jeudi 29 octobre 2009

Paris mise sur le régime putschiste en Mauritanie

Des partisans de Mohamed Ould Abdel Aziz, le 7 août 2008.

Reuters - Des partisans de Mohamed Ould Abdel Aziz, le 7 août 2008.

Pour combattre le terrorisme, la France mise sur un régime de Mohamed Ould Abdel Aziz. Calcul aventureux.

Au nom de la lutte antiterroriste, la France s'est empressée d'absoudre le putschiste mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, parvenu au pouvoir en août 2008, puis d'avaliser, moins d'un an plus tard, son élection à la hussarde. Point d'orgue, la visite à Paris du général ainsi "normalisé", censée s'achever ce 29 octobre. Face à la hantise des fous d'Allah, les principes démocratiques ne pèsent pas lourd.

De fait, l'activisme d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI), avatar des maquis djihadistes algériens, menace tout l'espace saharo-sahélien, du Sud marocain aux confins du Tchad, via le Niger et le Mali. Un kamikaze a d'ailleurs sévi, le 8 août dernier, aux portes de l'ambassade de France,à Nouakchott.

Le souci d'enrayer les trafics -armes, drogue, migrants - qui prospèrent dans un tel pot au noir peut justifier l'intensification de la coopération sécuritaire, qu'atteste le récent séjour mauritanien du général Jean-Louis Georgelin, chef d'état-major des armées.

"Mauvais calcul, objecte Ely Ould Mohamed Vall, lui-même auteur d'un coup d'Etat en 2005, mais qui orchestra la transition avant de s'effacer au profit d'un président élu. On ne peut vaincre le terrorisme qu'avec un pouvoir stable et légitime. Or celui d'Abdel Aziz n'est ni l'un ni l'autre."

Vincent Hugeux