mardi 16 novembre 2010

Grâce présidentielle pour 17 jihadistes pour l'Aid-el-Kébir



Le président mauritanien Mohammed Ould Abdel Aziz, le 19 juillet 2009 à Nouakchott

NOUAKCHOTT — Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a gracié 124 détenus dont 17 jihadistes à l'occasion de l'Aïd-el-Kébir, une des plus importantes fêtes musulmanes célébrée mardi en Mauritanie, a annoncé lundi l'Agence mauritanienne d'information (AMI, officielle).
Les 17 islamistes graciés étaient "poursuivis ou condamnés dans le cadre des dossiers liés au terrorisme", selon l'AMI qui cite un décret présidentiel publié lundi.
Le président Aziz a également gracié 117 prisonniers de droit commun dont 21 étrangers.
La remise en liberté des 17 jihadistes porte à 52 le nombre d'islamistes présumés graciés et libérés en deux mois.
Elle entre dans le cadre de la politique encourageant le repentir des extrémistes musulmans liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a multiplié ses actions en Mauritanie ces derniers mois, avec des enlèvements et exécutions d'Occidentaux.
Cette politique a abouti à la reddition récente de six Mauritaniens venus des camps d'Aqmi dans le Nord du Mali, dont au moins un a été remis en liberté la semaine passée.
L'Etat mauritanien envisage de mobiliser des financements "substantiels" au profit des repentis pour les réinsérer dans la vie active, a appris l'AFP de sources officielles.
Une récente loi mauritanienne sur le terrorisme, adoptée en juin, offre aux extrémistes qui se rendent aux autorités "avant leur arrestation" des conditions spéciales pouvant aller jusqu'à leur mise en liberté sous contrôle.
Un forum sur le terrorisme et l'extrêmisme organisé récemment à Nouakchott a pris une résolution encourageant cette procédure pour encourager la jeunesse "égarée" à revenir à la raison et à "ré-épouser l'islam modéré en vigueur" en Mauritanie.