mardi 27 juillet 2010

Trois mois de rebondissements, une conclusion funeste

L'enlèvement, le 19 avril au Niger, puis l'assassinat du Français Michel Germaneau restent entourés de nombreuses zones d'ombre. Retour sur les développements liés à son rapt.

19 avril : Un Français et son chauffeur algérien sont enlevés dans le nord du Niger, près de la frontière algérienne, par un groupe se réclamant d'Al-Qaida. Le rapt est confirmé quelques jours plus tard par le gouvernement nigérien, puis le 26 avril par Paris, qui ne précise pas toutefois l'identité de l'otage.

29 avril : Le chauffeur algérien est libéré, selon des sources sécuritaires nigériennes, qui affirment que l'otage français est "dans le désert côté malien" avec ses ravisseurs.

6 mai : Le groupe Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) revendique le rapt du Français, selon la chaîne de télévision Al-Jazira. Selon le communiqué d'AQMI cité par Al-Jazira, le groupe a demandé "à la France et à ses alliés dans la région la libération de ses détenus" en contrepartie de celle du ressortissant français.

14 mai : AQMI diffuse un enregistrement sonore et une photo présentés comme ceux du Français enlevé. Dans ce message, l'otage se présente comme Michel Germaneau, âgé de 78 ans. Retraité, sans conjoint ni enfant, il était parti au Niger pour le compte d'une petite association, Enmilal, spécialisée dans l'éducation et la santé. Dans l'enregistrement vidéo où il explique être malade, il s'adresse au président français pour lui demander d'œuvrer à sa libération.

16 mai : Le chauffeur algérien de Michel Germaneau est inculpé et écroué au Niger pour"complicité d'enlèvement".

9 juin : Le ministre de la défense mauritanien affirme qu'il n'est "pas question pour la Mauritanie" de libérer des membres d'AQMI pour obtenir la libération d'otages occidentaux.

11 juillet : AQMI publie un message à l'attention de Paris dans lequel il menace de tuer le Français si Paris ne répond pas à ses demandes d'ici quinze jours, selon le centre américain de surveillance des sites islamistes. La France affirme n'avoir reçu "aucune demande" des ravisseurs, en indiquant toutefois prendre "très au sérieux" l'ultimatum.

22 juillet : Selon le Quai d'Orsay, les ravisseurs ont refusé jusqu'à présent tout contact avec les autorités françaises. La présidente d'Enmilal indique n'avoir eu "aucune nouvelle" de la situation de l'otage depuis l'ultimatum.

23 juillet : L'armée mauritanienne mène une opération contre "une base" d'Al-Qaida "dans le désert" et y tue des "terroristes armés". Paris confirme avoir apporté "un soutien technique et logistique" à l'opération mauritanienne contre un groupe d'AQMI, impliqué dans la détention de l'otage français.

25 juillet : Dans un enregistrement sonore diffusé dans la soirée par la chaîne Al-Jazira, AQMI déclare avoir exécuté Michel Germaneau : "Nous annonçons avoir exécuté l'otage français dénommé Michel Germaneau, samedi 24 juillet, pour venger nos six frères tués dans la lâche opération de la France", aux côtés des forces mauritaniennes contre une unité d'Al-Qaida, a déclaré le chef de l'organisation, Abou Moussab Abdel Wadoud.

26 juillet : Nicolas Sarkozy confirme dans la matinée la mort de l'otage français. "Je condamne cet acte barbare, cet acte odieux qui a fait une victime innocente qui consacrait son temps à aider les populations locales", a-t-il déclaré, en promettant que ce crime "ne restera pas impuni".