dimanche 29 novembre 2009

3 touristes espagnols enlevés sur la route Nouadhibou-Nouakchott

NOUAKCHOTT — Trois touristes de nationalité espagnole ont été enlevés, dimanche après-midi dans le nord-ouest de la Mauritanie, sur la route reliant Nouadhibou à Nouakchott, a-t-on appris de source diplomatique et sécuritaire concordantes.

"Trois touristes ont été enlevés, dont une femme. Ils étaient à bord d'une voiture, le dernier véhicule d'un convoi qui se dirigeait de Nouadhibou vers Nouakchott", a indiqué à l'AFP une source diplomatique espagnole à Nouadhibou, jointe par téléphone depuis Nouakchott.

Selon cette source, les membres du convoi avaient remis, à la mi-journée, une aide humanitaire à la commune de Nouadhibou et ils transportaient des dons qu'ils devaient déposer dans différentes communes sur leur trajet.

Une source sécuritaire a confirmé l'"enlèvement de touristes", en assurant qu'il avait eu lieu à 130 kilomètres de Nouadhibou, près de la localité de Chelkhett Legtouta.

Selon cette même source sécuritaire, les touristes ont été kidnappés par "des hommes en armes, portant des turbans et qui circulaient à bord d'un véhicule 4x4".

Les forces armées mauritaniennes déjà positionnées dans la région ont été mobilisées et des renforts ont été envoyés sur place, a indiqué cette source sécuritaire, affirmant qu'il serait "difficile, pour les ravisseurs, de s'échapper".

Une source militaire avait indiqué il y a quelques jours à l'AFP que l'armée mauritanienne avait achevé de réorganiser et renforcer ses bases dans le nord du pays, pour faire face à la menace terroriste. Il s'agissait notamment de sécuriser le tourisme mais aussi les recherches pétrolières dans le bassin de Taoudenni, menées en particulier par le groupe français Total.

Cet enlèvement de touristes occidentaux dans le nord-ouest de la Mauritanie intervient quatre jours après celui d'un ressortissant français, kidnappé dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le nord-est du Mali, pays voisin.

Une source sécuritaire malienne avait assuré vendredi à l'AFP que le Français enlevé dans le nord-est du Mali était retenu dans le désert du Sahara par des "islamistes armés" appartenant à "l'aile dure" d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Plusieurs Occidentaux ont été kidnappés ces derniers mois dans le Sahel avant d'être acheminés dans le nord du Mali et libérés après le versements probables de rançons. Mais, en juin, la branche maghrébine d'Al-Qaïda a annoncé, pour la première fois, avoir tué un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer.

samedi 28 novembre 2009

La lutte antiterroriste en Mauritanie gagne du terrain dans l'Adrar

Mohamed Yahya Ould Abdel Wedoud et Mohamed Ould Khattat pour Magharebia à Nouakchott

[Mohammed Ould Khattat] L'opinion publique mauritanienne approuve le renforcement des troupes gouvernementales dans la région désertique du nord du pays.

Les mesures adoptées par la Mauritanie pour apporter la paix dans la région très agitée de l'Adrar, où des terroristes avaient décapité onze soldats l'an dernier, sont perçues de manière positive dans la presse locale et par l'opinion publique.

L'armée "a récemment commencé à déployer des troupes dans les repaires salafistes au milieu du désert pour les combattre", a commenté le journaliste Lemrabet Ould Mohammed le 22 novembre, ajoutant que cette opération semblait avoir permis de contenir les terroristes.

Les forces de sécurité mauritaniennes ont emmené le 13 novembre des reporters pour leur premièretournée des opérations antiterroristes dans l'Adrar, centrées sur la région de Majabat al-Koubra ("le Grand carrefour"). Journalistes et spécialistes sont rentrés de cette tournée en affirmant que l'armée semblait avoir pris le contrôle de la région pour la première fois depuis quatre ans.

Les experts expliquent que l'Adrar, une région connue pour ses attraits touristiques, avait été un point d'infiltration important pour les terroristes de l'Organisation al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) en provenance du Mali. C'est également un haut lieu de trafic d'êtres humains et de stupéfiants. Dans ses efforts pour résoudre ces problèmes, l'armée a recruté des jeunes originaires de la région dans des unités antiterroristes spéciales parcourant la région pour y déceler toute activité illégale.

"Depuis le déploiement des unités antiterroristes dans la région, les hommes armés liés à AQMI ont mis un terme à leurs tentatives de... franchissement de la frontière en territoire mauritanien", a déclaré le commandant Sayyid Ahmed Ould Amhimed aux journalistes à Atar.

Mohammed Ould Alb, parent d'un soldat abattu par les terroristes à Lemgiti en 2005, a déclaré que le Président Mohammed Ould Abdel Aziz respectait sa promesse de campagne "de tenir les gens informés [sur] les développements des questions sensibles", y compris le terrorisme et la corruption. Alb a considéré cette tournée militaire des journalistes dans les régions désertiques très troublées du Nord de manifestation efficace du respect de ces promesses.

Baba Ould Mohamed, un spécialiste en matière de sécurité, a également fait part de son soutien à ces efforts de lutte contre le terrorisme.

