jeudi 4 février 2010

Mauritanie/trafic de cocaïne: 30 ans de prison requis contre 23 personnes

NOUAKCHOTT - Le procureur de la Cour criminelle de Nouakchott a requis jeudi 30 ans de prison contre 23 personnes accusées d'avoir été membres d'un réseau de trafic international de cocaïne démantelé en 2007, a-t-on appris de source judiciaire.

Le procureur "a requis 30 ans de prison ferme et la confiscation des biens contre les principaux accusés qui sont au nombre de 23" sur un total de 32 personnes jugées depuis le 31 janvier. Il s'agit du plus important "procès de la drogue" jamais organisé dans le pays.

Parmi les principaux accusés figurent un Français, Eric Mika Walter, un représentant de l'organisation de coopération policière internationale Interpol, le commissaire de police Sid'Ahmed Ould Taya, et un homme d'affaires mauritanien Mini Ould Soudani.

Selon l'accusation, le réseau aurait programmé l'aménagement, dans le désert du nord de la Mauritanie, d'une piste d'atterrissage destinée à recevoir de petits appareils transportant de la drogue.

Certains membres du groupe sont accusés d'avoir revendu à Nouakchott 200 kg de cocaïne qui devait être expédiée à des clients en Europe par voie maritime. Mais chacun des accusés nie toute participation à un trafic de drogue.

Sur les 32 personnes jugées, huit seulement sont présentes dans le box des accusés, dont le ressortissant français et le délégué d'Interpol, a constaté un journaliste de l'AFP. Les autres, en liberté provisoire ou sous le coup d'un mandat d'arrêt international, ne se sont pas présentées au procès.

Deux avocats mauritaniens sont jugés dans le cadre de cette affaire pour "blanchiment d'argent". Le parquet a requis contre eux cinq ans de prison et une amande de plus cent millions d'Ouguiyas (plus de 2OO.000 euros), a précisé la même source judiciaire.

Le ministère public a en outre demandé une peine de trois ans de prison contre sept personnes poursuivies pour "falsification".

Le procès reprendra dimanche avec les plaidoiries des avocats de la défense.

L'Afrique de l'Ouest est devenue des dernières années un important point de transit de la cocaïne sud-américaine à destination des marchés européens.