lundi 24 mai 2010

La peine de mort requise contre les tueurs présumés de quatre Français

La peine de a été requise lundi à l'encontre de trois jeunes Mauritaniens affiliés à Al-Qaïda, par la Cour criminelle de Nouakchott pour l'assassinat de quatre touristes français, fin 2007, dans le sud de la Mauritanie.
Au nom du parquet, le magistrat Yaghoub Ould Ahmed a demandé que la peine capitale soit infligée aux trois principaux accusés, Sidi Ould Sidna, 22 ans, Maarouf Ould Haiba, 28 ans, et Mohamed Ould Chabarnou, 29 ans.

Ces jeunes hommes sont accusés d'avoir tiré sur cinq Français le 24 décembre 2007, à l'est de la ville d'Aleg (sud de la Mauritanie), tuant quatre d'entre eux et blessant grièvement le cinquième.
A l'ouverture du procès, dimanche, ils s'étaient présentés comme "des soldats d'Al-Qaïda" et avaient reconnu s'être "entraînés dans des camps" de l'organisation. Mais ils avaient nié être les assassins des Français.
"Je n'ai pas tué mais j'avoue que cela aurait été un grand honneur pour moi si j'avais tué", avait affirmé Ould Maarouf Ould Haiba.
"Je suis soldat d'Al-Qaïda. Je le dis tout haut. J'ai même effectué des entraînements dans ses camps", avait déclaré Sidi Ould Sidna, accusant la Cour et la Mauritanie d'"apostasie".
Au , ce sont 12 hommes de nationalité mauritanienne qui sont jugés dans le cadre de cette affaire.
Outre les trois peines de mort, le procureur a requis 12 ans d'emprisonnement à l'encontre de six accusés, dont deux, en fuite, sont jugés par contumace.
Une peine de deux ans d'emprisonnement a été demandée à l'encontre de trois autres accusés.
Le réquisitoire devait être suivi des plaidoiries des avocats.
L'assassinat des quatre Français, à la veille de Noël 2007, avait traumatisé la Mauritanie, pays d'Afrique de l'Ouest en grande partie désertique, qui était jusqu'alors réputé paisible et hospitalier. Peu après, le célèbre rallye Paris-Dakar 2008 avait été annulé à la dernière minute.
Depuis, la branche maghrébine d'Al-Qaïda a multiplié les attaques meurtrières et enlèvements d'Occidentaux en Mauritanie. L'organisation a ainsi revendiqué l'assassinat, en juin 2009, d'un ressortissant américain, tué de trois balles dans la tête, en plein jour, à Nouakchott.
Par ailleurs, Aqmi négocie toujours les conditions de la libération de deux Espagnols, enlevés il y a six mois sur la route Nouadhibou-Nouakchott, et qu'elle détiendrait depuis dans le nord du Mali voisin.

AFP