lundi 25 janvier 2010

Le dialogue avec les islamistes butte sur la question idéologique

Le dialogue avec les salafistes mauritaniens accusés de terrorisme et détenus à Nouakchott, "est une question idéologique qui requiert la patience, dont les résultats ne peuvent être obtenus du jour au lendemain", a déclaré dimanche soir Mohamed Elmoctar Ould M’Balle, porte- parole de la commission des oulémas chargés de ce dialogue.

Ould M’Balle, qui s’adressait à la presse nationale et internationale, a estimé que le dialogue entre les oulémas et les détenus, engagé depuis le 18 janvier en vue de régler le problème du terrorisme en Mauritanie, "se poursuit sur la bonne voie".

"Des étapes très encourageantes ont été déjà franchies et nous sommes persuadés que les résultats seront satisfaisants", a-t-il souligné.

Il a précisé, à propos de ce dialogue, qu’il ne s’agit pas de " négociation où les parties concernées doivent faire des concessions pour arriver à un compromis. C’est plutôt un débat spirituel et scientifique, exigeant une argumentation idéologique réfléchie pour corriger certaines interprétations (de concepts islamiques)".

C’est au cours d’un colloque tenu durant la première semaine de janvier, consacré à l’extrémisme et à la violence, que les oulémas de Mauritanie avaient recommandé aux autorités du pays d’ouvrir un dialogue avec "les détenus salafistes" en vue de trouver une solution à la violence terroriste que connaît la Mauritanie depuis 2005.

A l’ouverture du dialogue avec les "salafistes jihadistes, le ministre de l’Orientation islamique avait rappelé que l’Etat, qui veut garantir son intégrité territoriale par la solution sécuritaire, cherche aussi à ouvrir un dialogue sérieux et franc avec toutes les parties concernées, conformément aux préceptes de la Charia (loi islamique) qui constitue la première référence pour tous les Mauritaniens pour lutter contre l’extrémisme.

Vendredi dernier, Ahmedou Ould Lemrabott Ould Habibou Rahmane, imam de la grande mosquée de Nouakchott, avait indiqué dans sermon que la plupart des 67 jihadistes détenus "ont déjà annoncé leur repentir à travers les médias privés".

L’imam est membre de la commission des oulémas chargée du dialogue avec les détenus salafistes.

Xinhua