jeudi 24 décembre 2009

Omar el-Béchir en visite officielle à Nouakchott


Le président soudanais Omar el-Béchir, en juin 2009.
AFP/ Desmond Kwande
RFI

Le président soudanais est arrivé lundi 21 décembre 2009 à Nouakchott. Une visite officielle qui devrait durer trois jours. Omar el-Béchir est le premier chef d’Etat à se rendre en Mauritanie depuis l’investiture du président Mohamed Ould Abdel Aziz en août. Rappelons que le président soudanais est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour.

C’est en grande pompe que le président Abdel Aziz a accueilli, lundi 21 décembre, Omar el-Béchir, le premier chef d’Etat à se rendre en visite officielle à Nouakchott depuis son investiture. Le Premier ministre, les hautes personnalités d’Etat et une partie du corps diplomatique étaient présents le long du tapis rouge. Les ambassadeurs européen et américain étaient en revanche absents, et pour cause : le président soudanais fait l’objet depuis mars dernier d’un mandat d’arrêt de la CPI, la Cour pénale internationale, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Un mandat d’arrêt qui ne l’a pas empêché de visiter plusieurs pays amis au cours de ces dix derniers mois.

De même, en se rendant en Mauritanie, Omar el-Béchir sait qu’il ne court aucun danger d’arrestation. D’abord, parce que la Mauritanie n’a pas signé le statut de Rome, qui instaure la CPI. Ensuite, parce que la Mauritanie fait partie de la Ligue arabe. Or, lors de son dernier sommet à Doha, ses membres avaient unanimement apporté leur soutien au président soudanais. Enfin, la Mauritanie vient de réintégrer l’Union africaine qui a émis, lors de sa dernière conférence à Syrte, une résolution qui rejette toute coopération avec la CPI pour l’arrestation de personnalités africaines.

Trois bonnes raisons pour qu’Omar el-Béchir vienne en personne superviser le renforcement des liens entre Khartoum et Nouakchott. Une commission mixte de coopération travaille en effet, depuis dimanche 20 décembre, pour approfondir les relations économiques et politiques entre les deux pays.