"Vous vous rappelez comment... le général Mohamed Ould Abdel Aziz avait condamné la politique sécuritaire [de ses prédécesseurs] ?", a demandé cet analyste. "Les premières mesures prises par son gouvernement ont consisté à équiper plusieurs unités de l'armée chargées de sécuriser les frontières.”

Le journaliste Mohammed Al Moukhtar Ould Mohammed s'est félicité des efforts de tenir la presse et l'opinion publique informées des développements dans l'Adrar.

"En tant que journalistes, nous devions connaître les détails de ce qui se passe dans le désert mauritanien", a-t-il déclaré, ajoutant qu'auparavant, l'armée elle seule rendait compte des évènements dans la région.

En liaison avec les efforts antiterroristes dans l'Adrar, la Mauritanie a été également fortement perturbée par la perte du rallye Paris-Dakar, délocalisé en 2008 après que quatre touristes français eurent été assassinés dans le désert. Huit des quinze étapes de ce rallye se déroulaient auparavant en Mauritanie, et cette épreuve avait des retombées économiques considérables."Il semble que l'armée nationale ait compris l'importance d'impliquer la presse dans la bataille qu'elle mène au coeur du désert, ce qui ajoutera une dimension nouvelle à ce que l'on appelle la 'guerre contre la terreur'", a-t-il ajouté.

En réponse à la mort de ces touristes, les organisateurs avaient annulé l'édition 2008 un jour avant la date prévue de son départ. L'Amérique latine avait accueilli l'édition 2009 de ce rallye, et devrait également accueillir l'édition 2010.

"La Mauritanie doit encourager le retour du rallye Paris-Dakar, dont les retombées économiques pour le pays sont énormes, et permettre d'effacer la mauvaise publicité résultant de son classement comme une destination peu recommandée par la France en 2008", a expliqué le politologue Harouna Ould Youssouf.

Le Français enlevé à Ménaka serait aux mains d'Al-Qaïda au Maghreb

AFP - Le Français enlevé dans le nord du Mali est retenu par des membres de "l'aile dure" d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a affirmé vendredi à l'AFP une source sécuritaire malienne, six mois après l'exécution d'un otage britannique par le même groupe, dans cette région.

Pierre Camatte, 61 ans, a été kidnappé dans la nuit de mercredi à jeudi dans un hôtel de Ménaka, une ville située à plus de 1.500 km au nord-est de Bamako.

"Tous les éléments que nous avons confirment que M. Camatte est entre les mains des islamistes armés dans le Sahara", a déclaré la source sécuritaire, sous couvert de l'anonymat, ajoutant: "Il est détenu par l'aile dure d'Aqmi".

"Nous sommes en contact permanent avec les autorités françaises à qui nous avons déjà donné toutes ces informations", a-t-elle ajouté.

Plusieurs Occidentaux -mais jamais des Français- avaient été kidnappés ces derniers mois dans le Sahel avant d'être acheminés dans le nord du Mali.

Ils étaient généralement libérés après versements de rançons, même si les gouvernements concernés ne faisaient jamais état de transactions financières.

Mais, en juin, la branche maghrébine d'Al-Qaïda a annoncé, pour la première fois, avoir tué un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer.

Selon une source malienne proche des négociations, le groupe responsable de cette exécution était dirigé par l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd.

C'est ce groupe qui détiendrait, aujourd'hui, l'otage français.

Abou Zeïd est, avec Moctar Ben Moctar, l'un des deux "émirs" (chefs) d’Aqmi qui dirigent des opérations dans le sud du Maghreb, dont le désert est commun avec le Mali. Ces deux hommes, de nationalité algérienne, ont recruté leurs combattants dans différents pays de la sous-région.

Le Français enlevé avait l'habitude de se rendre "régulièrement au Mali" où il était impliqué notamment dans la culture d’une plante thérapeutique contre le paludisme, selon l'association qu'il préside dans les Vosges (est de la France).

De son côté, le ministère malien de la Sécurité intérieure a assuré que M. Camatte était installé depuis 2008 dans la région de Ménaka où il dirigeait une ONG locale et gérait aussi un hôtel.

A la question de savoir si des "islamistes armés" étaient venus directement à Ménaka pour l'enlever, la source sécuritaire malienne a répondu "non".

"Ils ne sont pas venus eux-mêmes. C'est une +commande+ (qui a été passée), donc, il y a eu des intermédiaires, et on peut les rechercher même parmi les relations de M. Camatte", a affirmé cette source.

Vendredi, Paris a "instamment" demandé aux Français vivant dans le nord et l'est du Mali, ainsi que dans les zones frontalières proches, de "quitter immédiatement la zone", en raison d'"une nouvelle aggravation de la menace terroriste".

Cet appel à quitter la zone "et à regagner sans délai la capitale" malienne s'adresse aux Français présents dans les régions de Kidal, de Gao et de Tombouctou. Leur nombre est estimé à une dizaine de personnes, a précisé le ministère français des Affaires étrangères.

La France a aussi demandé à ceux qui envisageaient de se rendre dans le nord-est du Mali "de renoncer à leur déplacement".

"Cette recommandation vaut également pour le Niger, au nord d'une ligne reliant Ayorou, Tahoua, Gangara et N'Guimi", a précisé le ministère.

