lundi 20 septembre 2010

Le kamikaze de Néma, un Mauritanien pauvre affilié à Aqmi

NOUAKCHOTT — L'auteur d'une tentative d'attentat, tué le 25 août à Néma (sud-est de la Mauritanie) alors qu'il allait faire exploser un véhicule contre une caserne, était un Mauritanien de famille pauvre affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a affirmé mercredi une source militaire.

"C'est un Mauritanien du nom de Idriss Ould Mohamed Lemine", a indiqué à l'AFP ce responsable militaire haut placé.

"Il était issu d'une famille pauvre des bidonvilles de Nouakchott" et portait le nom de guerre de "Abou Ishaq Chinguitty", a précisé cette source.

"Il avait gagné les camps des terroristes (dans le nord du Mali) en 2005, avec d'autres Mauritaniens" du groupe de Ahmedou Ould Radhi, tué en 2007 à Nouakchott au cours d'un échange de tirs avec la police, a-t-elle poursuivi.

Le 25 août, peu après minuit, un véhicule tout terrain ne s'était pas arrêté aux tirs de sommation de l'armée au moment où il fonçait vers la caserne principale de la ville de Néma, à 1.200 km de Nouakchott, près de la frontière malienne.

Selon une source militaire, des soldats avaient alors tiré sur le véhicule, provoquant "une très forte explosion" du 4X4 qui était bourré d'explosifs, et le kamikaze avait été tué.

"La charge qu'il a fait exploser est estimée à 1,2 tonne d'explosifs. Aqmi a lamentablement échoué dans cette opération suicide grâce à la vigilance de nos vaillants soldats", a affirmé mercredi la source militaire.

Après la tentative d'attentat, une source militaire avait indiqué que le véhicule portait une immatriculation malienne et que le conducteur, dont le corps déchiqueté était difficilement identifiable, était une personne "de teint clair".

En août 2009, pour la première fois, un jeune Mauritanien natif de Nouakchott s'était fait exploser dans la capitale, en actionnant sa ceinture d'explosif à proximité de l'ambassade de France.

Deux Français, employés de la sécurité de l'ambassade, avaient été légèrement blessés ainsi qu'une Mauritanienne.

La Mauritanie n'avait jusqu'alors jamais connu d'attentat suicide.