause. C’est pourquoi, l’un des objectifs du colloque est d’identifier les plus importantes sources de ces remises en cause d’un processus qui, un temps donné, avait fait espérer voir l’Afrique tourner le dos à ces « maladies infantiles » des indépendances et s’engager dans la voie d’un processus continu de progrès.

Pour Tanor Dieng, « notre sous-région, ouest-africaine, sans constituer une exception sur le continent ou dans le monde, n’en revêt pas moins aujourd’hui quelques uns des traits du monstre à abattre ». Ces traits, (coups d’Etat, les tripatouillages de la Constitution, les prises de décision unilatérales sur des questions qui engagent toute la Nation, la manipulation de symboles religieux et ethnicistes, les contournements des procédures démocratiques de dévolution du pouvoir), sont entre autres des pratiques récurrentes dans notre espace politique sous-régional.

Ces pratiques peuvent être dépassées car pour le patron des Socialistes sénégalais, une autre voie est possible ; celle qui consiste à repenser la démocratie dans son lien nécessaire avec la fondation ou la refondation de l’Etat de droit.

Pour ce faire, Ousmane Tanor Dieng préconise de commencer à rompre avec l’erreur primordiale. « Il faut, en effet, commencer par rompre avec l’erreur primordiale qui a été de déconnecter la construction étatique de l’édification de la République et de la réalisation du projet démocratique. Alors que justement, il est impératif de relier les unes aux autres dans la charpente de l’Etat de droit en y associant la question tout aussi centrale de la citoyenneté ».

Ahmadinejad salue la position de la Mauritanie vis à vis d'Israël

TEHERAN - Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a salué mardi l'attitude de la Mauritanie qui a rompu en 2009 ses relations avec Israël, lors d'une visite officielle de son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz en Iran, a rapporté mardi la presse.

"La décision de la Mauritanie de rompre ses relations avec Israël est d'une grande valeur et doit être un modèle pour les autres pays islamiques. Les sionistes sont très en colère à cause de cette décision car ils veulent faire croire que leurs relations avec le monde islamiques sont normales", a affirmé M. Ahmadinejad.

Il a ajouté que l'Iran et la Mauritanie pouvaient "coopérer pour répondre à leurs besoins mutuels", sans autres précisions. La Mauritanie a rompu ses relations avec Israël en janvier 2009.

A la suite de cette décision, Téhéran a promis de développer sa coopération bilatérale avec Nouakchott. Selon les médias iraniens citant le site de la présidence iranienne, le président mauritanien a déclaré de son côté que "la Mauritanie était disposée à coopérer avec la République islamique d'Iran au niveau régional, du monde arabe et du monde islamique". L'Iran ne reconnaît pas l'existence de l'Etat hébreu et aide les mouvements
palestiniens islamistes.

AFP

L'UE confirme son feu vert à la reprise de la coopération

BRUXELLES - Les ministres européens des Affaires étrangères ont confirmé lundi la reprise complète de leur coopération avec la Mauritanie, prenant acte du "retour à l'ordre constitutionnel" dans ce pays.

"L'UE considère qu'une solution consensuelle de sortie de la crise politique a été mise en oeuvre" et que "la Mauritanie est retournée à l'ordre constitutionnel", soulignent les ministres dans un texte adopté lundi.

Ils ont par conséquent décidé de mettre fin au gel de la coopération au développement avec la Mauritanie décidée à la suite du coup d'Etat mené en août 2008 par Mohamed Ould Abdel Aziz.

Le texte invite en même temps la Mauritanie "à engager un dialogue politique approfondi avec elle afin de renforcer la stabilité du pays". Juste après le coup d'Etat, l'UE avait gelé ses programmes d'aide à la Mauritanie, exceptés l'aide humanitaire et l'appui direct à la population.

Puis, en avril 2009, elle avait officiellement "suspendu" pour deux ans sa coopération avec la Mauritanie, en exigeant "un retour complet à l'ordre constitutionnel", c'est-à-dire l'arrivée au pouvoir d'un "chef d'Etat légitime".