En juin, l'assassinat de l'otage britannique avait constitué un tournant au Mali, un pays démuni mais politiquement stable et particulièrement hospitalier avec les étrangers. Plusieurs Etats occidentaux et africains ont, depuis, accentué leur collaboration sécuritaire avec Bamako.

jeudi 26 novembre 2009

Mauritanie : la boîte de Pandore

Jeune Afrique | Marianne Meunier

Sid’El Moctar Ould Nagi, ex-gouverneur de la Banque centrale de MauritanieSid’El Moctar Ould Nagi, ex-gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie© DR

L’ancien gouverneur de la Banque centrale mis en examen pour détournement de fonds. Une arrestation qui pourrait en annoncer d’autres.

Le 19 novembre, un ancien gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie (BCM) a été écroué à la prison de Nouakchott. Huit jours auparavant, il avait été arrêté par la Brigade de répression des crimes économiques. Sid’El Moctar Ould Nagi est soupçonné d’avoir procédé à des virements illicites à l’époque où il dirigeait la BCM, en 2001 et 2002. Le montant total des opérations frauduleuses s’élèverait à 12 milliards d’ouguiyas (31 millions d’euros). Plusieurs banques de la place de Nouakchott sont considérées comme les destinataires des virements. Leurs patrons ont été entendus comme témoins. Notamment Isselmou Ould Tajedine, PDG de la Banque pour le commerce et l’industrie (BCI), et Mohamed Ould Bouamatou, à la tête de la Générale de banques de Mauritanie (GBM).

Plusieurs fois ministre, ancien commissaire aux droits de l’homme, Ould Nagi appartient à l’ère Maaouiya Ould Taya (1984-2005), pendant le règne duquel s’est mis en place un système de corruption, de clientélisme – notamment dans l’attribution des marchés – et de détournement des deniers publics. De leur côté, les banques, adossées à des conglomérats aux contours mal définis et aux activités variées – de l’industrie à la distribution –, ont pris l’habitude de financer les campagnes électorales pour assurer leur pérennité.

Or la lutte contre la « gabegie » a constitué le leitmotiv des discours de campagne de Mohamed Ould Abdelaziz, élu président en juillet 2009. Avec lui, la Mauritanie allait rompre une fois pour toutes avec ces pratiques douteuses.

L’enquête pourrait créer un « effet domino », faisant tomber des têtes en cascade. « Chez nous, tout est dans tout, explique un observateur. Quand une affaire est économique, elle est politique en même temps. » Les investigations iront-elles jusqu’au bout ? Notre interlocuteur en doute : « S’attaquer aux banques, c’est s’attaquer au nerf de la guerre. »

mardi 24 novembre 2009

Mauritanie: des banques vont rembourser des transferts illicites

NOUAKCHOTT, Des dirigeants de banques mauritaniennes, accusées d'avoir bénéficié de "transferts illicites" de la Banque centrale entre 2001 et 2002, ont accepté jeudi de faire rembourser leur établissement, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

"Des PDG de banques et un homme d'affaires ont été auditionnés par le procureur de la République dans le cadre du dossier des transferts illicites de la Banque Centrale et ont donné leur accord pour payer les montants qui leur sont réclamés", a affirmé cette source.

Le montant total de ces transferts et les noms des PDG concernés n'ont pas été précisés pour "les besoins du secret de l'enquête", selon des sources judiciaires. Durant sa campagne pour l'élection présidentielle du 18 juillet, le président Mohamed Ould Abdel Aziz avait évoqué le dossier, parlant d'une somme de "plus de 15 milliards d'ouguiyas" (près de 39 millions d'euros).

Une grande partie des ces montants auraient profité à des dignitaires du régime de Maaouiya Ould Taya (1984-2005) et à des sociétés liées aux banques incriminées, indiquent par ailleurs des sources sécuritaires.

Les PDG des principales banques incriminées avaient été soumis dimanche à des interrogatoires par la police sur des "transferts illicites", moins d'une semaine après l'arrestation d'un ancien gouverneur de la Banque centrale en poste durant la période en question.

Ces mesures s'inscrivent dans le cadre de l'opération "lutte contre la gabegie" menée par le régime du Président Mohamed Ould Abdel Aziz. L'opération a déjà permis de découvrir des détournements importants et s'est soldée par des limogeages en série de hauts responsables et directeurs de sociétés d'Etat notamment.

AFP

Mauritanie: journaliste maintenu en prison pour "atteinte aux bonnes moeurs"

La justice mauritanienne a confirmé la peine de six mois d'emprisonnement infligée en août au directeur du site d'information Taqadoumy, Hanevy Ould Dehah, actuellement détenu pour "atteinte aux bonnes moeurs", a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Le site Taqadoumy se situe dans l'opposition au régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz, meneur du coup d'Etat du 6 août 2008, qui a été élu à la tête de l'Etat en juillet.

Le journaliste avait été arrêté et placé en détention provisoire le 18 juin, et condamné en août pour "atteinte aux bonnes moeurs" à six mois de prison ferme assortis d'une amende de 30.000 ouguiyas (83 euros). Il avait en revanche été relaxé pour des accusations de "diffamation", "incitation à la rébellion" et "incitation à la commission des crimes et délits".

Le parquet et ses avocats avaient fait appel du jugement.

