vendredi 18 juin 2010

La Mauritanie, un exemple dans la lutte contre la désertification




Ministère de l'Environnement et du Développement durable de Mauritanie

A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification, la FAO publie un manuel destiné à combattre l’ensablement.

Le pays d’Afrique de l’Ouest a obtenu un franc succès dans la lutte contre l’ensablement en arrivant à fixer les dunes, indique la dernière publication de la Food and Agriculture Organization (FAO) des Nations unies : « Lutte contre l’ensablement, l’exemple de la Mauritanie ». Le manuel, rédigé avec le soutien de la Région wallonne de Belgique et du ministère mauritanien de l’Environnement et du Développement durable, pourra servir de modèle pour des projets similaires en Afrique.

« Il y a ensablement lorsque les grains de sable sont transportés par le vent et s’accumulent sur le littoral, le long des cours d’eau et sur les terres cultivées ou incultes », selon la définition de la FAO. L’avancée des dunes, ensevelissant villages, routes, oasis, cultures, canaux d’irrigation et barrages, entraîne de considérables dégâts économiques et aggrave la pauvreté et l’insécurité alimentaire.

« La lutte contre la désertification est un combat à mener sur deux fronts, explique Nora Berrahmouni, une experte forestière de la FAO pour les zones arides. Le premier consiste à prévenir la désertification par une gestion durable des forêts, des terres et des ressources naturelles. Le second est la réparation des dégâts occasionnés, d’une part en enrayant le phénomène d’ensablement sur les sols dégradés, puis en replantant ». En choisissant les bonnes espèces de plantes et d’arbres locaux et en faisant intervenir les communautés locales et les autorités nationales, le projet a permis de fixer 857 hectares de terres menacés aux abords de Nouakchott, la capitale mauritanienne, et dans les zones côtières du sud grâce au repiquage de 400 000 plants d’espèces pérennes herbacées et ligneuses, produits en pépinières.

Les leçons tirées de ce succès viennent soutenir l’initiative de la Grande muraille verte du Sahara et du Sahel, lancée il y a cinq ans sous l’égide de l’Union africaine (UA) et de la Communauté des Etats sahélo-sahariens. Cette initiative prévoit le reboisement d’une bande de quinze kilomètres de large et de 7 000 kilomètres de long, entre Dakar et Djibouti, afin de remédier aux impacts de l’aridité, de la faible productivité des terres, de la désertification et du changement climatique. Elle permet également d’assurer des moyens d'existence durables aux communautés vivant sur les terres arides du Sahara et du Sahel.

En collaboration avec l’UA, la FAO vient de lancer un programme d’un coût de 460 000 dollars pour le démarrage de l’initiative de la Grande muraille verte à Djibouti, en Ethiopie, au Mali, au Niger et au Tchad. L’Union européenne contribue également à hauteur de 1,4 million d’euros pour sa mise en œuvre dans huit autres pays.

Parallèlement, un sommet des dirigeants africains concernés par l’initiative s’est ouvert aujourd’hui à Ndjamena, au Tchad.