L'UE avait déjà graduellement repris ses interventions en Mauritanie, après la mise en application des accords de sortie de crise qui ont conduit à l'organisation d'une élection présidentielle, remportée en juillet 2009 par Mohamed Ould Abdel Aziz.

AFP

mardi 26 janvier 2010

Un Malien inculpé pour le rapt du couple d'Italiens en décembre

Image obtenue le 30 décembre 2009 du Centre américain de surveillance des sites islamistes (SITE), montrant le couple dIitaliens enlevés le 18 décembre en Mauritanie

NOUAKCHOTT — Un ressortissant malien, arrêté fin décembre en Mauritanie, a été inculpé et écroué à Nouakchott pour son "implication" dans l'enlèvement le 18 décembre de deux Italiens, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a-t-on appris mardi de source judiciaire.

"Le juge anti-terroriste au tribunal de Nouakchott a inculpé lundi soir le terroriste présumé pour son implication dans l'enlèvement (des deux Italiens, ndlr) et pour appartenance à une organisation ayant pour but de commettre des actes terroristes+" (appellation désignant habituellement Aqmi, ndlr), a précisé la source judiciaire.

Le prévenu, Abderrahmane Ould Imidou, a été placé en détention à la prison de Nouakchott, selon la même source.

Il avait été interpellé, dans le sud-est de la Mauritanie, quelques jours après le rapt dans la région d'un couple d'Italiens qui se rendaient en minibus au Burkina Faso.

Une source au sein de la gendarmerie avait alors déclaré qu'Abderrahmane Ould Imidou avait été arrêté "alors qu'il achetait des provisions de nourriture dans un marché hebdomadaire, à Teidatt, non loin de Kobenni", près de la frontière avec le Mali.

Il était alors soupçonné d'avoir "assuré l'approvisionnement des bases d'Aqmi dans le nord malien" et d'avoir "collaboré" à l'enlèvement des Italiens, selon la même source. L'agence en ligne ANI (Agence Nouakchott d'informations) avait affirmé que l'homme avait "avoué avoir collaboré avec les preneurs d'otages pour les renseigner sur les mouvements des deux Italiens en contrepartie d'une somme d'argent importante".

Aqmi détient actuellement six otages européens: trois Espagnols, un Français et les deux Italiens, enlevés en novembre et décembre en Mauritanie et au Mali.

lundi 25 janvier 2010

L’armée mauritanienne appréhende trois personnes suspectées de terrorisme, au nord du pays

APA-Nouakchott Trois personnes suspectées d’être des terroristes ont été arrêtées dimanche dans une zone relevant du département de Bir Moghrein (extrême-nord) à 1200 km au nord de Nouakchott, a-t-on appris de bonne source.

Les présumés terroristes ont été localisés et mis aux arrêts par des membres de l’armée mauritanienne, a indiqué une source militaire sous couvert d’anonymat, ajoutant également qu’un téléphone de type Thuraya, recherché par la police mauritanienne, a été retrouvé avec l’un des membres du groupe incriminé.

La même source affirme que ces personnes sont d’anciens militaires du Front Polisario, mais l’enquête qui se poursuivra à Nouakchott va établir davantage de précisions sur l’identité de ces personnes.

Plusieurs terroristes et trafiquants ont été appréhendés sur la frontière entre la Mauritanie et l’Algérie, grâce à une surveillance assidue des militaires mauritaniens dans cette zone désertique.

Nouakchott a adopté récemment une nouvelle loi de lutte contre le terrorisme autorisant les perquisitions à domicile à tout moment, la mise sur écoute des téléphones mobiles au besoin ainsi que l’interpellation de toute personne dont le comportement est soupçonné de porter préjudice à la sécurité du pays.

Cette loi a été adoptée au lendemain de l’enlèvement de trois humanitaires espagnols, un couple italien et l’assassinat d’un ressortissant américain, indique-t-on.