"La chambre correctionnelle (de la Cour d'appel du tribunal de Nouakchott) a rejeté lundi à la fois l'appel du parquet qui demandait cinq ans de prison contre le journaliste et celui des avocats (du condamné) qui exigeaient sa libération immédiate, se contentant de confirmer la décision du tribunal de première instance", a indiqué la source judiciaire à l'AFP.

Selon ses avocats, M. Hanevy doit sortir de prison le 17 décembre après avoir purgé sa peine.

vendredi 20 novembre 2009

« Toutes les activités VIH/SIDA sont à l’arrêt »


Photo: Anne Isabelle Leclercq/IRIN
« Grâce aux financements VIH/SIDA de la Banque mondiale et du Fonds mondial, rien ne manquait »
NOUAKCHOTT, 20 novembre 2009 (PlusNews) - Cheikh Ould Sidi, 37 ans, a découvert presque par hasard sa séropositivité il y a trois ans. Aujourd’hui secrétaire général d’une organisation non gouvernementale (ONG) à Ayoûn, dans le sud de la Mauritanie, il a raconté à IRIN/PlusNews les difficultés rencontrées par les personnes vivant avec le VIH en Mauritanie depuis la suspension des financements de la Banque mondiale et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Le financement VIH/SIDA de la Banque mondiale, d’un montant de 21 millions de dollars a été suspendu en août 2008 suite au coup d’Etat contre le président élu Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. La subvention de 15 millions de dollars du Fonds mondial l’a été quelques mois plus tard, suite à la découverte d’irrégularités de gestion.

Les deux bailleurs ont réaffirmé leur volonté de trouver une solution pour continuer à soutenir la Mauritanie, mais en attendant, comme les autres patients séropositifs, M. Ould Sidi s'est dit inquiet.

« Je suis originaire de Nema [dans l’extrême sud-est de la Mauritanie]. Je travaillais à Nouadhibou [grand port du nord du pays], comme électricien. En 2006, un des amis avec qui on partageait [un logement] est tombé malade… les médecins ont découvert que c’était le VIH. Quand on a su ça, j’ai décidé d’aller faire aussi le test de dépistage à Nouakchott [la capitale]. C’était positif.

« A Nouakchott, j’étais suivi au CTA [Centre de traitement ambulatoire, géré par le gouvernement avec le soutien de la Croix-Rouge française]. C’est là que j’ai rencontré ma femme, qui avait découvert sa séropositivité en 2005. On s’est mariés et nous avons eu une fille. Ma femme et ma fille ont bénéficié de la PTME [Prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant].

« Grâce aux financements [VIH/SIDA] de la Banque mondiale et du Fonds mondial, rien ne manquait : il y avait des traitements [ARV et infections opportunistes], des activités génératrices de revenus, des groupes de parole, des aides pour le transport, des visites à domicile… Mais depuis que les fonds sont bloqués, toutes les activités VIH/SIDA sont à l’arrêt.

« A part les traitements [pour les patients séropositifs qui étaient déjà sous antirétroviraux, ARV, avant les suspensions], tout est suspendu. Les associations ne peuvent plus rien faire : il n’y a plus de sensibilisation parce qu’il n’y a plus de moyens pour aller dans les villages, les enfants ne reçoivent plus de lait.

« Les [personnes séropositives] souffrent parce que même s’il y a beaucoup de solidarité entre les malades, les gens sont pauvres. [Dans le sud], il y a aussi beaucoup de stigmatisation : moi, ma famille est au courant, il n’y a pas de problème, et je sensibilise aussi les gens, mais la plupart des malades ne se montrent pas parce que s’ils le font, ils sont rejetés.

« Ma femme était déjà sous ARV [avant la suspension des financements], mais pas moi. Que va-t-il se passer si mes CD4 [qui évaluent la résistance du système immunitaire] descendent et que je dois être mis sous ARV ? La situation est terrible. Les malades sont vraiment fatigués ».

Un ex-gouverneur de la Banque centrale écroué

Banque Finances - L'ancien gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie (BCM), Sid'El Moctar Ould Nagi, a été placé en détention préventive pour détournement jeudi par un juge d'instruction du tribunal de Nouakchott, a-t-on appris de source judiciaires. Il est notamment reproché à M. Ould Nagi, qui fut également ministre et ambassadeur, "la volatilisation sans traces ni justificatifs" avec destruction de pièces comptables" d'un montant de 12 milliards d'ouguiya, soit environ 45 millions de dollars US. Selon la presse locale, les faits remonteraient aux années 2001-2002, sous le régime de l'ex-président Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya. Au cours de l'enquête préliminaire relative à cette affaire, plusieurs banquiers faisant partie des plus grandes fortunes de la Mauritanie ont été entendus à titre de témoins.


PANA

jeudi 19 novembre 2009

L’esclavage a la peau dure


Malgré son abolition formelle il y a vingt-huit ans et une loi répressive adoptée en 2007, cette pratique reste plus que jamais en usage, au grand dam de plusieurs ONG qui tentent d’y mettre fin.

