mardi 11 mai 2010

Le rappel à l’ordre du Front Polisario

Près de vingt ans après la résolution de l’ONU en faveur de l’organisation d’un référendum destiné à arrêter le statut du Sahara Occidental, le Front Polisario, groupe séparatiste en faveur de l’indépendance, a rappelé le vendredi 7 mai 2010, que les objectifs de la MINURSO n’étaient toujours pas atteints.


Cette situation est le produit de plus de trente-cinq années d’un conflit dont les acteurs principaux n’entendent faire aucun compromis. Protectorat espagnol de 1884 à 1976, le Sahara Occidental est, à l’heure du retrait de l’Espagne franquiste, le fruit de multiples convoitises. Initialement mis sous la triple tutelle de l’Espagne, de la Mauritanie et du Maroc, ce territoire de 266.000 km carrés sur les côtes de l’océan Atlantique, subit tour à tour l’invasion de la Mauritanie et du Maroc qui en revendiquent la paternité. Si la première évoque la continuité ethnico-culturelle, le second entend faire valoir les droits précoloniaux dont il aurait joui avant l’arrivée européenne. Toutefois, les importantes réserves de phosphate qui en font un des plus gros exportateurs mondiaux et la richesse des eaux du Sahara Occidental s’imposent comme d’autres motivations non négligeables à la possession de ce territoire.
Unis autour du Front Polisario créé le 10 mai 1973, les sahraouis rejettent les velléités colonisatrices de leurs agresseurs, réclament le droit à l’autodétermination et proclament la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) le 10 mai 1976. Si le contentieux avec la Mauritanie se clôt par la signature d’un accord de paix en 1979, il n’en finit pas de s’enliser avec le Maroc. Pourtant, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) reconnaît en 1982 l’indépendance de la RASD, tandis que le Maroc en claque la porte en 1984.
Déployée après l’accord du plan de règlement de conflit signé en 1991, la Mission des Nations Unies pour l’Organisation d’un Référendum au Sahara Occidental n’a toujours pas accompli son devoir. En cause : la qualité des votants, qui se doivent d’être exclusivement sahraouis pour le Front Polisario et inclure les colons marocains présents sur le territoire pour le Maroc. Alors que les belligérants campent sur leurs positions, et que le conflit ne laisse pas entrevoir l’éventualité d’une fin prochaine, la crédibilité de la mission onusienne est résolument entamée.