Le dialogue avec les islamistes butte sur la question idéologique

Le dialogue avec les salafistes mauritaniens accusés de terrorisme et détenus à Nouakchott, "est une question idéologique qui requiert la patience, dont les résultats ne peuvent être obtenus du jour au lendemain", a déclaré dimanche soir Mohamed Elmoctar Ould M’Balle, porte- parole de la commission des oulémas chargés de ce dialogue.

Ould M’Balle, qui s’adressait à la presse nationale et internationale, a estimé que le dialogue entre les oulémas et les détenus, engagé depuis le 18 janvier en vue de régler le problème du terrorisme en Mauritanie, "se poursuit sur la bonne voie".

"Des étapes très encourageantes ont été déjà franchies et nous sommes persuadés que les résultats seront satisfaisants", a-t-il souligné.

Il a précisé, à propos de ce dialogue, qu’il ne s’agit pas de " négociation où les parties concernées doivent faire des concessions pour arriver à un compromis. C’est plutôt un débat spirituel et scientifique, exigeant une argumentation idéologique réfléchie pour corriger certaines interprétations (de concepts islamiques)".

C’est au cours d’un colloque tenu durant la première semaine de janvier, consacré à l’extrémisme et à la violence, que les oulémas de Mauritanie avaient recommandé aux autorités du pays d’ouvrir un dialogue avec "les détenus salafistes" en vue de trouver une solution à la violence terroriste que connaît la Mauritanie depuis 2005.

A l’ouverture du dialogue avec les "salafistes jihadistes, le ministre de l’Orientation islamique avait rappelé que l’Etat, qui veut garantir son intégrité territoriale par la solution sécuritaire, cherche aussi à ouvrir un dialogue sérieux et franc avec toutes les parties concernées, conformément aux préceptes de la Charia (loi islamique) qui constitue la première référence pour tous les Mauritaniens pour lutter contre l’extrémisme.

Vendredi dernier, Ahmedou Ould Lemrabott Ould Habibou Rahmane, imam de la grande mosquée de Nouakchott, avait indiqué dans sermon que la plupart des 67 jihadistes détenus "ont déjà annoncé leur repentir à travers les médias privés".

L’imam est membre de la commission des oulémas chargée du dialogue avec les détenus salafistes.

Xinhua

Manifestation contre un décret instituant des indemnités de logement

NOUAKCHOTT(Xinhua) -- Quatorze syndicats de l'enseignement mauritaniens ont manifesté ce dimanche pour leur protester contre la dernière décision du gouvernement mauritanien de mettre fin aux conventions de logement en faveur des fonctionnaires, a constaté Xinhua.

La prime instituée pour compenser l'octroi d'un logement (15 à 25 dollars par mois) est "dérisoire" et "largement décevante" par les syndicats qui ont organisé des sit-in à plusieurs endroits de Nouakchott la pour signifier leur mécontentement.

Le gouvernement, qui dépense 7 millions de dollars par an pour loger ses agents dans des maisons souvent louées à des particuliers, avait décidé de mettre fin à cette pratique à partir de février 2010 et de verser directement aux ayant droit des indemnités. Il avait également décidé de retirer les véhicules de fonction.

Les 14 syndicats de l'enseignement fondamental et secondaire ont exigé la révision du décret sur les indemnités et l'ouverture d'un dialogue social par le gouvernement, estimant que les indemnités mentionnées dans le décret sont inférieures à celles annoncées par le Premier ministre en janvier (55 à 100 dollars).

jeudi 21 janvier 2010

Mauritanie : résultats "encourageants" du dialogue avec les salafistes

Le dialogue entre les oulémas mauritaniens et les jeunes accusés de terrorisme a abouti à "des résultats encourageants", a indiqué mercredi le porte- parole de la commission des oulémas, Mohamed Elmoctar Ould M’Balle au cours d’un point de presse.

Ould M’Balle a souligné que la commission des oulémas, engagée dans ce dialogue, ne considère pas les salafistes comme des " criminels" ni de "terroristes".