Amadou Seck | Le Calame

"Des cas lourds d’esclavage, à la fois dans leur forme traditionnelle et moderne, persistent en Mauritanie”, a déclaré Mme. Gulnara Shahinian, rapporteur spécial de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur les formes contemporaines d’esclavage. Ce constat figurera en lettres majuscules dans son rapport. D’où une série de recommandations adressées au gouvernement et à toute la société mauritanienne pour une élimination définitive du fléau, par une stricte application de la loi et des mesures d’accompagnement économiques et sociales. Au cours de ce voyage, Gulnara Shahinian a rencontré les autorités gouvernementales, la classe politique, la société civile et des universitaires. Dans ce document, de nombreux passages argumentés, véritables appels lancéss à la conscience de tous, viennent attester de l’ampleur et de la persistance du phénomène, vingt-huit ans après son abolition formelle et plus de deux ans après l’adoption d’une loi stigmatisant et criminalisant la pratique. Un entêtement social dont les résultats désastreux font que des hommes et des femmes continuent de vivre une condition humaine et une situation de “marginalisation inchangée depuis des centaines d’années” : travailleurs domestiques sans salaire privés de tous les droits, bergers, garçons et filles à tout faire, parfois victimes de sévices, descendance privée d’héritage… Une manière de dire que, même si “les chaînes du Moyen Age ont disparu, la pression subie produit actuellement les mêmes conséquences”.

Ainsi, en ce début de XXIe siècle, nous avons encore sur nos terres des hommes, des femmes et des enfants travailleurs “non libres et généralement non rémunérés, qui seraient juridiquement la propriété d’une autre personne”. Une pratique venue des profondeurs des temps, qui a certes fortement diminué dans les grandes villes mais qui persiste dans certaines contrées reculées. La responsabilité de cette situation est imputable à tous : aux autorités mais aussi à la classe politique, à la société civile, aux intellectuels et à la presse. D’où l’obligation légale et morale pour tous, d’apporter une contribution au combat en vue de l’éradication définitive de cet archaïsme.

Au-delà d’un tableau désolant, une lueur d’espoir

Pour vaincre ce déni de liberté venu de la nuit des temps – et pratiqué par quasiment toutes les sociétés hu­maines à des degrés divers –, le chapelet de recommandations soumis aux autorités mauritaniennes par le rapporteur spécial de l’ONU insiste sur la nécessité de traiter la question de manière transversale : judiciaire, économique et sociale. Les outils ? Rendre l’éducation obligatoire pour tous les enfants, en allant bien au-delà de l’adoption formelle d’une loi dont on ne se donne pas les moyens légaux et matériels d’application ; interdire le travail des enfants ; renforcer les programmes socio-économiques en faveur de la promotion des victimes avec l’appui de tous les partenaires pour le développement. Au-delà d’un désolant tableau, une petite lueur d’espoir. Gulnara Shahinian note avec satisfaction la volonté des autorités gouvernementales d’aller dans le sens d’une éradication définitive du phénomène. Ce qui expliquerait la venue de la mission en Mauritanie. Une thèse à la quelle ne semblent pas adhérer les ONG de lutte contre l’esclavage, SOS Esclaves et Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA). Celles-ci relèvent notamment que, depuis l’adoption de la loi de 2007 et en dépit de nombreuses dénonciations de cas d’esclavage, “aucune jurisprudence con damnant les contrevenants n’existe”. Ce qui pose le problème de l’impunité des présumés auteurs de ces pratiques. Estimant que les victimes sont “faibles et incapables de défendre leurs droits”, ces associations réclament en vain depuis plusieurs années – on se demande bien pourquoi on ne leur reconnaît pas ce droit – une législation leur ouvrant un droit à constitution de partie civile chaque fois qu’une présomption d’esclavage est portée devant une juridiction.

En fait, la divergence fondamentale entre les autorités et les ONG est d’ordre sémantique. Pendant que le gouvernement parle d’éradication des séquelles, les associations exigent la fin de l’esclavage. Reste alors à savoir si les séquelles et la pratique actuelle, telles que développées dans les deux thèses, donnent des résultats similaires dans le quotidien des victimes… En tout cas, l’argutie sémantique ne peut justifier la carence des tribunaux. La loi existe et c’est bien sa stricte application, fût-elle occasionnelle, qui prouvera la volonté politique. Pas les discours.

lundi 16 novembre 2009

Maroc/Mauritanie : des migrants maliens bloqués à la frontière introuvables

NOUAKCHOTT — Trente-quatre migrants maliens refoulés la semaine dernière par le Maroc à la frontière avec la Mauritanie et bloqués dans le désert étaient introuvables depuis dimanche soir après avoir quitté leur lieu d'hébergement, a-t-on appris lundi de sources humanitaire et sécuritaires.

Les migrants se trouvaient dimanche sous des tentes d'accueil où le Croissant-rouge mauritanien leur apportait nourriture et soins, a indiqué une source humanitaire sous couvert d'anonymat.

"Ils ont été servis par les équipes humanitaires à la mi-journée (dimanche), mais de retour le soir pour leur apporter leur dîner, ces équipes n'ont trouvé personne sur les lieux", a-t-elle ajouté.

"Nous ne savons pas où ils ont dû se cacher", a affirmé la même source, estimant que les migrants appartenaient à des réseaux organisés d'immigration clandestine et avaient décidé "soit de reprendre le chemin de l'exil" vers les îles Canaries (Espagne), soit d'entrer "par des chemins dérobés en Mauritanie".

L'information sur la disparition des 34 migrants a été confirmée par des sources sécuritaires.

