samedi 13 mars 2010

Le président refuse tout partage du pouvoir avec l'opposition

Le président mauritanien Mohamed Ould Abbel Aziz le 27 septembre 2009 à Porlamar, dans le nord du Vénézuéla

NOUAKCHOTT — Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a rejeté, samedi au cours d'un meeting, tout partage du pouvoir avec ses opposants, leur enjoignant de "reconnaître" son élection et de jouer le jeu d'une opposition normale, a constaté l'AFP.

"Nous n'avons pas à partager le pouvoir avec l'opposition, ni une partie du pouvoir avec elle, ceci, elle doit le savoir et accepter de jouer son rôle normal d'opposition dans un système démocratique", a déclaré le chef de l'Etat, au cours d'un meeting dans un quartier périphérique de Nouakchott.

"Contrairement à ce que dit l'opposition, nous ne sommes pas contre le dialogue, nous y sommes prêts sur les écrans (de télévision), dans les rues et espaces publics", a-t-il dit, devant une foule de plusieurs milliers de partisans enflammés.

Il a toutefois estimé que "l'opposition doit reconnaître d'abord" son élection à la présidence de la République qu'elle continue de contester en exigeant une enquête sur ce qu'elle appelle des "fraude massives".

M. Ould Abdel Aziz, qui avait renversé le 6 août 2008 le président civil Sidi Ould Cheikh Abdallahi, avait été élu le 18 juillet 2009 avec plus de 52% des suffrages, dès le premier tour de la présidentielle.

Le président a consacré l'essentiel de son discours à une attaque en règle contre ses opposants, accusant leurs partis de "se liguer" contre son armée et la sécurité du pays.

Il a notamment affirmé que les militaires mauritaniens, "désormais présents partout", seraient suffisamment "armés pour assurer la sécurité du pays, même si cela nécessitait de faire appel à toutes les ressources disponibles".