"Pour nous, ces jeunes gens sont nos coreligionnaires, nos frères et nos concitoyens", a-t-il affirmé.

Il s’agit, a-t-il expliqué, d’une prise de contact avec tous les groupes dans le but de pouvoir les éclairer sur certains points où ils auraient fait une mauvaise interprétation de la loi ou de la pensée islamique.

Ould M’Balle a également précisé que l’objectif principal est de pouvoir ramener ces gens à "la vérité et au repentir".

Il a relevé par ailleurs que le terrorisme est un problème international que les Etats traitent diversement. Les autorités mauritaniennes, a-t-il souligné, ont opté pour l’ouverture du dialogue pour cultiver la compréhension en vue de réaliser la paix.

La première séance du dialogue avec les "salafistes jihadistes" a eu lieu lundi dernier en présence du ministre de l’Orientation islamique, lequel avait indiqué que ce dialogue vise à mettre un terme au dossier du terrorisme dont la menace continue à peser sur la paix sociale en Mauritanie.

Il avait également rappelé que l’Etat, qui veut garantir son intégrité territoriale par la solution sécuritaire, cherche aussi à ouvrir un dialogue sérieux et franc avec toutes les parties concernées, conformément aux préceptes de la Charia (loi islamique) qui constitue la première référence pour tous les Mauritaniens pour lutter contre l’extrémisme.

Xinhua

lundi 18 janvier 2010

Des imams interdisent l’excision en Mauritanie

Ils ont signé une fatwa contre les mutilations génitales féminines
Trente quatre imams et oulémas mauritaniens ont signé, la semaine dernière, à Nouakchott, une fatwa interdisant la pratique de l’excision dans leur pays. Sous l’impulsion du Forum de la pensée islamique et du dialogue entre les cultures, du gouvernement et de l’Unicef, les spécialistes de la loi islamique ont débattu d’une pratique jusqu’alors taboue et contre laquelle il sera désormais possible de prêcher à l’intérieur comme en dehors des mosquées.

Une trentaine de personnalités religieuses faisant autorité en Mauritanie ont signé unefatwa (avis juridique qui a valeur de loi), le 12 janvier, condamnant les mutilations génitales féminines (MGF). Cette fatwa stipule que les excisions « ont été avérées néfastes par les experts. Une telle pratique est donc interdite au vu des dommages qu’elle entraîne ». Ses auteurs étaient réunis les 11 et12 janvier derniers au Palais des Congrès de Nouakchott, dans un atelier organisé par le ministère des Affaires sociales, de l’Enfance et de la Famille, le Forum de la Pensée Islamique et du Dialogue des Cultures, et appuyé par l’Unicef (Le Fonds des Nations unies pour l’enfance).

Le docteur Cheikh ould Zein, secrétaire général du Forum de la pensée islamique, a expliqué les raisons qui les ont conduits à cette décision. « Les points essentiels sur lesquels il convient de s’interroger : est-ce qu’il y a dans le Coran des textes très clairs qui demandent cette chose-là ? Ils n’existent pas. », a-t-il déclaré.

Les mutilations génitales sur les femmes n’ont pas de lien avec la religion, contrairement à ce que de nombreuses familles tendent à faire croire. Les oulémas et imams réunis ont même déclaré que l’excision est une pratique anti-islamique, la religion condamnant tout acte ayant des répercussions négatives sur la santé.

Un pas en avant

D’après les chiffres fournis par le gouvernement et l’UNICEF, l’excision touche près de 72% des Mauritaniennes. Officiellement, elle est prohibée depuis que le pays a ratifié la Convention Internationale des Droits des Enfants, en 1989. Cependant, cette prohibition formelle n’a pas mis fin à l’activité des exciseuses. Nombre de fillettes de quelques jours sont toujours conduites par leurs proches chez la chirurgienne traditionnelle du village. Les enfants des ethnies soninkés et peuls étant les plus fréquemment victimes de cette pratique.

