mardi 27 juillet 2010

Enlèvement de trois Espagnols en Mauritanie : douze ans de prison pour Omar le Sarhaoui


Cette image non datée obtenue le 12 mars 2010, montre les 3 Espagnols enlevés: Roque Pascual (G), Alicia Gomez (C, libérée depuis) et Albert Vilalta.
Cette image non datée obtenue le 12 mars 2010, montre les 3 Espagnols enlevés: Roque Pascual (G), Alicia Gomez (C, libérée depuis) et Albert Vilalta.
AFP PHOTO/HO/SITE Intelligence Group

Le Malien Omar Sid'Ahmed Ould Hamma, dit « Omar le Sarhaoui », 52 ans, accusé de l’enlèvement de trois Espagnols en novembre 2009 en Mauritanie, a été condamné ce mercredi 21 juillet par la cour criminelle de Nouakchott à douze ans de prison, assortis de travaux forcés. Quatre de ses co-accusés ont été acquittés et un cinquième condamné à un an de prison avec sursis. La veille, l’accusation avait requis la perpétuité contre Sahraoui et 3 de ses complices présumés mais aujourd'hui à la surprise générale le procureur a repris la parole et a revu son réquisitoire à la baisse.

Le réquisitoire du procureur et les plaidoiries de la défense avaient pris fin mardi 20 juillet. Mercredi dans la matinée devait commencer par les derniers mots des accusés avant la mise en délibéré. A la surprise générale, le procureur a repris la parole pour modifier son réquisitoire.

Arguant que Sarhaoui et ses complices ont enlevé les Espagnols pour le compte d’un tiers, en l’occurrence Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et qu’ils ont eux-mêmes séquestré les otages pendant moins d’un mois, le procureur a indiqué qu’ils ne pouvaient être poursuivis que pour avoir participé au kidnapping et non en tant qu’auteurs principaux.

C’est ainsi qu’il explique son changement de réquisitoire : 15 ans de prison pour Sarhaoui et trois de ses coaccusés, au lieu de la perpétuité demandée la veille. Cette modification des réquisitions, et surtout le moment où elle est intervenue, constitue selon les avocats présents une première.

La défense a d’ailleurs repris la parole, affirmant que ces atermoiements témoignaient bien des doutes de l’accusation, quant à la culpabilité des prévenus. Finalement, seul Omar Sarhaoui a été condamné à de la prison ferme : 12 ans, assortis de travaux forcés et de confiscation des biens.

Hors micro, plusieurs avocats de la défense expliquent ce revirement surprise par des pressions politiques qu’aurait subi le Parquet. Deux otages espagnols et un Français sont toujours aux mains d’Al-Qaïda, souligne l’un d’eux.

« L’issue d’un procès comme celui-ci pourrait avoir une influence sur les négociations. Ce verdict doit donc avoir un sens pour certains, même si l’on ne voit pas encore lequel », ajoute-t-il. Les avocats de Sarhaoui ont eux, d’ores et déjà fait appel.

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