vendredi 15 janvier 2010

L'Espagne reçoit une preuve de vie de ses humanitaires otages d'Al-Qaïda

Carte du Mali

MADRID — Le gouvernement espagnol a pu voir une vidéo prouvant que les trois humanitaires espagnols retenus en otage dans le nord du Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont en vie, a rapporté vendredi le quotidien El Mundo.

Le ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, interrogé par la télévision publique sur ces informations, a décliné tout commentaire.

Selon El Mundo qui cite des sources proches du dossier, cette vidéo "est la preuve (de vie) définitive que la cellule de crise du gouvernement espagnol attendait (...) pour engager formellement des contacts avec les membres d'Al-Qaïda en vue de leur libération".

Le quotidien explique que le chef du renseignement espagnol, en déplacement à Bamako, a pu visionner lundi une vidéo adressée par Aqmi aux autorités maliennes.

On y voit les trois volontaires espagnols pris en otage le 29 novembre en Mauritanie par des membres de la branche maghrébine d'Al-Qaïda qui les retiendraient depuis dans une zone désertique du nord du Mali, près de l'Algérie. L'un d'eux, Albert Vilalta, qui avait été blessé par balles en tentant apparemment d'échapper aux ravisseurs, y apparaît en bonne santé, avec une jambe plâtrée.

El Mundo avait assuré au début du mois qu'Aqmi réclamait une rançon de sept millions de dollars et la libération d'une douzaine de ses membres détenus en Mauritanie contre celle des volontaires espagnols.

Madrid n'a pas confirmé avoir reçu une demande financière. M. Moratinos a affirmé le 7 janvier que "le gouvernement espagnol ne paie pas de rançons".

El Mundo assure vendredi que parmi les prisonniers dont Aqmi réclame la libération figure un certain Tayeb Ould, alias Said Serhib, qui aurait dirigé une cellule jihadiste en Catalogne (nord-est), avant de quitter l'Espagne en 2005 et d'être arrêté en 2007 en Mauritanie.

Aqmi a menacé de tuer l'otage français Pierre Camatte, capturé au Mali le 26 novembre si quatre de ses prisonniers ne sont pas libérés dans les 20 jours, ont rapporté lundi les centres américains de surveillance des sites islamistes SITE et Intelcenter.

Un couple italien enlevé en Mauritanie le 17 décembre est également détenu au Mali par cette organisation.