jeudi 17 juin 2010

Des milliers de personnes à une marche de l'opposition

Ahmed Ould Daddah, leader de l'opposition démocratique (COD), le 2 juin 2009 à Nouakchott

NOUAKCHOTT — Des milliers de personnes ont participé mercredi à une marche de la coordination de l'opposition démocratique (COD) pour "dénoncer l'incurie du pouvoir" du président Mohamed Ould Abdel Aziz, a constaté un journaliste de l'AFP.

"L'accumulation des crises est la preuve de l'incurie de ce pouvoir", a affirmé le président de la COD, Ahmed Ould Daddah, à la fin de la marche qui s'est déroulée dans le centre de la capitale, sur une distance de trois km.

La manifestation à laquelle ont pris part des milliers de personnes s'est terminée par un meeting, selon un journaliste de l'AFP.

M. Ould Daddah a affirmé que les "populations (mauritaniennes) connaissent des conditions de vie invivables" et une "mal gouvernance qui gangrène tous les aspects de la vie du pays", a-t-il affirmé.

Il a une nouvelle fois dénoncé "la présence d'une base militaire étrangère (en Mauritanie) dont le parlement (mauritanien) n'a pas été informé".

Il faisait allusion à la France qui, selon lui, aurait une base militaire en Mauritanie.

Une source diplomatique française à Nouakchott avait récemment démenti cette information, parlant de "simples conseillers militaires au titre des accords de coopération entre les deux pays".

L'ancien général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui avait renversé le président Ould Cheikh Abdallahi en août 2008, avait été élu à la présidence en juillet 2009, avec plus de 52% des suffrages dès le premier tour du scrutin.

Il avait récemment déclaré être prêt à un "dialogue franc" avec ses opposants, à propos de "tous les problèmes" qui se posent au pays.

Il y a quelques mois, le chef de l'Etat avait rejeté l'idée d'un "partage du pouvoir" avec ses opposants, affirmant qu'ils devaient se contenter du "rôle d'opposition démocratique et laisser à la majorité la fonction du gouverner le pays". Ses opposants avaient alors réclamé son départ pur et simple du pouvoir "pour non respect de ses engagements dans le cadre des accords de Dakar".