jeudi 24 décembre 2009

Marche de l'opposition contre l'insécurité et l'injustice

NOUAKCHOTT Quelques milliers de militants de l'opposition ont manifesté mercredi à Nouakchott contre "l'insécurité grandissante", "l'injustice et l'arbitraire" dont ils accusent le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz, a constaté le correspondant de l'AFP. "Non à l'insécurité grandissante", "Non au terrorisme", "non à la politisation de l'armée", ont notamment scandé les manifestants mobilisés à l'appel de la coordination des forces de l'opposition démocratique (CFOD).

Cette marche intervenait après l'enlèvement, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique, de trois Espagnols fin novembre, dans le nord-ouest de la Mauritanie, et d'un couple d'Italiens, la semaine dernière dans le sud-est du pays. Au cours d'un meeting qui a suivi la marche, les dirigeants de l'opposition ont fustigé la "politique sécuritaire inefficace", selon eux, du président Ould Abdel Aziz, affirmant que le pays court des "dangers gravissimes", selon les termes du chef de l'opposition démocratique, Ahmed Ould Daddah.

L'opposant Messaoud Ould Boulkheir, président de l'Assemblée nationale, a également fustigé "l'injustice qui règne et qui n'a jamais eu d'égal dans l'histoire du pays".

Il a alors évoqué la détention, "arbitraire" selon lui, de trois hommes d'affaires dans le cadre de la "lutte contre la gabegie". Il a également condamné la hausse "des prix des produits de première nécessité", affirmant que de "nouvelles taxes sur le riz, les carburants et latéléphonie mobile" (décidées au titre de la loi des finances 2010) allaient "accentuer le calvaire des pauvres".

M. Ould Boulkheir a enfin dénoncé "l'immixtion de la Mauritanie dans l'affaire du Sahara Occidental". Il faisait ainsi référence à une récente visite, dans cette ex-colonie espagnole, de l'ambassadeur de Mauritanie à Rabat, "pour constater les grandes réalisations faites par le Royaume (marocain) au profit de ses populations".

Le diplomate Cheikh Al-Avia Ould Mohamed Khouna avait parlé de ces réalisations en termes élogieux, suscitant un vif débat à l'Assemblée sur l'oportunité de cette visite, alors que Nouakchott affiche habituellement sa neutralité vis-à-vis des belligérants marocains et sahraouis.