dimanche 25 avril 2010

La presse privée mauritanienne boude une émission télévisée à cause de la censure

La presse privée mauritanienne a décidé de boycotter une émission de la télévision nationale intitulée "Club de la presse", en raison de la censure, a-t-on appris samedi auprès des éditeurs.

Selon le Rassemblement des éditeurs de la presse mauritanienne, l’administration de la télévision nationale avait censuré dans une précédente émission des déclarations d’un journaliste de la presse privée.

Ce journaliste, Kissima Diagana, rédacteur en chef de l’ hebdomadaire "La Tribune", avait évoqué au cours de cette émission pré-enregistrée des questions relatives à l’unité nationale, aux déchets toxiques générés par l’activité de certaines compagnies étrangères et à l’électrification de quartiers périphériques.

Le journaliste estime que cette censure est essentiellement due au fait qu’il avait devant lui, sur le plateau, un journal portant une photo de l’ancien président Maouiya Ould Taya (1984-2005), au moment où il tenait des propos assez critiques concernant la question de l’enseignement de la langue arabe, objet de polémique.

Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées et d’autres arrêtées, la semaine passée, suite à des heurts d’étudiants sur fond de polémique née d’une déclaration du Premier ministre mauritanien, appelant à la "généralisation de l’usage de la langue arabe dans les administrations

La presse privée continue à exiger, comme condition sine qua non de sa participation à cette émission, la diffusion par la télévision nationale de ce numéro, a indiqué M. Ahmed Ould Cheikh, président du Rassemblement des éditeurs de la presse mauritanienne et directeur du journal "Le calame".

Ould Cheikh a lancé un appel à l’endroit des journalistes de la presse privée afin qu’il observent ce boycott.

La télévision nationale de Mauritanie diffuse, depuis quelques temps, des émissions de libre expression et de dialogue direct avec de hauts responsables gouvernementaux, et couvre les activités des partis de l’opposition.

Xinhua