dimanche 2 mai 2010

La pêche industrielle interdite pendant deux mois

NOUAKCHOTT - La Mauritanie a interdit pour deux mois la pêche industrielle dans ses eaux, en application d'un repos biologique visant à régénérer les richesses halieutiques, dans un contexte de surexploitation.

Des pêcheurs vident un camion de poissons, au Banc d'Arguin, dans le Nord de la Mauritanie, en janvier 2004

AFP/Archives/Marie-Laure Josselin

Des pêcheurs vident un camion de poissons, au Banc d'Arguin, dans le Nord de la Mauritanie, en janvier 2004

Ce premier "repos biologique", qui a débuté samedi soir et doit durer jusqu'au début du mois de juillet, sera suivi d'un second en septembre-octobre.

Selon le ministère de la Pêche, il s'agit de "permettre la création d'un milieu propice à la régénération des ressources halieutiques, leur gestion durable et la préservation du milieu naturel".

Cette interdiction concernera près de 300 bateaux opérant dans les eaux mauritaniennes, dont plus de 150 bâtiments européens qui s'adonnent à la pêche de fond (céphalopodes), a indiqué à l'AFP une source au ministère mauritanien de la Pêche.

La Mauritanie avait conclu en 2008 un nouvel accord de partenariat avec l'Union européenne, pour autoriser des navires européens à pêcher dans ses eaux - notamment réputées pour leurs poulpes, leurs anchois et leurs homards - en échange du versement de plusieurs dizaines de millions d'euros chaque année.

Le repos biologique concernera également la pêche artisanale, mais seulement pour une durée d'un mois, à partir du 15 mai, selon la même source.

Selon un expert mauritanien de la pêche, Brahim Ould Boucheiba, interrogé par l'AFP, "l'option du repos biologique est nécessaire au moment où nos eaux sont surexploitées et fortement pillées par les pirates contre lesquels la marine mauritanienne fait pourtant de gros efforts".

Selon M. Ould Boucheiba, "le potentiel exploitable est largement dépassé et l'effort de pêche touche désormais les espèces juvéniles qui doivent normalement être épargnées".

De l'avis d'un responsable d'une société de pêche basée à Nouadhibou (nord), Dah Ould Ahmed Aida, il était également "urgent de s'arrêter de pêcher".

"Depuis mars, la pêche est devenue très mauvaise, les espèces au stade du développement commencent déjà à être pêchées."

AFP