Mais Cheik ould Zein est convaincu que la fatwa édictée la semaine dernière aura un grand impact sur les mentalités. « L’excision féminine était un tabou. L‘excision est désormais vue comme un crime contre l‘espèce humaine », a-t-il déclaré. A la suite de ce colloque, le gouvernement s’est engagé à lancer des actions de sensibilisation pour mettre fin à l’excision.

Les mutilations génitales sur les femmes sont avant tout liées à une pratique rituelle consistant à l’ablation de la partie externe du clitoris et des petites lèvres. Rite initiatique au même titre que la circoncision chez les garçons, elles ont pour but de limiter l’accès des femmes à une sexualité libre et d’affaiblir leur désir.Les risques encourus par les femmes sont considérables. L’opération est souvent pratiquée dans des conditions hygiéniques déplorables et des complications peuvent survenir à la suite de l’intervention : hémorragie, infection, complication lors de l’accouchement, traumatisme psychologique… L’excision est une pratique encore courante dans une vingtaine de pays africains.

Laura Adolphe

Dialogue gouvernement/prisonniers salafistes

Le gouvernement mauritanien a lancé lundi un "dialogue spirituel" avec les prisonniers salafistes en Mauritanie, une première dans ce pays frappé par une série de violences attribuées à Al-Qaïda, a constaté un journaliste de l'AFP.

La cérémonie de lancement s'est tenue à la prison centrale de Nouakchott où sont détenus 67 salafistes mauritaniens en instance de jugement pour "actes terroristes", dont les tueurs de quatre touristes français en décembre 2007 à Aleg (sud).

"Nous sommes ici aujourd'hui pour discuter ensemble des voies et moyens de sortir d'une crise qui menace la paix civile dans un pays connu pour son esprit de tolérance, de magnanimité et d'ouverture", a expliqué le ministre mauritanien des Affaires islamiques, Ahmed Ould Nini.

Il a appelé ses interlocuteurs à tirer profit de ce dialogue qui sera conduit par une vingtaine d'érudits mauritaniens, des oulémas et des imams.

Les prisonniers salafistes semblaient divisés avec cependant une majorité favorable au dialogue et prête au repentir, notamment 47 d'entre eux ayant récemment lancé un appel à des discussions avec le pouvoir.

Les opposants à ce dialogue sont menés par Al-Khadim Ould Semman, en prison depuis 2008 et poursuivis notamment pour l'assassinat des touristes français à Aleg.

"Je parle au nom de ceux qui portent les armes pour combattre les mécréants et leurs acolytes parmi les dirigeants dans les pays musulmans" a-t-il lancé, brandissant une banderole au nom d'Al-Qaïda.

"Il est le porte-voix d'un groupe minoritaire parmi ceux qui ont (les mains entachées de) sang et qui ne s'attendent donc pas à être libérés", a expliqué à l'AFP un membre de la délégation officielle.

Le dialogue est prévu pour durer trois jours mais il pourrait se prolonger "si cela s'avérait nécessaire", selon les autorités.

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué ces deux dernières années une série d'actions meurtrières en Mauritanie, dont l'assassinat fin 2007 de quatre Français à Aleg (sud) et celui d'un Américain en juin dans la capitale.

Trois humanitaires espagnols ont été enlevés, le 29 novembre, un rapt suivi de celui de deux touristes italiens en décembre sur le sol mauritanien.

AFP

Ould Abdel Aziz invite l’opposition au dialogue politique

Le président mauritanien Ould Abdel Aziz a invité dimanche l’opposition politique à un dialogue constructif, en ouvrant un colloque sur la gouvernance politique en Mauritanie.

Le chef de l’Etat ouvrait de ce colloque, boycotté par les principales formations de l’opposition, a souligné que "le minimum que puisse faire l’opposition c’est de contribuer à un débat dont l’objectif principal est la recherche de l’intérêt du peuple mauritanien".

