samedi 6 février 2010

La FIJ dénonce une "parodie de justice" contre un journaliste

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a exprimé sa "consternation" après la condamnation à deux ans de prison d'un journaliste mauritanien qui fait l'objet selon elle d'"une parodie de justice" et d'"un acharnement flagrant des autorités".

Dans un communiqué daté de Dakar et reçu samedi par l'AFP, "la FIJ dénonce une parodie de justice contre ce webjournaliste", Hanevy Ould Dehah, directeur du site mauritanien d'informations Taqadoumy, condamné jeudi pour incitation à la rébellion, outrage contre un homme politique et atteinte aux bonnes moeurs.

"C'est maintenant clair, notre collègue fait l'objet d'un acharnement flagrant des autorités qui veulent passer par lui pour intimider et réduire la presse indépendante au silence", a affirmé le directeur du bureau Afrique de la FIJ, Gabriel Baglo, dans ce texte.

La FIJ souligne que Taqadoumy a été "l'un des sites d'informations les plus virulents à l'égard du coup d'Etat du 6 août 2008" ayant porté au pouvoir le général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a ensuite été élu à la présidence de la République, en juillet 2009.

M. Ould Dehah, arrêté et placé en détention provisoire en juin, avait été condamné en août à une première peine de six mois pour "atteinte aux bonnes moeurs" mais n'avait pas été libéré le 24 décembre après avoir purgé sa peine. Le Syndicat des journalistes mauritaniens avaient alors organisé des mouvements de protestation contre sa "détention arbitraire".

"A la surprise générale, au moment où des bonnes volontés s'activaient pour faire libérer M. Ould Dehah, le tribunal (une cour de renvoi, ndlr) vient de le condamner contre toute attente à une peine de deux ans (...). Ce qui n'est rien d'autre qu'une parodie de justice", a affirmé la FIJ.

La fédération "demande aux autorités mauritaniennes de libérer immédiatement et sans condition M. Dehah et de respecter leur promesse de faire de la liberté de la presse une des priorités du nouveau régime".