lundi 20 septembre 2010

La France envoie des forces spéciales au Niger

Après l’enlèvement jeudi, au Niger, de cinq Français, l’armée a envoyé des avions militaires de reconnaissance pour survoler les pays du Sahel et tenter de retrouver les otages.

« On ne va pas communiquer sur les éventuelles mesures prises par la pour libérer ses otages, mais on ne reste bien évidemment pas les bras croisés… » Nouveau porte-parole de l’état-major des armées (EMA), le colonel Thierry Burkard n’en dira pas plus sur les mesures de précaution prises dès l’annonce de la prise d’otages de cinq Français jeudi au Niger.

Mais, si l’armée joue la grande muette, elle se donne les moyens d’intervenir au plus vite dans la zone. Deux Breguet Atlantique 2 de la flottille 23F de l’aéronavale auraient décollé hier de la base de Lann-Bihoué (Morbihan), en direction de l’Afrique subsaharienne et de la zone des opérations. Avions de patrouille maritime, ils devraient prêter main-forte à un autre appareil français du même type traditionnellement basé à Dakar (Sénégal) et accroître ainsi les missions de reconnaissance sur une zone désertique extrêmement grande allant de la Mauritanie au Niger.

Pour augmenter encore leur rayon d’action, ces appareils sont ravitaillés en par un C-135 faisant partie du dispositif Epervier basé à N’Djamena, au Tchad. Des Mirage F1-CR (avions de reconnaissance), dont quatre exemplaires avaient été relevés en juin par des Mirage 2000, pourraient également faire leur retour à N’Djamena pour participer à la traque des ravisseurs qui se seraient réfugiés au Mali. « Des avions militaires français de reconnaissance survolent plusieurs pays du Sahel », confirmait hier une source à Bamako.
Et, si le Quai d’Orsay réaffirmait qu’« aucune troupe française n’était engagée sur le terrain » et ne participait donc pas à l’actuelle offensive de l’armée mauritanienne contre des combattants d’ Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), plusieurs commandos des forces spéciales relevant du commandement des opérations spéciales (COS) s’apprêteraient à s’envoler pour la région, si ce n’est déjà fait.
Au lendemain de l’assassinat de Michel Germaneau, l’humanitaire français tué par ses ravisseurs le 25 juillet au Mali, des hommes du 1er RPIMa (régiment de parachutistes d’infanterie de marine) qui devaient partir en septembre pour l’Afghanistan avaient vu leur destination changer pour être envoyés… au Mali, où le général Benoît Puga, chef d’état-major particulier du , et André Parant, conseiller Afrique de l’Elysée, s’étaient rendus ensemble dès la fin mars.

BRUNO FANUCCHI