samedi 5 décembre 2009

Trois hommes d’affaires en garde à vue pour "transferts illicites"

Nouakchott - Trois hommes d’affaires mauritaniens dont deux responsables de banques locales ont été placés en garde à vue à Nouakchott "dans le cadre de la lutte contre la gabegie" menée par le pouvoir en Mauritanie, a appris l’Afp hier de source judiciaire dans la capitale

Les trois hommes ont été placés en garde à vue jeudi soir dans un commissariat de Police de la brigade chargée des crimes économiques "dans le cadre de la lutte contre la gabegie" en Mauritanie, a indiqué cette source judiciaire. Ils sont accusés d’avoir bénéficié de "transferts illicites" de la Banque centrale de Mauritanie (Bcm) entre 2001 et 2002 sous le président Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya dont ils sont de proches parents, a-t-elle ajouté.

Il s’agit du Président du conseil d’administration de la Banque Al-Amana mauritanienne islamique (Bamis), Chriv Ould Abdallahi, du Pdg de la Banque nationale de Mauritanie, Mohamed Ould Noueiguedh et de l’homme d’affaires Abdou Maham. Ils ont été entendus jeudi après-midi par le procureur de la République du tribunal de Nouakchott qui ne serait pas parvenu à les convaincre de payer les sommes qui leur sont réclamées par la Bcm dont les montants n’ont pas été officiellement communiqués, ajoute la même source.

Plusieurs dizaines de leurs parents ont organisé hier soir un attroupement devant les locaux où ils ont été placés en garde à vue, accusant le gouvernement d’"utiliser la justice pour des règlements de comptes contre des opposants". L’attroupement a été dispersé à coups de lacrymogènes par la Police qui a ensuite fermé l’accès à ces lieux.

L’ancien gouverneur de la Bcm durant cette période de 2001-2002, Sidi El-Moctar Ould Nagi et son adjoint Mohamed Ould Oumarou, avaient été inculpés et écroués jeudi soir à Nouakchott dans le cadre de cette affaire.

M. Ould Nagi est poursuivi pour "détournement et dilapidation de fonds publics, abus de confiance, falsification de documents administratifs et financiers et escroquerie" et son adjoint, pour participation aux mêmes faits.

AFP