mardi 1 décembre 2009

Le taux de prévalence du Sida en Mauritanie est des plus bas en Afrique

APA-Nouakchott (Mauritanie) Le taux de prévalence du VIH-Sida en Mauritanie est l’un des plus bas en Afrique, avec 0,61 %, si l’on se réfère à une enquête réalisée par le ministère de la Santé dans ce pays en 2007.

La Mauritanie est aussi l’un des rares pays africains où l’Etat offre une prise en charge complète aux personnes vivant avec le virus du Sida, que ce soit au niveau du dépistage volontaire et anonyme, de la disponibilisation, à vie, des antirétroviraux, de l’admission au Centre de traitement ambulatoire (CTA) de Nouakchott, du traitement des femmes enceintes séropositives ou encore de la prévention de la transmission mère à enfant. Cette prise en charge couvre en outre les besoins en nourriture et autres.

Le premier cas de Sida détecté en Mauritanie remonte à 1987 et aussitôt, un Programme national de lutte contre ce qui est devenue une pandémie a été mis en marche.

Mais la véritable réponse nationale est intervenue en 2003 avec la mise en place d’un Comité national de lutte contre le Sida (CNLS), une structure multisectorielle présidée par le Premier ministre.

Un Cadre stratégique national de lutte contre le Sida (2003-2008) a été également créé, avec pour objectif de stabiliser l’avancée de la maladie à moins de 1% de la population. Dans le même élan de mobilisation, un groupe parlementaire veillant sur la mise en ouvre des politiques de lutte contre le Sida a été mis sur pied alors que le Parlement votait une loi garantissant les droits des personnes vivant avec le VIH/Sida.

Selon la classification des services compétents en Mauritanie, le VIH/Sida est considéré comme « une épidémie concentrée », avec trois groupes prioritaires. Il s’agit du groupe à haut risque (femmes à partenaires multiples, prisonniers), du groupe passerelle (camionneurs, marins pêcheurs) et du groupe vulnérable (jeunes et femmes).

A titre indicatif, les taux de prévalence, tels que révélés par les enquêtes du ministère de la Santé, sont de 7,64% parmi les femmes à partenaires multiples, 3,9% parmi les prisonniers et 0,8% parmi le groupe passerelle.

L’action menée envers le groupe à haut risque consiste essentiellement en une sensibilisation de proximité permettant de lui fournir une information adéquate et de mettre à sa disposition des trousses (préservatifs etc..) aidant à limiter la transmission de la maladie.

Une autre mesure à rôle capital dans la limitation de la transmission réside dans la sécurisation du sang provenant des donneurs.

Concernant la perception de la population mauritanienne par rapport au Sida, une enquête conduite récemment par les services sanitaires nationaux a montré que moins de 20% disposent d’une connaissance exhaustive de la maladie et que plus de 90% en ont seulement entendu parler.

Selon la même enquête, Nouadhibou (470 kilomètres au nord de Nouakchott), point de transit de migrants clandestins d’Afrique subsaharienne vers l’Europe, est la ville la plus touchée du pays.

L’action du CNLS est financée par la Banque mondiale et le Fonds mondial pour la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, en plus de la Coopération espagnole, l’ONUSIDA, le FNUAP, l’OMS, l’UNICEF et l’OIM (migration).

Un financement de près de 6 millions de dollars avait été dégagé pour l’exercice 2006-2008.

Parallèlement aux efforts gouvernementaux, nombre d’ONGs s’engagent dans la lutte contre le VIH/Sida en Mauritanie, à l’image de l’Association mauritanienne d’aide aux malades indigents (AMAMI).

Cette organisation procède par des centres de dépistage mobiles grâce à 4 unités (véhicules) et 3 caravanes (locomotives tractées) actives dans la prévention et le dépistage de la maladie à Nouakchott et dans les villes intérieures du pays.