mardi 27 juillet 2010

En Mauritanie, Bernard Kouchner s'engage à poursuivre la lutte contre le terrorisme


Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner (à G) et le président mauritanien Abdelaziz, à Nouakchott, le 26 juillet 2010.
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner (à G) et le président mauritanien Abdelaziz, à Nouakchott, le 26 juillet 2010.
AFP
Après l’assassinat au Sahel de Michel Germaneau, le président Sarkozy a dépêché Bernard Kouchner dans les pays sahéliens. Le ministre français des Affaires étrangères s’est rendu lundi soir dans la capitale mauritanienne où il a rencontré le président Abdelaziz et les ressortissants français. Bernard Kouchner est attendu ce mardi matin 27 juillet à Bamako avant de se rendre à Niamey.

Bernard Kouchner est revenu sur le raid de jeudi 22 juillet contre une base d’al-Qaïda. Il a précisé que l’attaque était une opération prévue de longue date par l’armée mauritanienne à laquelle la France s’est greffée dans le cadre de ses accords de coopération et dans l’espoir de retrouver Michel Germaneau. Une tentative de la dernière chance dans laquelle se sont lancés les Français car selon Bernard Kouchner l’absence totale de contact avec les ravisseurs laissait penser que l’otage était presque déjà condamné.

Hervé Morin, ministre de la Défense

« Nous n'avons jamais eu le début d'une discussion ; nous sommes face à un groupe totalement déterminé menant une guerre sainte...»


« Le recours à une opération militaire ne veut pas dire que la France ait changé de stratégie et renonce désormais à négocier », a précisé le ministre mais dans ce cas aucun contact n’avait pu être établi avec les ravisseurs. « Je ne sais pas si Germaneau a été assassiné en représailles ou s’il est mort avant », a souligné le chef de la diplomatie française indiquant que le président Abdelaziz penchait pour la seconde théorie.

C’est donc « un message de soutien et de détermination » que le ministre est venu apporter félicitant la Mauritanie pour « ses efforts et ses succès pour la lutte contre le fanatisme ». Il a d’ailleurs annoncé que la France renforcerait sa coopération militaire avec Nouakchott.


S’adressant aux ressortissants français, Bernard Kouchner les a appelé à la plus grande vigilance, se refusant toutefois à être alarmiste. « Il y aura quelques mois, je ne sais pas combien, qui seront nécessairement plus durs, a prévenu le ministre, parce que la détermination de la Mauritanie portera ses fruits, parce que ce pays montrera le chemin aux autres pays », a-t-il ajouté.

Après avoir diné avec le président Abdelaziz, Bernard Kouchner s'est envolé pour Bamako où il rencontrera ce mardi 27 juillet le président Amadou Toumani Touré.

Trois autres otages français

Deux journalistes, un agent de la DGSE : Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, les deux reporters de France 3 sont otages en Afghanistan depuis presque sept mois, et Denis Allex, agent du renseignement, est détenu en Somalie depuis plus d'un an.

Dans les trois cas le gouvernement français reste très discret sur l'état et la teneur des contacts avec les ravisseurs, des groupes qui peuvent avoir des motivations financières, politiques ou les deux.

Denis Allex est aux mains des shebab. Le mouvement islamiste l’a enlevé il y a un an avec un de ses collègues. Ce dernier a réussi à s'échapper. L'otage serait aujourd'hui localisé, probablement dans la région autoproclamé du Puntland.

Concernant les deux journalistes de France 3 kidnappés en Afghanistan avec leurs trois accompagnateurs le ministère de la Défense affirmait en juin que les contacts avec les ravisseurs étaient en cours et s'intensifiaient par le biais de négociateurs des services de renseignement.

Jusqu'à présent Paris a privilégié l'approche non militaire sur ce type de dossier. Une approche qui s'était révélée payante dans le cas de Pierre Camatte. En février dernier, ce responsable associatif français enlevé par al-Qaïda au Maghreb islamique avait été libéré après trois mois de captivité.

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