mardi 2 février 2010

Dialogue en prison avec les jidahistes les plus "endurcis"

NOUAKCHOTT - Mauritanie: dialogue en prison avec les jidahistes les plus "endurcis"

Le dialogue "spirituel" lancé en janvier à la prison de Nouakchott entre des théologiens mandatés par le gouvernement et des détenus salafistes est entré dans une nouvelle phase et se limite à présent aux jihadistes les plus "endurcis", a-t-on appris mardi de source gouvernementale.

"Le gouvernement a décidé de réduire la commission chargée du dialogue à trois érudits seulement (au lieu de 20) et de limiter la discussion aux éléments les plus durs" parmi les présumés combattants islamistes en instance de jugement, a confié à l'AFP un membre de la commission officielle.

Cette source gouvernementale assure que le dialogue, lancé le 18 janvier, est "très avancé" et que le cercle des "jihadistes endurcis" se "réduit comme peau de chagrin".

"Ils ne sont plus que sept à huit personnes à défendre les idées extrémistes. Avec la patience nécessaire, seuls les plus fervents idéologues peuvent échapper à la force de nos arguments", a-t-il soutenu.

Ce responsable, qui a souhaité gardé l'anonymat, a indiqué que les discussions avaient essentiellement porté sur "les principes du takfir (apostasie) et du jihad" (guerre sainte) par lesquels le groupe justifie ses actions contre ses ennemis.

Parmi "les plus durs", qui font l'objet des efforts de persuasion des érudits, figure "l'Emir du groupe", Al-Khadim Ould Semman, qui avait exhibé une pancarte portant le nom d'Al-Qaïda durant la cérémonie d'ouverture du dialogue.

Il est détenu depuis 2008, dans le cadre de l'enquête sur les assassinats de quatre Français en 2007 et une fusillade à Nouakchott en 2008 qui avait fait un mort parmi les forces de l'ordre.

"Je parle au nom de ceux qui portent les armes pour combattre les mécréants et leurs accolytes parmi les dirigeants dans les pays musulmans", avait lancé Ould Semman le 18 janvier.

Le gouvernement semble compter sur ce dialogue pour contribuer à décourager les jeunes Mauritaniens voués à la pauvreté et au désoeuvrement qui seraient prêts à rejoindre les réseaux terroristes.

AFP