mardi 20 avril 2010

Des détenus accusés de "terrorisme" en grève de la faim

Des détenus à la prison de Nouakchott, accusés d'"actes terroristes" ou "d'appartenance à des groupes islamistes radicaux", ont entamé lundi une grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention "difficiles", a-t-on appris mardi auprès de leurs proches.

"Ils refusent de s'alimenter depuis hier (lundi), nous sommes très inquiets pour eux et appelons tout le monde à convaincre les responsables d'améliorer leurs conditions carcérales difficiles", a affirmé l'épouse de l'un des détenus, postée devant la prison avec d'autres proches en quête d'informations.

Estimant être "maltraités", les prisonniers réclament une amélioration de leurs conditions de détention, une prise en charge "complète" de leurs malades "en situation déplorable" et l'accélération des procédures pour leur jugement, a affirmé cette femme, sous couvert de l'anonymat.

Elle n'a pas précisé combien de détenus menaient cette grève de la faim.

Parmi les prisonniers accusés de terrorisme, figurent les présumés meurtriers de quatre touristes français en décembre 2007 à Aleg (sud) et ceux d'un Américain tué de trois balles dans la tête en juin 2009 à Nouakchott.

Nombre de ces détenus sont en instance de jugement, mais d'autres purgent leur peine après avoir été jugés, selon des sources judiciaires.

"Tout prisonnier dont l'instruction sera achevée, sera immédiatement programmé pour être jugé", s'il n'est pas relaxé, a promis mardi le parquet dans un communiqué, affirmant que certains seraient jugés à partir de mai.

Le gouvernement avait organisé début 2010 un "dialogue spirituel" entre ces détenus et des théologiens qui devait les amener à renoncer à leurs "convictions jihadistes" et à retrouver les "vertus de tolérance de l'Islam malékite" pratiqué en Mauritanie.

Des érudits avaient ensuite affirmé que plus de 80% des extrémistes détenus avaient "regretté" leurs actes, au cours de ce dialogue, et s'étaient engagés dans la voie de "l'islam pacifique et tolérant de leurs ancêtres et de leur peuple". Ils avaient alors promis la "libération des innocents parmi eux et des jugements indulgents pour les autres".

AFP