jeudi 5 août 2010

Il "n'y a aucune base" étrangère en Mauritanie, selon le président Abdel Aziz

Le président Nicolas Sarkozy accueille son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, le 13 juillet 2010 à l'Elysée.


NOUAKCHOTT — Il n'existe "aucune base française, américaine ou autre" sur le territoire de la Mauritanie, a affirmé le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, en réponse aux interrogations de l'opposition à ce sujet.

"Il n'y a aucune base française, américaine ou autre sur le sol de la Mauritanie, mais il y a une coopération avec les pays amis pour faire face au défi sécuritaire", a déclaré M. Abdel Aziz a cours d'une longue interview mercrdi soir à la télévision, pour marquer le 1er anniversaire de son investiture.

Au lendemain d'une opération militaire conjointe de la France et de la Mauritanie menée le 22 juillet contre une unité d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali, l'opposition avait exigé "une clarification de la situation des forces étrangères qui se trouvent actuellement sur notre territoire" dont cette opération venait, selon elle, "confirmer la présence".

Revenant sur cette opération, M. Abdel Aziz a affirmé qu'elle était prévue "depuis un certain temps, sur la base de données écrites et d'informations précises selon lesquelles une de nos bases (militaires) de l'Est serait la cible d'une agression des terroristes basés dans le nord d'un pays frère et voisin", le Mali.

Il a ajouté que si elle "avait abouti à la libération de l'otage d'un pays ami, nous aurions été heureux de lui sauver la vie et de l'extraire aux terroristes".

Une trentaine de soldats français s'étaient joints à l'offensive de l'armée mauritanienne contre une unité d'Aqmi au Mali, dans l'espoir de retrouver un otage français, Michel Germaneau, 78 ans, qui avait été enlevé en avril au Niger avant d'être transféré au Mali.

Aqmi a revendiqué l'exécution de cet humanitaire français le 24 juillet, pour "venger" sept de ses membres tués pendant l'offensive.

Le président mauritanien a assuré que son pays ne menait pas "une guerre contre Al-Qaïda par procuration, à la place de telle ou telle autre patrie". "Nous défendons notre pays" contre toute menace "intérieur ou extérieure", a-t-il dit. "C'est notre droit naturel que tout le monde nous reconnaît".

Il a affirmé que "les terroristes auxquels nous faisons face sont identités et connus de nos services de sécurité", du moins "les Mauritaniens au sein d'Aqmi, une poignée de jeunes égarés qui étaient partis au départ pour, soi-disant libérer l'Irak".

"En fin de compte ils sont tombés aux mains des chefs de ces groupes terroristes qui, finalement ne servent que leurs intérêts étroits, collectent de l'argent à travers les rançons et les enlèvements d'occidentaux", a-t-il ajouté, appelant ces jeunes "à la raison", à "se repentir et regagner la société".