mardi 8 décembre 2009

Sahel: les trois Espagnols également détenus par l'"aile dure" d'Aqmi

Les trois humanitaires espagnols enlevés fin novembre en Mauritanie sont détenus par l'aile dure d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui retient aussi en otage un Français kidnappé à la même période, a-t-on appris mardi de source sécuritaire dans le nord du Mali.

"Les trois Espagnols sont entre les mains de l'aile dure d'Aqmi dirigé par Abou Zeïd", a déclaré à l'AFP cette source sécuritaire à Ménaka, dans le nord du Mali.

"Il est très dangereux. Il faut faire vite. C'est Abou Zeïd qui a tué un touriste britannique" Edwin Dyer, exécuté en juin par la branche maghrébine d'Al-Qaïda, a ajouté la mêmesource.

La semaine dernière, le journal espagnol El Pais, s'appuyant sur des "sources proches" des services secrets espagnols, avaient affirmé que les trois Espagnols se trouvaient au contraire aux mains de la branche "la moins radicale" d'Aqmi dirigée par l'Algérien Mokhtar Belmokhtar.

Al-Qaïda au Maghreb islamique a revendiqué le rapt du Français Pierre Camatte et de trois Espagnols dans un enregistrement sonore diffusé mardi par la chaîne de télévision Al-Jazira.

"Deux unités des vaillants moujahidine ont réussi à enlever quatre Européens dans deux opérations distinctes: la première au Mali où a été enlevé le 25 novembre le Français Pierre Camatte, et la deuxième en Mauritanie où ont été enlevés le 29 novembre trois Espagnols", avait déclaré le porte-parole du groupe extrémiste, Saleh Abou Mohammad, dans l'enregistrement.

Une source sécuritaire malienne avait indiqué à l'AFP que le Français Pierre Camatte, 61 ans, kidnappé fin novembre à Ménaka (plus de 1.500 km au nord-est de Bamako), à une centaine de kilomètres de la frontière avec le Niger, était "détenu par l'aile dure d'Aqmi".

Evoquant la revendication par Aqmi de l'enlèvement des quatre Europèens, la même source a affirmé: "ce n'est pas du tout étonnant. Il faut faire attention pour ne pas avoir d'autres enlèvements dans d'autres pays du Sahel".

Les trois volontaires espagnols (deux hommes et une femme) de l'ONG Barcelona Accio solidaria ont été enlevés sur la route côtière très fréquentée Nouadhibou-Nouakchott, à 170 km au nord de la capitale alors qu'ils circulaient à bord du dernier véhicule d'un convoi acheminant de l'aide vers l'Afrique de l'Ouest.

Le porte-parole de l'Aqmi a identifié les trois otages espagnols, précisant que l'un d'eux Albert Vilalta est le directeur d'une société de tunnels.

Outre Albert Vilalta, 35 ans, les deux autres otages espagnols sont Roque Pascual, 50 ans, dirigeant d'entreprise du secteur de la construction, et Alicia Gámez, 35 ans, fonctionnaire de l'administration de la justice.