Le groupe avait été refoulé par le Maroc et se trouvait bloqué depuis jeudi dans une zone désertique à la frontière mauritano-marocaine, en attendant d'être autorisé par Nouakchott à entrer sur son territoire, avait appris l'AFP de source sécuritaire.

Des organisations humanitaires ont maintes fois dénoncé le fait que des militaires marocains abandonnent des groupes de migrants africains dans cette portion de désert, entre le Sahara occidental et la Mauritanie.

jeudi 12 novembre 2009

Le régime vise le retour d'un "pouvoir dictatorial", selon l'opposition

NOUAKCHOTT — L'opposition mauritanienne a accusé jeudi le le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz de mener le pays vers un "pouvoir dictatorial" et "l'hégémonie du parti unique", en affirmant que sa défaite aux dernières sénatoriales résultait de pressions et menaces.

Le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD, coalition formée après le putsch de 2008) et le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) ont publié un communiqué dans lequel ils condamnent "énergiquement les agissements du régime qui (...) vise, à long terme, le retour au pouvoir dictatorial et à l'hégémonie du parti unique".

Les deux forces "rendent le pouvoir entièrement responsable des trahisons intervenues dans les rangs de leurs militants" qui ont subi, selon elles, "toutes sortes de pressions, de tentations matérielles et de menaces" pour voter, dimanche, en faveur des candidats du parti au pouvoir.

L'Union pour la République (UPR, au pouvoir) avait obtenu une large victoire aux élections pour le renouvellement du tiers du Sénat. Mais avant ce scrutin, la plupart des sénateurs soutenaient déjà le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, meneur du coup d'Etat militaire d'août 2008, élu à la présidence de la République en juillet 2009.

L'opposition, battue partout, a notamment perdu dimanche Boutilimitt (centre ouest), fief du président du RFD Ahmed Ould Daddah.

Durant la campagne électorale, l'opposition avait déjà dénoncé les "fortes pressions" exercées selon elle par le pouvoir sur les conseillers municipaux (qui choisissent le sénateur de leur circonscription).

Le dirigeant du FNDD, le président de l'Assemblée nationale Messaoud Ould Boulkheir, avait cependant présenté, lundi, l'élection présidentielle de juillet comme "un acquis qu'il faut préserver et développer, par l'ouverture et le dialogue". M. Ould Boulkheir avait néanmoins déclaré, devant les députés, qu'il continuerait à s'opposer à la majorité au pouvoir "avec fermeté et objectivité".

lundi 9 novembre 2009

Elections en Mauritanie: le parti au pouvoir renforce son emprise sur le Sénat

NOUAKCHOTT — Le parti au pouvoir en Mauritanie, l'Union pour la République (UPR) a obtenu dimanche une très large victoire aux élections pour le renouvellement du tiers du Sénat, a-t-on appris de source officielle.

Avant cette élection, la plupart des sénateurs (45 sur 56) soutenaient déjà le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, porté au pouvoir par un coup d'Etat militaire en août 2008 puis élu à la présidence en juillet 2009.

L'UPR a obtenu dimanche 12 sièges sur les 17 qui étaient à pourvoir, selon les résultats définitifs de la sénatoriale partielle, communiqués à l'AFP par le ministère de l'Intérieur.

Battue partout, l'opposition perd notamment Boutilimitt (centre ouest), fief du président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) Ahmed Ould Daddah.

Tout au long de la campagne, les principaux partis d'opposition avaient dénoncé les "fortes pressions" exercées selon eux par le pouvoir sur les conseillers municipaux (qui choisissent le sénateur de leur circonscription).

Le parti islamiste modéré Tewassoul, dirigé par Jemil Ould Mansour, remporte un siège à Nouakchott où il avait fait le choix de s'allier au parti au pouvoir.

Malgré cette alliance ponctuelle avec le régime, ces islamistes se placent cependant toujours dans l'opposition. Ils justifient leur attitude par leur volonté de "se positionner suivant les intérêts politiques" du parti.

Un parti de la majorité présidentielle, l'Union pour la démocratie et le progrès (UDP) de la ministre des Affaires étrangères Naha Mint Mouknass, remporte un siège à à Kaédi (sud).

Le parti au pouvoir se trouve par ailleurs en ballotage favorable dans une circonscription, où un second tour sera organisé dans une semaine.

Il est cependant battu par deux listes "indépendantes" qui décrochent deux sièges.

Un 18e sénateur, représentant les Mauritaniens en Afrique, sera élu plus tard par ses pairs.

samedi 7 novembre 2009

Menace terroriste en Mauritanie – deuxième partie

Le terrorisme n’est pas un phénomène nouveau en Afrique du nord. Apparu en Tunisie à la fin des années 80, il endeuille l’Algérie au milieu des années 90, puis le Maroc dans les années 2000.

Le 4 juin 2005, la Mauritanie découvre avec stupeur qu’elle n’est pas épargnée : pour la première fois, son armée est directement visée. 150 terroristes attaquent une caserne militaire dans la région de Lemgheity. Bilan : 21 morts – 15 soldats et six terroristes.

Cette offensive terroriste a été condamnée par les partis politiques mauritaniens, dont les sympathisants sont descendus dans la rue pour manifester leur indignation.

