lundi 26 avril 2010

Paris se mobilise après l'enlèvement d'un Français au Niger

Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé l'enlèvement d'un Français au Niger la semaine dernière, dans une zone dite "rouge" du pays où Paris déconseille formellement de se rendre.

L'enlèvement s'est produit dans le Nord, près des frontières algérienne et malienne. Un officier de l'armée nigérienne, qui a requis l'anonymat, a déclaré vendredi que, selon Niamey, les ravisseurs et leurs otages étaient passés au Mali.

"Nous sommes pleinement mobilisés, tant à Paris que sur le terrain, pour obtenir la libération de notre compatriote", a dit un porte parole du Quai d'Orsay lors d'un point de presse.

Il n'a donné aucune précision quant à l'identité, l'âge ou les raisons qu'avait le ressortissant français de se trouver dans cette partie du Niger. Selon une source proche des services de renseignement français, il s'agirait d'un touriste âgé de 78 ans, dont le chauffeur algérien a été enlevé en même temps, près de Tiguidan Tessoun.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a renouvelé les conseils de prudence pour les déplacements dans cette partie du Sahara.

"En raison de l'aggravation du risque d'enlèvements et de la menace terroriste dans certaines régions du Sahel, il est plus que jamais recommandé aux Français résidents et de passage de respecter strictement les consignes de prudence et de vigilance notamment pour les déplacements dans certaines régions du Mali, du Niger et de la Mauritanie", a-t-il dit.

L'enlèvement "s'est produit dans une zone dite 'rouge'" ce qui signifie qu'elle est frappée d'une "recommandation formelle de ne pas s'y rendre", a rappelé le porte-parole.

Les enlèvements sont fréquents dans cette partie du Sahara où se croisent bandits, anciens rebelles et groupes affiliés aux djihadistes d'Al Qaïda.

Six Européens ont été kidnappés l'an dernier dans la région. Les otages ont fini par se retrouver aux mains d'Al Qaïda au Maghreb islamique, l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien.

Depuis, quatre otages, dont le Français Pierre Camatte, ont été libérés mais deux Espagnols restent prisonniers.

Le rapt du Français et de son chauffeur est intervenu au moment où le Mali, le Niger, l'Algérie et la Mauritanie, mettaient en place un centre de commandement conjoint pour coordonner la lutte contre la menace grandissante que représentent dans la région les islamistes d'Al Qaïda.

Laure Bretton

retour à la page d'accueil