mardi 21 septembre 2010

L'Afrique capable d'enrayer le terrorisme au Sahel, affirme un ministre algérien

Abdelkader Messahel, ministre algérien délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines et africaines, le 29 octobre 2004 à Alger

ALGER — Les pays africains sont capables d'endiguer le terrorisme dans la région du Sahel où la menace est "réelle et certaine", a estimé mardi le ministre algérien des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel.

"Je suis confiant (dans) le retour de la paix et de la stabilité de la région grâce aux capacités que les pays africains, eux-mêmes, peuvent développer pour peu que tout soit bien compris. La lutte antiterroriste est l'affaire de tous", a-t-il dit à la radio algérienne.

"Les faits sont là. Il y a une menace terroriste dans la région du Sahel et nous savons qui est derrière. Ce sont des groupes qui se réclament d'Al-Qaïda. C'est une menace qui est réelle et certaine", a ajouté M. Messahel.

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) reste très active dans cette immense zone désertique difficile à contrôler où les enlèvements d'Occidentaux constituent de plus en plus un moyen pour renflouer ses caisses et poursuivre le combat.

Cinq Français, un Togolais et un Malgache, des collaborateurs des groupes français Areva et Satom, ont été enlevés le 16 septembre au Niger puis transférés au Mali.

"Aujourd'hui il y a de plus en plus de coordination, d'échanges d?informations et un travail qui se fait à tous les niveaux des pays de la région", a encore dit M. Mesahel.

Alger a créé en avril un poste de commandement régional à Tamanrasset (sud) pour coordonner les activités de son armée, associée à celles de Mauritanie, du Mali et du Niger.

Le ministre a estimé que la communauté internationale a également "un rôle d'appui, de soutien, de formation et de renforcement des capacités de soutien logistique et d'information".

Il a ajouté que son pays militait pour que les décisions de l'ONU concernant le paiement des rançons aux groupes armés soient "effectives" et pour que l'Europe prenne des dispositions pour criminaliser" à son tour ces opérations financières.

Le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté le 17 décembre 2009 une résolution "criminalisant le paiement de rançons", en particulier à des "entités terroristes", comme l'a également fait l'Union africaine le 3 juillet 2009.