mardi 27 juillet 2010

Fillon : «Nous sommes en guerre contre Al-Qaïda»

Julie Cloris

Deux jours après la revendication de l'éxécution de Michel Germaneau par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a promis mardi que «le combat allait se renforcer» contre l'organisation terroriste. «Nous sommes en guerre contre Al-Qaïda», a affirmé le Premier ministre interrogé par Europe 1. «Ce sont des gens d'une cruauté sans nom, a dénoncé l'hôte de .

On déjoue plusieurs par an, nous n'allons pas relâcher notre attention».

Pour autant, «la France ne pratique pas la vengeance. En revanche, nous avons des accords avec les gouvernements de la région et en particulier avec le gouvernement mauritanien, avec le gouvernement malien, pour traquer ces terroristes et les livrer à la justice», a-t-il souligné.

«La vie de l'otage était condamnée»

Ceux qui veulent comprendre pourquoi et comment Michel Germaneau a été exécuté le 24 juillet auront eu peu de réponses en écoutant François Fillon. Seule certitude : la France n'avait guère d'espoir sur le sort de l'otage français à partir du moment où elle a reçu un second ultimatum d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). L'organisation terroriste avait exigé la mise en oeuvre de revendications absconses après l'enlèvement le 14 avril du vieil homme, parti dans le désert du Sahel pour surveiller la construction d'une petite école.

«La vie de l'otage était condamnée», a reconnu le Premier ministre sur Europe 1. «A partir de là(l'ultimatum du 12 juillet), nous avons eu la certitude que Michel Germaneau allait être exécuté.» D'oùcette opération militaire de la dernière chance, jeudi dernier, «en appui» de l'armée mauritanienne, dans «une région désertique grande comme l'Europe» pour attaquer un foyer de l'Aqmi, faction musulmane radicale qui a revendiqué l'enlèvement et la mort de Germaneau. «Nous avions l'espoir que (l'otage)puisse se trouver dans ce camp. C'était la seule solution», a avancé François Fillon, ajoutant que la décision avait été prise avec le président de la République et le conseil restreint de défense et de sécurité.

«Michel Germaneau était (peut-être) déjà mort à ce moment-là»

Germaneau, selon un élu du Kidal (nord-est du Sahel), était tout près et aurait été décapité. «Ce sont des informations que je ne confirme pas parce que je pense qu'elles sont inexactes», a répondu Fillon. La dépouille de ce passionné de voyages n'a pas été retrouvée, comme n'a jamais été rendue celle d'un Britannique exécuté par la même phalange terroriste il y a un an.

Etait-il déjà décédé ? Faute de soins, l'otage aurait pu mourir de sa maladie cardiaque avant le 24 juillet, mais les ravisseurs ne l'auraient pas dit, pour des raisons politiques. «Je pense que la vie de l'otage était condamnée depuis le jour où nous avons reçu cet ultimatum du 12 juillet. C'est en raison du caractère anormal, étrange de cet ultimatum, et de ce refus d'engager la discussion avec les autorités françaises, que nous pouvons penser que Michel Germaneau était déjà mort à ce moment-là. Mais ce n'est qu'une supposition», a-t-il dit.










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