samedi 24 avril 2010

Le Mali en alerte après le rapt d'un Français au Niger

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Le Mali a placé vendredi ses forces de sécurité en état d'alerte après l'enlèvement d'un touriste français et de son chauffeur algérien mercredi soir dans le nord du Niger voisin, près des frontières algérienne et malienne.

Un officier de l'armée nigérienne, qui a requis l'anonymat, a déclaré que selon Niamey les ravisseurs et leurs otages étaient déjà passés au Mali. "Nous pensons qu'ils se trouvent quelque part dans la bande d'Azaouagh", a-t-il dit, faisant référence à une vallée reculée du nord du Mali.

Le touriste français est âgé de 78 ans, a-t-on appris de source proche des services de renseignement français.

Le rapt est intervenu le jour même de la mise en place à Tamanrasset, dans le sud de l'Algérie, par le Mali, le Niger, l'Algérie et la Mauritanie, d'un centre de commandement conjoint pour coordonner la lutte contre la menace grandissante que représentent dans la région les islamistes d'Al Qaïda.

"Dès qu'il y a un enlèvement, tout le monde regarde vers le Mali, qu'on considère comme la base arrière d'Al Qaïda", a-t-on déclaré vendredi au ministère malien de la Défense.

"C'est pourquoi (...) nous avons mis en alerte nos forces de sécurité à la frontière avec le Niger dans le cas où les ravisseurs tenteraient, comme d'habitude, de la franchir. Mais la zone à surveiller est très étendue et les ravisseurs connaissent très bien le terrain", a-t-on ajouté de même source.

L'enlèvement a lieu mercredi soir près de Tiguidan Tessoun, "à équidistance de la frontière avec l'Algérie vers l'est, et de la frontière avec le Mali vers le nord", a-t-on précisé de source militaire nigérienne.

Les enlèvements sont fréquents dans cette partie du Sahara où se croisent bandits, anciens rebelles et groupes affiliés aux djihadistes d'Al Qaïda.

Un responsable du ministère français des Affaires étrangères a indiqué vérifier l'information, sans plus de détails.

Six Européens ont été kidnappés l'an dernier dans la région. Les otages ont fini par se retrouver aux mains d'Al Qaïda au Maghreb islamique, l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPS) algérien, qui a intensifié ses activités au Sahara ces derniers mois.

Depuis, quatre otages ont été libérés mais deux Espagnols restent prisonniers de leurs ravisseurs.

Les observateurs estiment que les groupes affiliés au réseau djihadiste ont rempli leurs coffres grâce à l'argent versé pour libérer les otages, même s'il n'y a jamais confirmation du versement d'une rançon.

Avec Abdoulaye Massalatchi à Niamey et Nicolas Bertin à Paris; Jean-Stéphane Brosse et Guy Kerivel pour le service français.

Reuters

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