dimanche 26 septembre 2010

Réunion des chefs d’état-major à Tamanrasset Comment passer à l’action au sahel

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Les chefs d’état-major de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger, étaient en conclave, hier, à Tamanrasset, pour débattre des voies et moyens à même de coordonner leurs efforts en vue de lutter efficacement contre les menaces communes que sont le terrorisme et le grand banditisme.
Les travaux se sont déroulés au siège de la VIe Région militaire à Tamanrasset, sous la présidence du général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP). Cette réunion s’inscrit dans le cadre de l’évaluation de la situation sécuritaire prévalant dans la sous-région. Elle intervient, également, dans le sillage des dispositions prises pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, par le comité d’état-major opérationnel conjoint, issu de la réunion des chefs d’état-major des pays concernés, tenue à Tamanrasset, en août 2009.
À l’ouverture des travaux, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, a appelé les pays de la région du Sahel à respecter leurs engagements et à passer à l’action en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée et tous les autres phénomènes connexes.  “Je ne saurais trop m’étaler sur l’enjeu qui caractérise cette réunion au regard des évolutions qu’a connues notre région, depuis notre dernière rencontre, ici à Tamanrasset les 12 et 13 août 2009, qui nous interpelle tous à prendre nos responsabilités, à respecter nos engagements et à passer à l’action sur le terrain des opérations”, a souligné le chef d’état-major de l’ANP, à l’ouverture des travaux de la réunion extraordinaire du Conseil des chefs d’état-major des pays membres du comité d’état-major opérationnel conjoint.  Ahmed Gaïd Salah, qui a indiqué que cette session sera une occasion pour “débattre les termes de notre coopération, afin de lui conférer”, a-t-il dit, “plus de maturité, lever les incompréhensions qui persistent et dégager les solutions idoines, en vue de renforcer l’action effective et concertée et atteindre par-delà les objectifs tracés dans notre stratégie de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée”. Il a ajouté que cette réunion a pour objet central “la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée et les phénomènes connexes”. Elle constitue également, a-t-il précisé, une “opportunité d’échanger les analyses et les appréciations sur tout ce que nous avons pu accomplir comme actions et pour évaluer les résultats enregistrés dans la voie des objectifs tracés pour le rétablissement du climat de paix et de quiétude dans toute notre région”. Le chef d’état-major de l’ANP s’est dit, en outre, “persuadé” que cette réunion “va renforcer notre coopération et les liens de fraternité, de solidarité et de bon voisinage” pour “inspirer de nouvelles impulsions autour de notre objectif de pourchasser et de détruire le terrorisme”.
C’est à ce titre, a-t-il relevé, que l’Algérie a demandé d’organiser cette session pour “débattre les termes de notre coopération afin de lui conférer plus de maturité et lever les incompréhensions qui persistent, pour dégager les solutions idoines, en vue de renforcer l’action effective et concertée et atteindre, par-là, les objectifs tracés dans notre stratégie de lutte contre le terrorisme et la criminalité.” D’autre part, il a émis le vœu de voir cette rencontre se traduire par des “résultats tangibles” sur la paix, la sécurité et la stabilité de la région. Il s’est, en outre, déclaré “convaincu” que les États membres de ce comité “pourront assumer leurs responsabilités et se montrer à la hauteur des ambitions et des attentes de leurs pays respectifs”, pour peu, a-t-il ajouté, que “nous puissions insuffler plus de vitalité et d’efficience à notre coopération, en traduisant de la plus forte manière nos engagements, par des actions de lutte antiterroriste bien préparées et bien coordonnées entre nos forces armées”. C’est donc une réunion de concrétisation des décisions déjà prises par les responsables des pays de la région. Après la mise en place, à Tamanrasset, d’une coordination des services de renseignement, voici venu le moment d’installer un poste de commandement opérationnel commun des opérations conjointes. Ce commandement aura pour objectif de traquer les éléments d’Al-Qaïda, éparpillés dans le désert. Mais, au-delà des actions concrètes décidées par les chefs d’état-major de la région, la réunion de Tamanrasset a le mérite de tenter de lever les “incompréhensions” et les “ambiguïtés” dans les positions de certains pays de la région. Engagés dans la lutte antiterroriste, certains pays de la région font le jeu des groupes terroristes, en fermant l’œil, parfois, sur leurs agissements, en échangeant des terroristes contre des otages, ou en négociant des rançons au profit des groupes terroristes.
Il est vrai que ces pays subissent de fortes pressions de la part des pays occidentaux et éprouvent de réelles difficultés matérielles à lutter efficacement contre le terrorisme, mais il est vrai, aussi, que leurs hésitations et leurs tergiversations mettent à mal tous les efforts consentis par les pays de la région en vue de lutter contre le terrorisme.

Azzeddine Bensouiah

Liberté (Alger)