Les Etats-Unis comptaient sur la Mauritanie pour faire barrage à la progression du terrorisme au sud du Sahara. Aussi, deux jours à peine après ce premier attentat, les américains lancent l’opération ‘flintlock’, comprenez mousquet. Des manoeuvres planifiées dans le cadre du programme Africom, pour aider les pays d’Afrique à lutter contre le terrorisme. Depuis 2002 déjà, les Etat-Unis finançaient un programme baptisé PSI, pour Pan Sahel Initiative, visant à renforcer la sécurité des frontières Mauritaniennes, mais aussi du Mali, du Niger, et du Tchad.

Mais le 27 décembre 2007, les terroristes frappent une deuxième fois. Trois soldats mauritaniens sont tués dans la région de Ghalaouiya.

Le 1er février 2008, c’est l’ambassade israélienne à Nouakchott qui est visée pour la première fois depuis l‘établissement de relations diplomatiques entre la Mauritanie et l’Etat hébreu, en 1999. Des relations rompues fin 2008 sur ordre du général putschiste Mohammed Ould Abdel Aziz, au pouvoir depuis l‘été à Nouakchott, pour protester contre l’offensive militaire israélienne à Gaza.

Le 16 septembre 2008, un bataillon militaire mauritanien est pris en embuscade par un groupe terroriste dans la région de Tourine. 12 soldats sont retrouvés décapités.

Les services secrets occidentaux ont repéré de nombreuses cellules dormantes d’Al Qaïda au Sahel – un nouvel Afghanistan pour la nébuleuse islamiste.

Des cellules dormantes à même d‘être réactivées à tout moment ?

Pour la ministre mauritanienne des affaires étrangères, Alnaha Bint Djaddi Oueld Meknes, ce n’est pas le cas en Mauritanie. Les renseignements occidentaux forcent le trait. Le problème vient de l’extérieur.

“Je tiens à préciser qu’il n’y a ni centre d’entrainement ni cellules appartenant à Al-Qaïda en Mauritanie, assure-t-elle. Sans doute y a-t-il des infiltrations des pays voisins et nous essayons de mettre fin a ce phénomène dangereux.”

Même ton rassurant du côté du ministère de l’information. Tout est sous contrôle, assure le ministre de tutelle, Mohamed Ould Al-Bukhari : “nous avons des unités militaires armées bien équipées, bien entraînées qui patrouillent afin de protéger les frontières mauritaniennes et de protéger les régions qui pourraient être prises pour cible par les groupes terroristes. En général, la Mauritanie est un pays qui vit en sécurité et sous contrôle, grâce à dieu.”

Et quand est évoquée la question de la coopération militaire, il reste silencieux. Tout ce qui concerne la sécurité est considéré comme secret d’état – une ligne rouge qu’il ne faut pas franchir.

Après le coup d’Etat d’août 2008, les Américains ont suspendu leur coopération militaire avec l’armée Mauritanienne. La France, ancienne puissance coloniale, a dépéché son chef d’état major des armées, le général Jean Louis Georgelin, auprès de l’homme fort de Nouakchott, pour tenter de prendre le relais.

“Nous avons évoqué évidemment, avec le général, d’abord la situation dans la région et surtout la coopération militaire qui peut rapprocher nos deux armées et à cet égard nous avons envisagé notamment des actions de formation que nous pourrions conduire ensemble,” déclarait-il à l’issue de la rencontre.

L’Islam joue-t-il un rôle dans cette flambée du terrorisme ? Au centre de la capitale mauritanienne, se trouve la grande mosquée. On vient y prier de tout le pays. Le prêche reflète un islam modéré.

En Mauritanie, l’Islam a son parti politique, le Tawassoul. Son vice secrétaire-général, Mohamed Ghoulam Al-Haj Sheikh, dénonce le terrorisme.

“Ceux qui tuent les innocents en Algérie, en Mauritanie ou dans d’autres pays, prétendent le faire au nom de l’Islam, martèle-t-il. Les intellectuels musulmans ont dissocié l’Islam de ce genre de pratiques. Car l’Islam n’incite pas à l’assassinat. Il y a certainement des infractions aussi bien dans notre pays que dans les pays occidentaux. Quand on regarde l’IRA, l’armée républicaine irlandaise et des communautés chrétiennes qui s’entretuent, tout cela n’a jamais été mis au compte de la religion chrétienne et personne n’a songé à la pointer du doigt. La religion chrétienne n’a jamais incité les gens à s’entretuer. Pourquoi ce “deux poids deux mesures”?
Le groupe
WAM a fait exploser des tunnels et a assassiné des milliers de japonais. Pourquoi n’a-t-on pas accusé les bouddhistes d’être à l’origine de tout cela?”

La Mauritanie est un des pays les plus pauvres du Maghreb. Pour le président du parti des forces progressistes, Mohamed Ould Mouloud, la pauvreté n’est pas une cause première du terrorisme.

“On ne peut pas dire que la pauvreté est la cause du terrorisme car la Mauritanie est un pays pauvre comme beaucoup de pays arabes, mais n’avait jamais connu le terrorisme, rappelle-t-il. Le phénomène du terrorisme est apparu en Afrique sous forme de groupes armés mafieux. On trouve des mouvements similaires au Congo ou dans des pays non musulmans, en Amérique du Sud et en Asie. Donc ce phénomène de réaction à l’injustice sociale est ancré dans les pays du sud. Le monde musulman est le théâtre de nombreuses humiliations et d’injustices. C’est le cas en Palestine, en Irak, en Afghanistan et en Tchétchénie. Dans ces pays, les musulmans se sentent humiliés et agressés.”

