vendredi 8 janvier 2010

La théologie contre le terrorisme


Wikipedia

Après une série d'enlèvements revendiqués par al-Qaïda au Maghreb islamique, le gouvernement lance un colloque de 4 jours qui réunit les chefs religieux pour débattre du vrai message de l’islam.La Mauritanie se pose la question de la modération et de l'extrémisme dans l'islam.

Intitulé « Pour une interprétation exacte de l’islam », ce colloque de quatre jours doit permettre aux intellectuels, aux imams et aux oulémas (les docteurs de la loi) d’expliciter le message vrai de l’islam sur les problématiques de violence et de terrorisme.

Le président Abdel Aziz a inauguré les débats, mardi 5 janvier, en soulignant qu’il est de la responsabilité des leaders religieux de dénoncer les mauvaises lectures de l’islam et de réaffirmer ses préceptes de tolérance et de paix.

« Même si notre peuple est parmi ceux qui rejettent le plus le terrorisme, cela ne nous épargne pas la responsabilité de le combattre et de s’en prémunir », a déclaré le président, ajoutant que « toute forme de violence et d’extrémisme est contraire à l’islam ».

Un peu plus tôt, le ministre des Affaires islamiques et de l'Enseignement originel, Ahmed Ould Neini, a souligné que « ce colloque s’inscrit dans la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme ». Un enjeu majeur pour la Mauritanie qui connaît depuis 2007 un nombre croissant d’attaques revendiquées par al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Cinq Européens, enlevés en novembre et décembre dernier, sont d’ailleurs toujours entre les mains de cette opération terroriste. Après avoir gardé le silence sur le rapt des humanitaires espagnols, les autorités n’avaient réagi que par un court communiqué au kidnapping de deux touristes italiens.

Le gouvernement semble donc avoir changé radicalement de stratégie de communication avec l’organisation de ce colloque qui aborde de front la question du terrorisme et dont le message final bénéficiera de l’aura de tous les religieux présents.

L'Assemblée nationale mauritanienne a d'ailleurs adopté, mardi 5 janvier, des amendements à la loi antiterroriste de 2005. Ils autorisent notamment les écoutes téléphoniques et suppriment la prescription en matière de terrorisme. Cependant, certains députés d'opposition regrettent le manque de concertation et estiment que cette loi vise surtout à restreindre les libertés individuelles et collectives et à donner carte blanche aux forces de sécurité.

RFI