mardi 27 juillet 2010

France et Mauritanie entretiennent des relations privilégiées

Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, au côté d'Alain Joyandet, alors secrétaire d'Etat à la coopération français, lors du sommet France-Afrique, le 1er juin à Nice.
AFP/LIONEL BONAVENTURE
Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, au côté d'Alain Joyandet, alors secrétaire d'Etat à la coopération français, lors du sommet France-Afrique, le 1er juin à Nice.

L'aide technique apportée par les forces spéciales françaises à une opération de l'armée mauritanienne contre un groupe terroriste lié à l'enlèvement du Français Michel Germaneau, retenu en otage depuis avril, illustre les relations privilégiées que les deux pays entretiennent en matière de sécurité.

Détenu depuis le mois d'avril quelque part au Mali, Michel Germaneau a été tué par ses ravisseurs islamiques aux cours du week-end.

Ces relations avaient connu un coup de froid après le coup d'Etat d'août 2008 qui avait porté au pouvoir le général Mohamed Ould Abdel Aziz, renversant le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, élu quinze mois plus tôt. Après avoir condamné le coup d'Etat, la France a rapidement renoué le contact avec la Mauritanie, aboutissant à l'organisation d'élections, en août 2009, remportées par M. Abdel Aziz. Le secrétaire d'Etat à la coopération,Alain Joyandet, avait alors assisté à son investiture.

Quelques jours plus tard, un attentat à proximité de l'ambassade de France à Nouakchott avait fait trois blessés légers dont deux gendarmes assurant la sécurité de l'ambassade. A leur retour en France, Alain Joyandet avait réaffirmé sa détermination à lutter contre le terrorisme "aux côtés des autorités et du peuple mauritanien".

Les activités de l'organisation Al-Qaida au Maghreb islamique dans une zone du Sahel à cheval sur la Mauritanie, le Niger et le Mali (pays dans lequel est d'ailleurs retenu l'otage français), incitent en effet les pays de la région à coopérer militairement. Plusieurs réunions des chefs d'état-major concernés se sont tenues ces derniers mois. En octobre 2009, le chef d'état-major des armées français, Jean-Louis Georgelin, s'était par ailleurs rendu en visite officielle à Nouakchott.

Début juin, à l'occasion du sommet Afrique-France, l'opposition mauritanienne avait critiqué le rôle de Paris, qui "intervient à tous les niveaux de la gestion des affaires en Mauritanie". Le président de la Coordination de l'opposition (COD), Ahmed Ould Daddah, avait affirmé que l'"influence" de la France se trouvait accrue par "la présence de forces armées en grand nombre sur le sol mauritanien en dehors de tout cadre légalement voté par le Parlement".

Une source diplomatique française à Nouakchott avait alors affirmé que "seulement six instructeurs militaires français se trouvent en permanence en Mauritanie, dans le cadre légal des accords de coopération entre les deux pays", en plus de "spécialistes qui, de temps à autres, viennent dans le pays pour des tâches de formation".

Le Monde.fr (avec AFP)