mardi 29 décembre 2009

RSF demande la libération d'un journaliste ayant purgé sa peine

L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a demandé mardi "la libération immédiate" du journaliste mauritanien Henevi Ould Dehah maintenu en détention après avoir purgé sa peine de six mois d'emprisonnement.

RSF "demande la libération immédiate du directeur du site d'informations Taqadoumy qui aurait dû être relâché la semaine passée après avoir purgé sa peine de six mois de prison", indique un communiqué transmis à l'AFP.

"Le fait de garder Henevi Ould Dehah derrière les barreaux alors qu'il a déjà purgé une peine de prison tout à fait disproportionnée constitue une grave violation des lois en vigueur", ajoute l'organisation basée à Paris.

Henevi Ould Dehah, directeur du site d'information mauritanien Taqadoumy, devait en principe être libéré jeudi, après avoir passé six mois en prison pour "atteinte aux bonnes moeurs".

Cette "libération doit intervenir au plus vite sous peine de mettre davantage en péril la santé" de M. Ould Dehah, selon RSF.

Selon l'opposition au régime mauritanien, le journaliste a débuté une grève de la faim le 25 décembre pour "protester contre l'injustice et l'arbitraire".

Des membres de l'association des journalistes mauritaniens (AJM) ont organisé lundi un sit-in devant les locaux des Nations unies à Nouakchott pour réclamer sa libération.

M. Ould Dehah, arrêté et placé en détention provisoire le 18 juin, avait été condamné en août pour "atteinte aux bonnes moeurs" à six mois de prison ferme assortis d'une amende de 30.000 ouguiyas (83 euros). Il avait en revanche été relaxé pour des accusations de "diffamation", "incitation à la rébellion" et "incitation à la commission des crimes et délits".

Selon son avocat, Me Brahim Ould Ebetty, la condamnation portait sur "une page débat réservée par Taqadoumy aux moeurs et notamment à l'éducation sexuelle".

Le site Taqadoumy se situe dans l'opposition au régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz, meneur du coup d'Etat du 6 août 2008, qui a été élu à la présidence de la République en juillet.