Tout au long du tournage de ce magazine Sawa, la presse mauritanienne a publié de nombreux articles attestant que la bataille contre le terrorisme était loin d’être gagnée.

Une menace qui fait le jeu du pouvoir putschiste, tout juste légitimé par les urnes. N’est-ce pas en effet au nom de la lutte contre le terrorisme que la France a décidé d’avaliser le général Mohamed Ould Abdel Aziz ?

Car face à la hantise des islamistes radicaux,
les principes démocratiques ne pèsent pas lourd.

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vendredi 6 novembre 2009

Mauritanie: élections sénatoriales partielles dimanche, avec l'opposition

NOUAKCHOTT — Des élections pour le renouvellement du tiers du Sénat mauritanien auront lieu dimanche dans 15 circonscriptions électorales, avec la participation de l'opposition, a-t-on appris vendredi de source officielle.

Les sénateurs sortants sont majoritairement favorables au régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, porté au pouvoir par un coup d'Etat militaire en août 2008 puis élu à la présidence de la République en juillet 2009.

Le parti au pouvoir - l'Union pour la République (UPR) - est donné favori. Il détient actuellement 35 postes de sénateurs et ses autres alliés de la majorité présidentielle une dizaine. Seuls 11 sénateurs - sur un total de 56 - se situent dans l'opposition.

Les grands partis de l'opposition ont décidé de participer à ces élections bien qu'ils rejettent "toute collaboration avec l'actuel pouvoir tant qu'il n'aura pas accédé à leur demande pour une enquête sur les fraudes" qui ont marqué selon eux la présidentielle.

L'opposant Messaoud Ould Boulkheir, président de l'Assemblée nationale, a accusé le parti au pouvoir de "manque de transparence et d'achat de conscience".

Au cours d'un meeting jeudi soir, M. Ould Boulkheir a assuré que des "pressions multiples" étaient "exercées sur les conseillers municipaux par le pouvoir".

Le porte-parole de l'UPR, Ba Adema, a rejeté ces accusations, en affirmant à l'AFP que son parti s'acheminait "vers une victoire éclatante qui lui permettra de continuer à dominer la haute chambre".

Le renouvellement partiel du Sénat concerne 18 sénateurs (3 dans la circonscription de Nouakchott, 14 dans les autres circonscriptions, et un à l'étranger). Chacun d'eux est élu au suffrage indirect par un collège de conseillers municipaux de son département. Le second tour, en cas de ballottage, aura lieu le 14 novembre.

La Mauritanie adopte l'énergie nucléaire

Nouakchott - 06/11/2009

Energie nucléaire - Le gouvernement mauritanien a examiné et adopté un projet de décret sur l'utilisation de l'énergie nucléaire civile, à l'occasion de sa réunion hebdomadaire du jeudi.

Le projet de décret a pour objectif d'édicter "des normes de base relatives à la protection sanitaire des professionnels et des populations, par rapport aux rejets liquides et gazeux des substances radioactives, ainsi que la dissémination illicite de sources de rayonnement ionisant", selon un communiqué du gouvernement.

Le décret propose également un système de contrôle pour "le respect strict" des normes internationales en la matière.

PANA

mardi 3 novembre 2009

Mauritanie: "Des cas d'esclavage très graves" existent (AFP)

NOUAKCHOTT — Le rapporteur spécial des Nations unies sur les formes contemporaines de l'esclavage a déclaré mardi à Nouakchott que "des cas d'esclavage très graves existaient encore" en Mauritanie, pays où cette pratique est pourtant officiellement abolie.

"Des cas d'esclavage très graves existent encore en Mauritanie. Des gens subissent des formes d'esclavage multiples et très graves, certains dans les campagnes et d'autres dans les villes", a déclaré Mme Gulnara Shahinian lors d'une conférence de presse.

L'esclavage "est un crime, qu'il soit pratiqué contre un groupe ou une personne", a ajouté la responsable onusienne qui s'exprimait après une visite de près de deux semaines en Mauritanie.

Durant son séjour, elle a rencontré des officiels mauritaniens et des Ong anti-esclavagistes mais aussi "des victimes (de l'esclavage), des enfants et des femmes qui ont fui leurs maîtres dans la brousse pour se réfugier dans les villes, laissant les leurs derrière eux dans des conditions difficiles".

Mme Shahinian a néanmoins indiqué qu'il lui manquait encore "beaucoup d'informations pour mieux comprendre le phénomène de l'esclavage en Mauritanie eu égard à la complexité des structures sociales et de la composition ethnique" de la Mauritanie.

Elle s'est félicitée de la volonté du gouvernement de "mettre fin à cette pratique et sortir les citoyens des ténèbres de l'esclavage".

Longtemps couvert d'une chappe de silence, l'esclavage a officiellement été aboli en Mauritanie en 1981.

L'Assemblée nationale mauritanienne a adopté en août 2007 une loi criminalisant la pratique qui perdure cependant dans certaines parties du pays.