mercredi 5 janvier 2011

L'auteur de l'explosion devant l'ambassade de France se dit d'Al Qaïda


Un employé de nationalité malienne de l'ambassade de France à Bamako a été blessé très légèrement lors d'une explosion «non accidentelle survenue devant le bâtiment», a annoncé mercredi soir à Paris le ministère des Affaires étrangères. «Une enquête est en cours», a expliqué la porte-parole adjointe du ministère, Christine Fages.
Dans un communiqué officiel de quelques phrases, le ministère malien de la Sécurité a simplement annoncé dans la soirée: «Vers 19 heures (heure française)  ce mercredi, un individu de nationalité étrangère a fait exploser une bonbonne de gaz devant l'ambassade de France à Bamako, faisant deux blessés légers parmi les passants». «L'individu également armé d'un pistolet n'a pas pu faire usage de son arme. Maîtrisé par les forces de sécurité, il est actuellement interrogé par la brigade anticriminelle de Bamako», a ajouté le ministère. Cet homme «de nationalité tunisienne», «s'est revendiqué d'Al-Qaïda» devant les policiers, a déclaré à l'AFP une source policière proche de l'enquête. 
 
De son côté, une source sécuritaire de Bamako avait auparavant déclaré à l'AFP que les «deux» personnes blessées étaient de nationalité malienne, indiquant que l'agresseur était un «Maghrébin».  Elle avait également fait part de «plusieurs coups de feu tirés contre le portail de l'ambassade» malgré l'imposant dispositif de sécurité qui protégeait la représentation française. 
Acte isolé ou attentat planifié ?
L'ambassade de France était-elle spécifiquement visée et si cette explosion pouvait avoir un lien avec l'affaire des otages français retenus dans le nord-est du Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)? S'agit-il d'un acte isolé ?. Le Quai d'Orsay n'a fait aucun commentaire.
Le Sahel est devenu une zone dangereuse pour les Français. En août 2009, dans la capitale de la Mauritanie voisine, un jeune homme s'était fait exploser près de l'ambassade de France, blessant légèrement deux gendarmes français et une Mauritanienne. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait revendiqué cet attentat suicide, dans lequel le kamikaze mauritanien avait péri.
Aqmi avait ensuite de nouveau désigné la France comme cible après une opération franco-mauritanienne le 22 juillet 2010 contre une base de l'organisation au Mali, dont le but était de libérer un otage français, Michel Germaneau, 78 ans. Sept jihadistes avaient été tués pendant cette opération, mais l'otage n'avait pas été libéré et Aqmi avait ensuite annoncé l'avoir tué.
Actuellement, Aqmi séquestre dans le Sahara cinq Français, un Togolais et un Malgache à Arlit, site minier stratégique du géant du secteur nucléaire français Areva dans le nord Niger. En septembre dernier, Aqmi avait accusé le Mali et d'être «l'agent de la France».
Leparisien.fr avec l'AFP