Il a également déclaré en substance que toute personne qui s’ abstient de contribuer à ce débat, contribue, d’une façon ou d’une autre, à perturber la marche du pays vers le développement. Pour lui, "le dialogue et les échanges constituent le meilleur moyens pour atteindre le progrès".

Le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UPR), a invité, depuis une semaine, tous les partis politiques à prendre part à ce colloque qu’il organise, durant trois jours, au nom de la majorité politique et parlementaire sous le thème "Gouvernance politique en Mauritanie durant les 50 dernières années".

La Coordination l’Opposition (COD) a répondu par le boycott, affirmant qu’elle devrait, d’abord, être associée à la conception du programme du colloque avant l’invitation.

Pour leur part, les partis Tewassoul des islamistes modérés et l’Alliance pour la Justice et la Démocratie de Ibrahima Moctar Sarr, à coloration négro-africaine, participent au colloque.

Xinhua

vendredi 15 janvier 2010

Les leaders islamiques mauritaniens condamnent les mutilations génitales

Mohamed Yahya Ould Abdel Wedoud pour Magharebia à Nouakchott – 15/01/10

[Georges Gobet/AFP/Getty Images] Les érudits islamiques de Mauritanie ont publié une fatwa interdisant les mutations génitales dans le pays.

Trente-quatre personnalités religieuses et nationales de renom en Mauritanie ont signé cette semaine une fatwa condamnant les mutilations génitales sur les femmes, une pratique qui reste très répandue dans certaines parties du pays.

Cette fatwa, dont les auteurs se sont réunis lundi 11 et mardi 12 janvier à Nouakchott, stipule que ces mutilations "ont été avérées néfastes par les experts, sur le moment et par la suite. Une telle pratique, réalisée à domicile, est donc interdite au vu des dommages qu'elle entraîne".

Les auteurs citent le travail de l'expert en droit islamique Ibn al-Hajj pour étayer leur jugement, selon lequel "[d]e telles pratiques n'étaient pas présentes dans les pays du Maghreb au cours des derniers siècles".

Les mutilations génitales ne sont "pas une habitude instinctive, selon les Malkis ; elles ont par conséquent été abandonnées dans les régions nord et ouest du pays", ajoutent les auteurs, qui s'étaient réunis pour un colloque organisé par le Forum de la pensée islamique. Les leaders islamiques mauritaniens, l'association des oulémas et des responsables du gouvernement participaient à cette rencontre.

"Cette rencontre a été importante. De nombreuses dispositions ont été prises, car il s'agit d'un sujet sensible et vital", a déclaré le Dr. Sheikh Ould Zein Ould Imam, secrétaire général du forum et professeur de jurisprudence à l'Université de Nouakchott, à Magharebia, jeudi.

"Il ne fait aucun doute que cette fatwa luttera de manière significative [contre les mutilations], dans la mesure où elle retire le masque religieux derrière lequel s'abritaient de telles pratiques", a jouté le professeur. "Mais nous avons besoin d'une campagne dans les médias destinée à faire connaître cette fatwa, l'expliquer et éclaircir sa signification religieuse et sociale."

De nombreuses femmes que Magharebia a rencontrées jeudi dans la capitale ont applaudi au résultat de ce colloque.

"Je pense que réunir un colloque islamique à Nouakchott en cette période pour discuter [des mutilations génitales] est un pas gigantesque, parce qu'il met un terme au tabou religieux qui entourait ce phénomène", a déclaré Alia, 24 ans, une étudiante. "Utiliser la religion pour justifier le mal n'est rien d'autre que du terrorisme idéologique systématique."

"Ce colloque, que nous avons tous suivi, contribue de manière importante à contenir un danger qui menace les femmes dans un pays aussi conservateur que celui-ci", a-t-elle ajouté.

Certaines femmes ont expliqué à Magharebia que ce récent changement était attendu depuis longtemps.

"Où étaient ces imams ces dix dernières années, lorsque [les mutilations] tuaient des dizaines de filles chaque année ?", interroge l'amie d'Alia, Miriam, une ménagère de 30 ans circoncise dans son enfance. "Ces imams et les victimes de cette circoncision vivaient-ils sur des planètes différentes ? Personnellement, je n'ai pas la réponse à ces questions."

