mercredi 17 mars 2010

Les syndicats promettent une amplification de la grève en Mauritanie

En Mauritanie, les quatre principales centrales syndicales et quatre syndicats professionnels ont appelé à une grève générale de la fonction publique de trois jours, à compter du lundi 15 mars 2010. Ils réclament l’ouverture de négociations sur le montant d’indemnités de logement et de transport récemment allouées aux fonctionnaires. La première journée a été très suivie d’après les syndicats, qui annoncent 80% de grévistes dans l’enseignement et la santé. Pour le gouvernement, la mobilisation a été marginale.

Au-delà de la guerre des chiffres, la perception de la grève diffère radicalement selon les acteurs. Pour les syndicats, le moment est historique. C’est, selon eux, la première fois que les centrales les plus représentatives s’allient pour un mouvement d’une telle ampleur. Selon le secrétaire exécutif de l’Union des travailleurs « les travailleurs sont déterminés à aller jusqu’au bout mais nous tendons la main au dialogue. Seul peut nous faire sortir de cette situation. Le dialogue ne peut pas se refuser, nous ne sommes pas comme les partis politiques. Cette opération n’est pas politisée, elle émane de la base des travailleurs. Si demain le pouvoir tend la main et permet des négociations, nous allons immédiatement vers la suspension de la grève…

En revanche, pour le ministre de la Santé, cheikh Ould Horma Ould Babana, ce mouvement est marginal parce qu’il mobilise peu mais aussi parce que ses motifs ne sont pas réellement sociaux : « Nous ne contestons pas la légitimité d’un mouvement de grève mais ce mouvement a une particularité, il n’a pas d’objet. Les syndicats avancent le fait que l’Etat leur a accordé une gratification et ils trouvent que celle-ci n’est pas à la hauteur de ce qu’ils attendaient. Quand on accorde une gratification à quelqu’un, la moindre des choses c’est de dire merci… il y a d’autres moyens de demander plus que déclencher un mouvement de grève. Nous pensons que les motifs réels sont des motifs politiques et non pas sociaux. Je pense que demain tout le monde reprendra le travail à l’exception de quelques personnes vraiment instrumentalisées ».

Les syndicats promettent eux une amplification du mouvement dans les deux jours à venir.

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