lundi 28 décembre 2009

Sit-in devant l'ONU pour la libération d'un journaliste

Des membres de l'association des journalistes mauritaniens (AJM) ont organisé lundi un sit-in devant les locaux des Nations unies à Nouakchott pour réclamer la libération d'un journaliste ayant purgé sa peine de six mois d'emprisonnement, a constaté l'AFP.

La manifestation était organisée en solidarité avec le journaliste Henevi Ould Dehah, directeur du site d'information mauritanien Taqadoumy, qui devait en principe être libéré jeudi, après avoir passé six mois en prison pour "atteinte aux bonnes moeurs".

Les manifestants ont dénoncé le maintien en "détention arbitraire" du journaliste et ont appelé le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, à "rétablir Ould Dehah dans son droit de recouvrer la liberté".

La mère du journaliste détenu, N'Deyami Niass, s'est dit "convaincue que le président ignorait tout du maintien en prison" de son fils et l'a supplié "d'intervenir à son secours de toute urgence".

L'opposition au régime a publié lundi un communiqué dans lequel "elle rend le pouvoir responsable de toute dégradation de l'état de santé" de M. Ould Dehah, et affirme qu'il a débuté une grève de la faim le 25 décembre pour "protester contre l'injustice et l'arbitraire".

M. Ould Dehah, arrêté et placé en détention provisoire le 18 juin, avait été condamné en août pour "atteinte aux bonnes moeurs" à six mois de prison ferme assortis d'une amende de 30.000 ouguiyas (83 euros). Il avait en revanche été relaxé pour des accusations de "diffamation", "incitation à la rébellion" et "incitation à la commission des crimes et délits".

Selon son avocat, Me Brahim Ould Ebetty, la condamnation portait sur "une page débat réservée par Taqadoumy aux moeurs et notamment à l'éducation sexuelle".

Le site Taqadoumy se situe clairement dans l'opposition au régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz, meneur du coup d'Etat du 6 août 2008, qui a été élu à la présidence de la République en juillet.