"Tout ce que j'essaie de dire, c'est que nous avions besoin il y a longtemps déjà de cette fatwa interdisant la circoncision", ajoute-t-elle. "J'ai été victime de cette coutume violente quand j'avais sept ans, et elle m'a laissé une cicatrice psychologique indélébile."

"Les mutilations sont l'une des coutumes douloureuses dont souffrent les femmes de Mauritanie, notamment à Brakna, Gorgol, Assaba et Hodh Ech Chargui, où cette pratique concerne 72 pour cent d'entre elles", a-t-il ajouté.Dans son discours d'ouverture à ce colloque, lundi, le secrétaire général du ministère des Affaires sociales, Mohamed Ould Ely Telmoudy, a déclaré qu'il était nécessaire de présenter un avis médical mutuellement partagé qui souligne les risques de ces mutilations génitales, en collaboration avec des organisations internationales comme l'UNICEF.

"Nous entendions parler, de temps à autre, de certaines fatwas individuelles interdisant la circoncision", a expliqué le sociologue Mukhtar Ould Waled à Magharebia. "Mais aujourd'hui, nous disposons d'une fatwa collective présentée par trente-quatre érudits religieux de premier plan."

"[Les mutilations génitales] sont un phénomène social dont nous devons extraire les racines religieuses", a-t-il ajouté. "Alors seulement ce phénomène sera pénétrable et destructible. Ce colloque est le signe clair que la circoncision pourra être totalement éradiquée à l'avenir."

L'Espagne reçoit une preuve de vie de ses humanitaires otages d'Al-Qaïda

Carte du Mali

MADRID — Le gouvernement espagnol a pu voir une vidéo prouvant que les trois humanitaires espagnols retenus en otage dans le nord du Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont en vie, a rapporté vendredi le quotidien El Mundo.

Le ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, interrogé par la télévision publique sur ces informations, a décliné tout commentaire.

Selon El Mundo qui cite des sources proches du dossier, cette vidéo "est la preuve (de vie) définitive que la cellule de crise du gouvernement espagnol attendait (...) pour engager formellement des contacts avec les membres d'Al-Qaïda en vue de leur libération".

Le quotidien explique que le chef du renseignement espagnol, en déplacement à Bamako, a pu visionner lundi une vidéo adressée par Aqmi aux autorités maliennes.

On y voit les trois volontaires espagnols pris en otage le 29 novembre en Mauritanie par des membres de la branche maghrébine d'Al-Qaïda qui les retiendraient depuis dans une zone désertique du nord du Mali, près de l'Algérie. L'un d'eux, Albert Vilalta, qui avait été blessé par balles en tentant apparemment d'échapper aux ravisseurs, y apparaît en bonne santé, avec une jambe plâtrée.

El Mundo avait assuré au début du mois qu'Aqmi réclamait une rançon de sept millions de dollars et la libération d'une douzaine de ses membres détenus en Mauritanie contre celle des volontaires espagnols.

Madrid n'a pas confirmé avoir reçu une demande financière. M. Moratinos a affirmé le 7 janvier que "le gouvernement espagnol ne paie pas de rançons".

El Mundo assure vendredi que parmi les prisonniers dont Aqmi réclame la libération figure un certain Tayeb Ould, alias Said Serhib, qui aurait dirigé une cellule jihadiste en Catalogne (nord-est), avant de quitter l'Espagne en 2005 et d'être arrêté en 2007 en Mauritanie.

Aqmi a menacé de tuer l'otage français Pierre Camatte, capturé au Mali le 26 novembre si quatre de ses prisonniers ne sont pas libérés dans les 20 jours, ont rapporté lundi les centres américains de surveillance des sites islamistes SITE et Intelcenter.

Un couple italien enlevé en Mauritanie le 17 décembre est également détenu au Mali par cette organisation.